A propos de l’arrestation de Boukary Daou : L’alibi de l’état d’urgence

6

Les journalistes ne sont pas au-dessus des lois, oui, ils ne sont non plus au-dessous des lois. Alors les journalistes sont des sujets des lois, lorsque quand c’est le président de la République qui tente de justifier la détention illégale d’un journaliste, l’on comprend que nous devrions continuer à nous battre pour la liberté de la presse au Mali. Mais à y voir de près, il ne pouvait en être autrement quand on comprend toute la logique de l’histoire. En effet, en s’attaquant aux émoluments du Capitaine Sanogo dans son article c’est comme si Boukary s’était attaqué au Président Dioncounda lui qui avait pris la responsabilité sur lui de remettre Sanogo dans le jeu. Alors avec l’alibi de l’état d’urgence, l’on essaye de faire peur aux journalistes en adoptant un semblant de fermeté qui en dit long sur la réalité d’une situation.

Boukary Daou
Boukary Daou

En effet, le Capitaine Sanogo et ses émoluments sont désormais tabous, on n’en parle pas. Mais ce qui est offusquant dans l’histoire, c’est que c’est le Président de la République en personne qui tente de justifier la détention illégale de notre confrère et cela depuis des capitales étrangères. Sans avoir la prétention de rentrer dans le fond de l’histoire à savoir si l’on peut reprocher des manquements à l’article. Peut-être que l’article n’est pas exempt de reproche, peut-être que l’article est même condamnable. Mais de là à mettre la République en parenthèse il y a un pas de franchi, on a suspendu la République juste pour régler des comptes à un journaliste qui a osé parler des émoluments d’un Capitaine fossoyeur de la République.

L’histoire retiendra que le Président de la République par intérim a compromis la liberté de la presse pour défendre une position au nom de l’état d’urgence et la sauvegarde «d’une accalmie républicaine».

Alors sans juger du fond de l’histoire, nous constatons avec tous les républicains qu’un journaliste a été détenu près de 10 jours au niveau de la sécurité d’état (SE).

Pourtant, à propos de l’état d’urgence, il n’est écrit nulle part que l’état d’urgence conduit à la détention illégale d’un citoyen même pour une faute commise. Mais alors pourquoi on pervertit la République pour sauvegarder des tabous. En fait toute cette intimidation est orchestrée pour faire peur surtout pour que le sujet reste tabou et que d’autres journalistes ne s’engouffrent dans cette méandre. Soit nous sommes en République même en période de guerre ou alors la République n’est pas de mise. De toutes les façons, il y a des individus qui applaudissent des deux mains sans comprendre que c’est la démocratie elle-même qui est en danger à travers un de ses piliers essentiels à savoir la presse.

Alors que l’on ne se méprenne, après Boukary, à qui le prochain tour toujours au nom de l’état d’urgence puisqu’il est toujours en vigueur. Désormais Boukary est à la disposition de la justice, alors avec de tels dirigeants, la vigilance doit être permanente.

Ousmane COULIBALY

Commentaires via Facebook :

6 COMMENTAIRES

  1. Il faut peut-être au mali une commission de suivi des reformes de l’information.Comme président de cette commission je propose le journaliste qui va cueillir l’information à sa source, pas ce qui font du copie collé.ce président aura un salaire similaire à celui de sanogo cela pour éviter au Mali sa perte dans tous les domaines.

  2. Pour cette fois Dioucouna a fauté.Boukary n’a fait que son travail de journaliste.G pense que dans ce pays on se trompe d’adversaire voire de combat.

  3. Tu demandes bien à qui le tour non, tu le sauras sans tarder car il sera le tien.
    Que vous cherchez à nous faire croire que c’est parce que les émoluments de SANOGO ont été divulgués et non la lettre dont vous commencez vous même à donner raison à la SE d’avoir bien travaillé. Si ce n’est pas cela dites nous combien un ministre gagne dans ce pays, il est temps que des journalistes cadiques comme vous arrêtent de nous faire abroutir au lieu de nous informer.
    Pour quoi même s’acharner tant contre la personne sauveur du Mali, oui c’est parce qu’il y a eu coup d’Etat qu’on commence à avoir au tant de journalistes critiques; si non les meilleurs on les a connu et ils ont été enferment pour leur qualité. Avez-vous faits de tels agissement.
    Soyons enfin des maliens dignes et cherchons à faire dresser la barre qui a faillie se casser ni t-été sa flexibilité, qu’Allah assiste pour toujours le Mali.

  4. Oui, l’état d’urgence limite certains droits et ce n’est pas Boukary Daou qui dira le contraire. C’est aberrant de voir que des journalistes se croient au dessus de la loi, dans la mesure où ils arrivent à mettre au dessus de l’état d’urgence “la Liberté de la presse”. Les journalistes veulent faire prévaloir leur raison en disant que le fait de toucher à l’émolument du Capitaine Sanogo que Boukary Daou a été arrêté c’est faux. C’est au contraire la lettre imaginaire qu’il a écrite qui lui a valu cela. Je ne sais à quel prix il a accepté de faire cette imagination qui lui a coûté les 4 murs aujourd’hui. Je le dis haut et fort que le dernier du citoyen malien est le journaliste. Car il accepte contre le prix d’une bouteille de beere dire et écrire des choses qui mettent le pays en danger. On doit revoir la formation de nos journalistes. Il sont très mal formés et ne sont pas du tout professionnels.

  5. le problème est la lettre de menace du militaire sinon les avantages de sanogo c`est rien ça.Même si quel-qu`un s`immole par le feu, ça ne changera rien! On est au Mali non? Mais publier une lettre de menaces d`un militaire au front? pendant que nous sommes en état d`urgence et que des pays amis sont entrain de perdre leurs hommes au front? je crois que le journal a manqué de discernement. L`état d`urgence prévoit la limitation de certains droits. Nos journalistes doivent l`intégrer.

Comments are closed.