Face à la répression des journalistes lors de la marche ‘’interdite’’ de l’opposition, la Maison de presse condamne cet acte barbarie de force de l’ordre d’une autre époque. Elle s’indigne du traitement réservé par les forces de sécurité aux journalistes lors de la marche de l’opposition et de la société civile du 2 juin 2018 à Bamako. Elle avait prévu lors d’une conférence de presse, tenue le lundi passé, un sit-in à la devanture de la Primature hier jeudi. Ce sit-in a été annulé suite une rencontre qui a eu lieu, le mardi 5 juin 2018, entre le ministre de l’Economie numérique et de la communication, Arouna Modibo Touré et son homologue de la Sécurité et de la protection civile, General de division, Salif Traoré et les patrons de presse à la Maison de la presse.
D’entrée de jeu, le Président de la Maison de la presse, Dramane Aliou Koné a pris la parole pour condamner ce qui a été fait aux journalistes lors de la manifestions par les forces de l’ordre. Pour lui, ce n’est pas la première foi que les journalistes subi des répressions de la part des éléments de force de l’ordre, dans l’exercice de leur métier. A l’en croire, même si la marche est interdite mais ça ne sera jamais interdite pour les journalistes qui vont sur le terrain pour informer l’opinion nationale et internationale sur les faits. « Il faut que cela soit être connue par tous, les journalistes n’ont pas de parti pris entre la majorité et l’opposition, ils sont là pour relier les informations et cela dans les deux camps », insiste-t-il.
Pour le président de l’URTEL (Union des Radios Télévision Libre), Bandiougou Danté, rappelle les différentes agressions que les journalistes ont subies sur le terrain lors de la marche pacifique de l’opposition qui a été interdite par les autorités compétentes. Il dit que les agressions dont les journalistes ont subi sont inqualifiables. Selon lui, il faut des mesures appropriées pour éviter totalement les agressions des journalistes dans le cadre de leur boulot. A ses dires, les journalistes vont sur le terrain pour apporter les informations dont ils ne sont ni le cas de l’opposition et ni le cas de la majorité. Ils méritent la protection totale de la part des autorités surtout les éléments de force de l’ordre qui vont sur le terrain aussi pour maintenir l’ordre. Beaucoup d’autres présidents des associations des journalistes ont pris la parole pour condamner catégoriquement ce comportement de la part des forces de l’ordre sur les terrains de manifestations.
En répliquant aux inquiétudes et préoccupations des journalistes, le ministre de la Sécurité et de la protection civile, General de division, Salif Traoré affirme qu’aucun agent de force de l’ordre ne recevra l’ordre d’aller agresser les journalistes sur le terrain. « J’ai une mission de sécurisation qui n’est pas facile », dit-il. Selon lui, on est dans un État dans lequel on entrain de reconstruire alors personne n’a intérêt d’affaiblir ces processus. Et de soutenir que quand l’administration dit à une marche interdite alors elle ne devrait pas être tenue par qui que ce soit. Il propose certaines mesures à prendre dans les jours à venir afin d’éviter ces genres d’agressions sur les journalistes.
Quant au ministre de l’Economie numérique et de la communication, Arouna Modibo Touré dit que seule les dialogues peuvent nous amener à l’apaisement. Pour lui, il n’aurait pas souhaité de faire ce qui a été fait le 2 juin passé. « Lors d’une manifestation le maintien de l’ordre est compliqué. Il peut se passer beaucoup de choses non voulues de l’Etat. Ce qui s’est passé, le plus important c’était de se parler entre nous, en tant premier responsable du département de communication et ses confrères pour essayer de dissiper les points d’incompréhension et d’aller à l’apaisement. J’étais très honoré que mes confrères nous ont écoutés et on a décidé dorénavant d’avoir un cadre de concertation et on discutera au sein de ce cadre pour que les choses puissent évoluer dans les bons sens », indique le ministre Arouna Modibo Touré. Il soutient la proposition du ministre de la Sécurité d’avoir les gilets standards que les journalistes vont en porter pour la couverture des évènements. « Là on pourra identifier logiquement les journalistes », souligne-t-il. En outre, le ministre Touré invite les journalistes de chercher la nouvelle carte de presse pour leur sécurité.
M.L. KONE