106 journalistes tués : 2011, encore une année de deuil

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Cette révélation a été faite par le rapport annuel de l’ONG « Presse Emblème Campagne », daté du 19 décembre 2011. 106 de nos confrères ont connu la mort dans 39 pays dans le monde. C’est un peu plus qu’en 2010 qui en a enregistré 105 assassinats dans l’exercice de métier de journaliste. Mais c’est moins que l’année record 2009, avec 122 journalistes tués.

Une comptabilité avec ce métier à risque ou on porte atteinte à la vie de l’autre parce doit se taire sur ce qu’il a vu. Retenons, toutefois, que nous exerçons un métier à risques. On ne peut fermer les yeux là-dessus. Un tel métier mérite respect. C’est trop lourd, en effet, le tribut chaque fois payé pour satisfaire au droit du public à s’informer et à être informé. C’est au regard de tous ces faits qu’il importe de revisiter notre profession. Surtout au Mali où nos politiciens se targuent de vanter les mérites de notre démocratie encore balbutiante.

Le journaliste doit savoir qu’il est en liberté provisoire

Histoire d’en appréhender la mission pour mieux en préciser la vision. Ces chiffres ne sont pas du tout banals et cela mérite une réflexion. Le journaliste doit savoir après tout qu’il est en liberté provisoire et que le danger le guette tous les jours. Nul ne devrait s’y aventurer sans qu’il n’ait eu à prendre l’exacte mesure de ce à quoi il s’expose, de ce qu’il encoure. Le journalisme ne saurait ni se résumer en la collecte tranquille et sereine des faits, ni se limiter à une enfilade joyeuse de cocktails mondains ou de dîners bien arrosés. Si notre métier est, comme on le dit, un sacerdoce, appelant, par conséquent, des exigences auxquelles on peut attacher un caractère religieux, il est bon et sain de faire aimer ce métier dans la vérité de ses contraintes et obligations. Sinon, on prend le risque d’avoir tout faux.

Observer une morale naturelle

Ensuite, le fait qu’il y a tant d’hommes et de femmes qui sont ainsi sacrifiés sur l’autel de la mission de servir les autres, (la Nation) devrait forcer les vivants à un devoir de dignité et d’honorabilité. Dès qu’on prononce le mot journaliste, les détourneurs et escrocs ont aussitôt la peur au ventre pour ne pas être étalé sur le terrain, voir la place publique. La conscience d’exercer un métier qui peut à tout moment placer en situation de mettre en balance sa vie pour que se manifeste la vérité, devrait conduire le journaliste à l’observance d’une sorte de morale naturelle.

On ne doit ni devenir journaliste par hasard ni exercer le métier de journaliste au hasard

Ceci par delà la lettre des codes de déontologie placardés dans toutes nos rédactions. Malheureusement, cette année, ils sont 106 de nos confrères qui ont été sacrifié sur l’autel.  C’est ce que font de notre métier ceux qui y sacrifient leur vie, en versant leur sang par devoir. Et c’est ce qui explique qu’on ne doit ni devenir journaliste par hasard ni exercer le métier de journaliste au hasard.

Hamady

 

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