Appui financier conséquent de l’état à la presse a l’instar de nos pays voisins : Le ministre en charge de la Communication fortement interpellé

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Dans sa lutte pour une meilleure gestion des ressources publiques, l’Association malienne de lutte contre la corruption et la délinquance financière (AMLCDF) a interpellé le ministre en charge de la Communication par une lettre en date du 23 juin sur la gestion de l’aide publique à la presse.

A l’entame, l’Association attire l’attention du ministre sur le sort des journalistes dont le quotidien est vraiment préoccupant. Ainsi, elle demande un effort substantiel de l’Etat en faveur des organes de presse. “Notre Association, dans son combat sans relâche, pour le bonheur de nos concitoyens, ont besoin d’un journalisme d’excellence à l’abri de soucis financiers pouvant contrarier son action”, laisse-t-elle entendre.

Selon l’AMLCDF, dans les sociétés qui se veulent démocratiques, la presse demeure une entité incontournable pour sa mission d’information, d’éducation et de veille pour garantir les bonnes pratiques institutionnelles. Et d’ajouter que de plus en plus, elle est acceptée comme le quatrième pouvoir dans les démocraties.

A ce titre, précise la correspondance, elle dénonce les dérives, les violations des libertés et elle constitue le rempart contre tout ce qui est liberticide.  “Donc, à priori, il peut paraître incongru que cette presse bénéficie d’une aide financière de l’Etat qui pourrait, de ce fait, influencer les lignes éditoriales de certains organes de presse. Mais dans des pays dont le lectorat est faible à cause de l’illettrisme et de l’analphabétisme, donc des recettes publicitaires réduites à la portion congrue, surtout de la presse écrite, cette presse a besoin d’un appui budgétaire de l’Etat dénué de toute velléité d’assujettissement”, plaide l’Association.

Et de rappeler qu’en Angleterre, la BBC est une radio de l’Etat anglais mais les journalistes y jouissent d’une liberté totale. “Aucun homme politique n’oserait y imposer sa volonté aux journalistes. La même situation est mise à jour dans d’autres pays. Ce constat a incité beaucoup de pays africains, depuis des années, à l’octroi de subventions à la presse afin de garantir aux journalistes un minimum pour vivre de leur métier”, mentionne le document.

De son analyse, cette précarité amène malheureusement certains journalistes à s’orienter vers la presse d’opinion avec des conséquences désastreuses parfois. Pour l’AMLCDF, notre pays a besoin d’une telle presse d’information et d’investigation pour renforcer la démocratie, la lutte contre la corruption et les crimes économiques. Ainsi, dit-elle, il devient primordial pour le quotidien des journalistes par une aide conséquente et suffisante pour qu’ils puissent réellement jouer leur rôle de quatrième pouvoir.            

 Boubacar Païtao 

 

 

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