Affaire Boukary Daou : La politique deux poids deux mesures de l’Etat

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Boukary Daou
Boukary Daou

« Que fait-on avec l’argent collecté pour soutenir et aider les forces armées nationales engagées dans la reconquête des régions récemment sous occupation des terroristes et autres djihadistes ? Les soldats maliens déployés sur le terrain sont dans un état de dénuement total et honteux. C’est inadmissible dans la mesure où chaque jour ce sont des millions, voire des milliards de francs de dons que les autorités annoncent avoir reçu pour servir à améliorer les conditions de vie et d’équipements des troupes sur le front. Nos soldats semblent vivre dans des conditions misérables à la limite humiliantes aux côtés de leurs frères d’armes d’autres pays de la Misma », s’indignait Daniel Tessougué, dans l’émission « Sur la ligne de front » animée ce jour-là par notre confrère Abass F. Traoré,  après une mission effectuée sur le terrain à Gao, Mopti et Sévaré.

Ces propos du Procureur général, qui n’ont rien de blasphématoire  vu que c’est un constat de visu, ne doivent pas et ne peuvent pas être différents de la lettre publié par le Directeur de publication du « Républicain », Boukary Daou. Inculpé et déféré à la Maison centrale d’arrêt de Bamako depuis le 18 mars 2013, après un séjour de 9 jours dans les locaux de la Sécurité d’Etat,  Boukary Daou sert seulement de bouc émissaire pour amuser la galerie. Son arrestation est juste de la poudre aux yeux, un moyen pour nos autorités de palier à une incompétence notoire de faire face aux problèmes de l’heure. C’est Abracadabrantesque. Pendant que les adolescents français et tchadiens sont en train de mourir au front pour la liberté de notre pays, à Bamako on s’acharne sur les journalistes. La liberté d’expression et de presse est garantie par la constitution du Mali et rien ne saurait justifier l’incarcération de Boukary Daou. L’Etat d’urgence est certes un régime d’exception dans lequel les pouvoirs de certains services publics sont étendus, le droit aux manifestations est restreint ou suspendu. Mais cela ne doit être en aucun cas être un prétexte pour museler les journalistes car la presse sert d’interface entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Dans sa mission régalienne d’informer les citoyens, la presse malienne ne saurait accepter le musellement.

Madiassa Kaba Diakité

 

Affaire Boukary Daou : L’épée de l’intimidation sur la tête des journalistes maliens

Le respect de la liberté de la presse et du droit humain est devenu le sujet de prédilection d’un certain nombre d’autorités depuis l’interpellation et l’incarcération du Directeur de publication du journal le Républicain. En portant de façon flagrante un coup dur à la liberté de la presse, nous sommes en droit de nous poser la question de savoir ce que visent réellement les autorités de la transition.

«Chaque journaliste tué ou neutralisé par la terreur est un observateur de la condition Humaine en  moins. Chaque attaque déforme la réalité en créant un climat de peur et d’autocensure», disait le journaliste Barry James. Deux semaines après son interpellation par la sécurité d’Etat, notre confrère et Directeur de publication du  journal Le Républicain se trouve aujourd’hui privé de sa liberté par  l’appareil étatique pour avoir publié une lettre ouverte adressée au Président de la République. De la sécurité d’Etat, il est passé par la Brigade d’investigation  judiciaire et pour se retrouver enfin, à la prison centrale dans des conditions que vous imaginez. L’affaire Boukary Daou suscite réellement  des interrogations sur la motivation de nos autorités. Tout porte à croire que l’Etat à la ferme volonté de saisir cette affaire comme une opportunité pour intimider, dans l’unique but de museler l’ensemble de la presse malienne. Sinon comment peut-on comprendre tout ce temps que Boukary Daou, après son interpellation, ait passé dans les locaux de la SE, avant d’être conduit à la BIJ, pour enfin se voir jeté en prison. De telles pratiques, dans un pays qui se veut  démocratique, sont  vraiment inquiétantes. L’acte constitue une violation incontestable  de la liberté de la presse. Aujourd’hui, Boukary Daou se bat et résiste contre l’isolement, entre les quatre murs de la prison centrale. Nous pouvons le dire sans risque de nous tromper que le geôlier de notre confrère est loin d’être la justice malienne, mais tout simplement des mains obscures tapies dans l’appareil de l’Etat.

Ousmane Baba Dramé

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1 commentaire

  1. Ce que Boukary Daou a fait est-il plus grave que l’aggression du President dans le Palais ?Les bandits furieux avec tte sorte d’armes voulant tuer le President ds son bureau de travail ces vagabonts envoyes par Oumar Mariko Les soullards du COPAM sous l’autorite de Sanogo n’ont meme pas ete poursuivis car il y avait le vrais Coupable etait celui qui detenait le pouvoir.Maintenant comme Dioncouda et Sanogo mangent dans le meme plat cela au detriment de la liberte des citoyens maliens voir la liberte de la presse et la violation de la democratie,et la justice car le Juge n’est plus libre dans sa fonction.OH “Dieu”le tout Puissant sauve le Mali. Merci les militaires qui ont l’esprit de la Patrie et non ceux qui portent la tenue pour menacer les maliens a Bamako et refusent d’aller au front confronter les faux musilmans du Nord.

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