Agression du doyen Saouti Labass HAIDARA : Des criminels à l’œuvre

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C’est le tollé général sur fond d’indignation, de consternation, de colère… depuis l’agression, lâche et barbare, du doyen Saouti Labass Haïdara, directeur de Publication du quotidien L’Indépendant par des hommes armés.

Depuis le 22 mars, les hommes de presse sont victimes de toutes sortes d’agressions et d’intimidations. Au départ, c’était des interpellations musclées par la Direction générale de la Sécurité d’Etat. A présent, on en est aux agressions physiques. Après l’enlèvement d’Abderrahmane Kéïta du journal ‘’Aurore’’, c’est le doyen Saouti Labass Haïdara qui a été pris pour cible par des criminels le 12 juillet dernier. En effet, aux environs de 21 heures, des hommes armés ont fait irruption au siège du quotidien L’indépendant pour amener de force le doyen vers une destination inconnue.

En pleine broussaille à une quarantaine de km de Bamako sur la route Ségou, ils le molestèrent à coups de crosses, de gourdins et de brodequin avant de l’abandonner sur place. Grièvement blessé, il parvint tant bien que mal à se traîner sur plusieurs dizaines de mètres dans la nuit noire jusqu’à la voie goudronnée, guidé par la lumière de phares. Là, il sera secouru par des bonnes volontés à bord d’un SOTRAMA avant l’arrivée de deux journalistes de sa rédaction appelés en urgence.

Son état –une vilaine blessure à la tête, les bras tuméfiés avec une fracture à l’avant-bras droit, nécessitait des soins d’urgence. Les premiers lui seront prodigués à l’hôpital Luxembourg Mère-Enfant. Il sera ensuite conduit à recevoir des soins au Chu Gabriel Touré avant d’être évacué à Dakar dans la nuit du 13 juillet.

Depuis, partout, au Mali aussi bien qu’à l’extérieur, c’est le tollé général sur fond d’indignation, de consternation, de colère difficilement contenue. Pour dénoncer cette lâcheté et cette barbarie, les associations de défense des journalistes décrètent ce mardi 17 juillet, journée sans presse au Mali, de Kayes à Anderaboukane. Il est aussi prévu une marche pacifique.

Dans une déclaration signée par le Ministre de la Communication, de la Poste et des Nouvelles Technologies P.I. Founé Mahamaldane, le Gouvernement « condamne énergiquement ces actes inacceptables dans une démocratie et ordonne une enquête pour en identifier les coupables et les châtier, conformément aux lois en vigueur. »  « Le gouvernement présente ses regrets à la presse et l’invite à poursuivre son engagement en faveur de la paix et d’une transition apaisée comme réaffirmée lors du forum des 29 juin et 1er juillet 2012. », conclut le communiqué dans lequel le gouvernement réaffirme son attachement à la liberté d’expression.

Enlèvement et agression ignobles et barbares !

Pour l’Observatoire des Droits Humains et de la Paix (ODHP) qui exprime sa vive consternation face aux attaques graves et répétées contre les journalistes au Mali, la liberté de la presse est un droit fondamental chèrement acquis par le peuple malien et consacré par la constitution ainsi que les autres instruments juridiques régionaux et internationaux  dûment ratifiés par le Mali. L’ODHP exprime sa solidarité aux journalistes victimes d’agression.

Le PARENA se dit consterné par cette nième atteinte à la liberté de la presse et à la liberté d’expression depuis le coup d’Etat du 22 mars. « Le Parena interpelle le gouvernement sur sa mission constitutionnelle d’assurer la sécurité des citoyens. Il interpelle le gouvernement sur la nécessité de prendre des mesures appropriées en vue de sécuriser les organes de presse et les journalistes face à l’escalade des exactions par des groupes extrémistes. Les pratiques «d’escadrons de la mort», la terreur au quotidien pour que les Maliens se taisent, ne sont pas acceptables et le Parena les condamne. », ajoute le communiqué de presse. Le Barreau malien qui condamne avec vigueur l’enlèvement et l’agression ignobles et barbares de Saouti Haïdara demande au gouvernement de punir et de combattre les attentats contre les libertés publiques et les crimes contre les personnes qui deviennent monnaie courante en République du Mali.

La rédaction

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