Affaire Boucary Daou : Le délibéré sur la nullité de la procédure renvoyé au 30 avril prochain

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Le délibéré sur  la nullité de la procédure dans l’affaire dite Boukary Daou du nom du directeur de publication du Journal ” Le Républicain», n’a pas connu son épilogue hier.  Il a été renvoyé au 30 avril prochain après que le substitut du procureur du tribunal de première instance de la commune IV, Idrissa Hamidou Touré ait demandé le rabat du délibéré et la réouverture des débats. Une requête accueillie favorablement par le président du tribunal et qui n’a pas plu aux conseils de notre confrère.

Boukary Daou
Boukary Daou

La salle d’audience du Tribunal de première instance de la commune IV, a encore refusé du monde hier à l’occasion de la troisième comparution de notre confrère, Boukary Daou devant les magistrats de cette juridiction.

Constitués de journalistes et de défenseurs de la liberté de la presse, les gens avaient bon espoir de voir  la procédure contre notre confrère annulée.

Car, dans leur plaidoirie du 16 avril dernier les avocats de la défense ont fait cette mise au point : ” Nous ne sommes pas en matière de droit commun car il y a une loi spéciale pour la presse. Dès lors qu’il n’y a pas de citation dans le dossier, l’acte doit être nul. Il n’y’a même pas lieu de renvoyer l’affaire pour que le ministère public se donne des moyens de changer quoi que ce soit. Dès lors que les procédures en la matière n’ont pas été respectées, le juge est tenu de respecter cette nullité “. Contre toute attente, hier le substitut du procureur a  dans une envolée lyrique demandé le rabat du délibéré et la réouverture des débats. Il est parti jusqu’à demander au ministère public de renoncer aux exceptions soulevées dans le cas de Boukary Daou, en soulignant que ce dernier n’est pas journaliste de formation qu’il est plutôt juriste et qu’il peut être aussi poursuivi comme un présumé de droit commun. Autant de faits qui prouvent son acharnement contre M Daou. Un réquisitoire qui a provoqué l’ire des avocats de la défense.

Me Hamidou Diabaté a dénoncé cette demande en ces termes ” nous refusons que la justice soit l’instrument du désir d’un président de la République. Car il a  fallu que ce dernier  fasse une sortie médiatique dans cette affaire pour que Boucary soit déféré. Vous devez être jaloux de votre indépendance acquise au prix du sang des magistrats

Me Lamissa Coulibaly, seul avocat à recevoir cette demande de rabat du verdict et de la réouverture des débats, s’est plaint du retard accusé dans la formulation de cette demande.

” Toute chose qui ne nous permet pas de défendre comme il se doit notre client “ a-t-il ajouté. Il a été rejoint dans son argumentaire par Me Cheick Oumar Konaré, un ancien journaliste qui a regretté le fait qu’a part Me Coulibaly aucun avocat sur la dizaine constituée n’a reçu cette demande de rabat du verdict.

C’est pour ne pas cautionner cette parodie de justice que nous suspendons notre participation à la réouverture de ces débats, car tout a été dit lors de l’audience du 16 avril, on ne change pas les règles du jeu en cours de jeu ” a souligné un autre conseiller. C’est dans ce combat de procédure que le président du tribunal a renvoyé le délibéré au 30 avril. Les conseils de Boukary tout comme ses confrères sont optimistes pour la suite du dossier.” Nous sommes optimistes et nous pensons que le droit sera dit le 30 avril prochain ” a souligné Hamèye Cissé, président du comité de crise au cours d’un point de presse à la Maison de la presse.  

     Kassoum THERA

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