Agressions de journalistes: Les ministres de la Communication et de la Sécurité intérieure doivent démissionner

Depuis plus de deux semaines, des journalistes sont victimes d’agressions avec blessures venant d’hommes en tenue. Ces agressions sont perpétrées grâce au laxisme et à l’incompétence des ministres de la Communication et de la Sécurité intérieure du pays. C’est dire que la démission de ces ministres est nécessaire à la bonne marche de la démocratie au Mali.

Au secours ! Le Mali devient de plus en plus un Etat sans droit ni loi, où la démocratie est en danger permanent car les hommes de médias, artisans de la démocratie malienne, font l’objet d’intimidations de la part des  actuels hommes forts du pays. Depuis plus  de deux semaines, des hommes en tenue  s’en prennent  aux journalistes dont le seul « tort »  est de  s’engager pour véhiculer les vraies informations vers les populations maliennes, des informations qui dénoncent les fautes et autres failles de l’actuel gouvernement et de l’ex-junte. Et pour mettre fin à leurs missions nobles et démocratiques, les journalistes sont victimes de toutes sortes d’agressions. Le Rédacteur en chef du journal « L’Aurore », Abdramane Kéita, a été enlevé et tabassé par des hommes en tenue. Au cours de cet enlèvement, Mr. Kéita  a été dépouillé  de son argent. Une semaine plus tard, le Directeur de publication du journal « L’Indépendant », El Hadji Saouti Labass Haïdara, a également été agressé dans sa rédaction avant d’être enlevé par ces mêmes hommes en tenue. Et cela s’était passé sous le regard ahuri et impuissants de ses journaliste qui tentaient de s’opposer. Mais les hommes en tenue, bien armés, ont tiré partout pour empêcher toute intervention. Ensuite, ils ont entraîné Saouti hors de la ville pour le tabasser : il a ainsi eu des blessures et une fracture à la main et sa tête a été touchée. Le seul mot que ces hommes en tenue ont eu comme prétexte,   c’est : « Vous les journalistes, vous nous embêtez ! ». Oui, les journalistes « embêtent », tout  simplement parce qu’ils jouent leur rôle d’artisans de la démocratie en dénonçant, en « jetant des pierres dans le jardin secret » de ces hommes en tenue et en informant les populations sur la réalité des choses. Toute chose qui compromet ces ravisseurs et tabasseurs. Au lieu de s’en prendre aux journalistes, ces kidnappeurs feraient plutôt mieux d’aller affronter les bandits armés au Nord, surtout que les deux tiers de notre territoire sont envahis par eux, créant ainsi, parmi les populations, une honte générale due au  comportement lâche de ces bandits armés. Sous le prétexte d’un « repli tactique », nos porteurs d’uniforme avaient fui du front en abandonnant ainsi une partie de notre territoire aux mains de nos ennemis. Depuis plus de trois mois, cette partie du territoire est sous le contrôle des envahisseurs. Et pour changer cet état de fait, aucun acte de libération n’a encore été posé par les nouveaux hommes forts du pays. Alors que sans armes, les jeunes civils de Gao sont en train de défendre la patrie au prix de leur vie. Malheureusement, ceux qui sont payés pour cette mission ne veulent plus aller au Nord. Et pour « marcher sur la mémoire » des populations, ces fuyards (les hommes en tenue) s’en prennent aux journalistes qui informent les populations.

Par ailleurs, depuis leur arrivée au pouvoir, les autorités de la transition n’ont initié aucune feuille de route pour une sortie de crise. Et histoire de fermer les yeux sur leur incompétence, ce sont les journalistes qui sont pris comme cibles et ennemis, tout simplement parce qu’ils tiennent à accomplir leur devoir démocratique. Et dire que tout cela ne se passe pas à l’insu du ministre de la Communication ! Depuis son arrivée au  gouvernement de transition, ce ministre est monté au créneau pour déconseiller les hommes de médias de divulguer les vraies informations. Selon lui, toutes les informations ne sont pas bonnes à dire. Ainsi, il a mis les journalistes en garde. Comme si cela ne suffisait, il a procédé à la publication des textes concernant le milieu du journalisme avec l’objectif d’exposer les hommes de médias. Depuis cette mise en garde, les journalistes sont victimes d’agressions venant d’hommes en tenue militaire. Et tout cela se passe avec le silence complice du ministre de la Sécurité intérieure.  D’ailleurs, on se demande si lui-même n’est pas…dernière ces agressions sinon, c’est son incompétence qui est fortement étalé au su et au vu de la communauté nationale et internationale. Ces deux ministres doivent alors démissionner pour cause d’incompétence. De toute façon, rien ne va plus intimider les acteurs des médias qui savent qu’ils risquent leur vie pour la défense de la démocratie malienne et qui en mesurent donc tous les dangers. Mais que ces dictateurs se mettent en tête que les journalistes sont engagés plus que jamais, et  au prix de leur vie, dans la  défendre de cette démocratie. Ils ne vont jamais céder, car leurs ne valent pas mieux que ceux des martyrs du pays, car ils lutteront pour la mémoire de ceux qui ont perdu la vie lors des évènements du mars 1991. La dictature ne sera plus jamais instaurée au Mali tant qu’il existe des organes de défense des droits citoyens. Donc, la lutte ne fait que commencer.

Oumar Diakité

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