Affaire Boukari Daou Quand le Premier ministre ne gère que des haricots

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Trois jours après l’arrestation de notre confrère BoukaryDaou du journal Le Républicain, une réunion de crise a eu lieu à la Maison de la Presse vendredi 8 mars. Présidée par Makan Koné, président de la Maison, elle a enregistré la présence de plusieurs directeurs de publication et journalistes. Makan Koné a expliqué que dès l’arrestation du journaliste, les patrons de presse ont rencontré, mercredi vers midi, le Premier Ministre Diango Sissoko à son bureau.

Ce dernier a promis fermement la libération du journaliste pour le même jour avant 16 heures. ” 48 heures après cette promesse, qui n’a pas été tenue, des agents en uniforme ont tenté d’arrêter la directrice de publication du journal, madame Diarra Djénéba Diarra, ainsi que le secrétaire de rédaction Souleymane Maiga qui, tous deux, vivent désormais en clandestinité”.  Au moment où  le président de la Maison de la Presse termine ces phrases, il reçoit un message SMS de TiebiléDramé, Président du PARENA et promoteur du journal Le Républicain: Tiébilé fait état, à travers le SMS, de sa propre interpellation par la sécurité d’Etat.Makan Koné, interloqué, déclare que le ministre de la communication, Manga Dembélé, a lui aussi été saisi et qu’au lieu de chercher une solution au problème, il a lancé: “Un journaliste non professionnel est un danger pour le pays!”. Makan Koné en déduit que “ni le Premier ministre DiangoCissoko, ni son gouvernement ne gèrent rien dans ce pays!”. La réunion a décidé que tous les organes de presse publient, ce lundi, la photo de BoukaryDaou et qu’à partir de demain mardi, des journées sans presse soient observées. Les patrons de presse n’excluent pas de faire publier par tous les journaux la lettre ouverte à l’origine de l’interpellation de BoukaryDaou.

Si le Premier ministre n’a pas tenu ses promesses dans l’affaire Boukary Dao, il fait l’objet de plaintes de plus en plus vives des bérets rouges.  En effet, afin de trouver une “solution définitive” au conflit bérets rouges-bérets verts, le président Dioncounda Traoré avait donné instruction au Premier Ministre de rencontrer les protagonistes. Diango Sissoko a ainsi rencontré les représentants des forces vives de la nation, la hiérarchie militaire et les représentants du 33ème régiment des commandos parachutistes (bérets rouges). Selon les représentants des bérets rouges que nous avions rencontrés en son temps, le Premier ministre leur avait promis l’annulation des décisions de mutation prises contre eux. Mais à leur surprise, un communiqué lu plus tard à la télévision nationale déclare que lesdites décisions seront exécutées. Quant aux autres points de compromis arrêtés sous l’égide du Premier ministre, ils n’ont pas, à ce jour, reçu le moindre début d’exécution. Il s’agit de la restructuration des bérets rouges en les divisant en 3 compagnies: une compagnie chargée de l’instruction et basée au camp des parachutistes de Djikoroni; deux compagnies qui seront déployées au front, à Tombouctou et Gao, après avoir suivi des séances de formation à Ségou et Sévaré. Le ministre de la défense avait été chargé par le Premier ministre de la mise en œuvre de ces mesures de compromis.

Non seulement aucune de ces mesures n’a été mise en oeuvre, mais en outre, le vendredi 1er mars, les bérets rouges ont eu la désagréable surprise de voir le chef d’état-major général de l’armée, le général Ibrahim DahirouDembelé, rendre visite aux bérets verts, gendarmes et gardes de faction à la porte camp des parachutistes. L’officier supérieur, après cette visite, n’a pas daigné rendre visite aux bérets rouges domiciliés au camp, signe qu’il persiste à les prendre pour des adversaires. Le lendemain samedi 2 mars, vers 7 heures du matin, des inconnus en uniforme militaire sont venus couvrir de peinture blanche l’inscription qui barre l’entrée du portail du camp et qui mentionne: “33ème Régiment des Commandos Parachutistes”. Comme pour consacrer, de fait, la dissolution du régiment des bérets rouges.Du coup, les bérets rouges  commencent à désespérer de la soumission de l’autorité militaire au gouvertnement civil, malgré le retour proclamé de l’ordre constitutionnel.

Tiekorobani

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5 COMMENTAIRES

  1. Le Capitaine Sanogo est la cause de tous les problèmes actuels du Mali. Tant que cet homme ne sera pas mis hors d’état de continuer à nuire,le Mali ne connaitra aucune tranquilité.Malheureusement pour les maliens, aucun courageux n’existe pour siffler la fin de la partie, à ce Capitaine de pacotille.

  2. JOURNALISTES MALIENS, SOYEZ DIGNE ET SERIEUX. VOUS PASSEZ VOTRE VIE A PRENDRE DE L’ARGENT DES HOMMES POLITIQUES POUR DIRE DU N’IMPORTE QUOI DANS CE PAYS. C’EST VOUS QUI VIVEZ DES PRODUITS DE VOS JOURNAUX, SI VOUS VOULEZ FAITES TOUT LE RESTE DE L’ANNEE SANS PRODUIRE. LE PEUPLE MALIEN SE CHERCHE ET S’EN FICHE PAS MAL DE VOS BALIVERNES.
    TU PARLES DE LA LIBERATION DU JOURNALISTE ET TU PROFITES POUR EN CREER ET NOURRIR LE PROBLEME BERET ROUGE, MALHONNETE QUE TU EST.
    EN DISANT QUE LE PREMIER MINITRE NE GERE QUE DES HARICOTS, TU DOIS ETRE POURSUIVI CAR C’EST UNE OFFENSE A L’AUTORITE.

    • Le problème n’est pas de savoir si un journaliste est coupable ou pas. N’importe quel citoyen qui est suspecté de faute est conduit devant la Justice, pas à la Sécurité d’Etat. Malheureusement, les maliens ne sont que des moutons édentés dans la jungle. RIEN QUE DES COMMUNIQUES LACONIQUES, PONCTUELS, ASSEZ DISPERSES DEVANT L’ARBITRAIRE!!!!!!

    • Tu as raison Tienfola. Une année sans ces faux journalistes et le mali se portera mieux. la solution? la création d`un centre de formation en journalisme. L`état doit y penser sérieusement. Pcq les dégâts que ces journaleux causent au pays,sont énormes.

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