On se souvient que suite à la proclamation des premières tendances provisoires du deuxième tour des législatives 2007, un incident a eu lieu à Bougouni. Il a opposé Mamadou Sinayogo dit Gaucher, président du BARICA (Bloc des alternatives pour la renaissance, l”intégration et la coopération africaine) et candidat à la députation, à Adama Coulibaly, animateur de la radio Kafo-kan et correspondant de Radio Klédu dans cette localité. M. Coulibaly, au cours de la lecture des résultats sur Radio Klédu, peu après la fermeture des bureaux de vote, avait donné des résultats provisoires en défaveur de Mamadou Sinayogo et de la liste BARICA-ADEMA-MPR. Selon des témoins, lorsque M. Sinayogo s”est rendu à radio Kafo-kan pour adresser ses remerciements aux électeurs, car lui était sûr d”avoir été élu, une vive polémique a dégénérée entre les deux hommes au sujet des résultats.
Très en colère, M. Sinayogo administra des coups à M. Coulibaly. Ce fut une bagarre entre deux personnes qui, pourtant, travaillaient ensemble depuis belle lurette, en parfaite entente, déplorent certains habitants de la ville. Trois plaintes avaient été introduites auprès du Tribunal de Bougouni, respectivement par Adama Coulibaly et par la direction de radio Kafo-kan, d”une part, contre Gaucher, pour coups et blessures et violation du lieu de travail et, d”autre part, par Gaucher contre Adama Koné pour diffusion d”informations erronées.
Le dimanche 29 juillet dernier, une délégation de cinq journalistes s”est rendue dans la capitale de Banimonotié afin de s”imprégner de ce qui s”est réellement passé, pour tenter de réconcilier les deux parties. En fait et sans entrer dans le détail, le séjour à Bougouni a permis de se rendre compte que derrière les faits se cachent certaines motivations politiques qui ne font honneur à personne. De retour à Bamako, la délégation, après avoir fait un compte rendu fidèle de sa mission aux responsables de radio Klédu et à ceux de la Maison de la presse du Mali, a entrepris des pourparlers de façon discrète.
Le samedi 4 août 2007, une autre délégation, conduite par Boubacar Sidiki Diarra, rédacteur en chef de ””Aurore””, s”est rendue à Bougouni. Objectif: éteindre le feu qui ne cessait de s”attiser en laissant choir toutes les autres considérations.
Le calumet de la paix fut alors fumé par les deux intéressés dans la famille de Gaucher, sous les regards satisfaits des journalistes et des proches des deux hommes. Les excuses de M.Sinayogo ont été accompagnées d”un bélier et celles de M.Coulibaly d”un coq, conformément aux traditions de la contrée. Informé verbalement de la réconciliation des protagonistes, le juge de Bougouni, M. Traoré, a, quant à lui, demandé à ce que le retrait des plaintes lui soit signifié par voie de courrier, comme le demande la procédure normale en la matière.
En entamant cette démarche salutaire avant que les médiateurs ne rebroussent chemin vers Bamako, Gaucher et M. Coulibaly se sont dits heureux de ce happy end et ont salué tous ceux qui, de loin ou de près, se sont impliqués dans la résolution pacifique de ce litige.
Le seul fait à déplorer est que le directeur de radio Kafo-kan, loin de retirer sa plainte, n”a même pas daigné répondre, comme le veut notre tradition, à l”appel de la délégation venue spécialement de Bamako. Motif avancé : le lieu de la réconciliation, le domicile de Mamadou Sinayogo dit Gaucher, selon lui, n”était pas convenable. Tout en prenant acte, la délégation lui a signifié qu”elle se désolidarisait de ce cavalier seul et de tout acte qu”il poserait ultérieurement dans le cadre de cette affaire.
La direction de radio Kafo-kan réclame de Mamadou Sinayogo, la somme de dix millions CFA au titre des dommages et intérêts. Selon certaines personnes proches de l”affaire, la plainte de Kafo-kan serait le fruit d”une manipulation. De la part de qui? Le temps nous édifiera.
Kassim TRAORE
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