Après Kita, le samedi dernier, le candidat Tiébilé Dramé a poursuivi sa campagne dans la partie occidentale de notre pays. Il s”est rendu successivement à Kolokani, Mourdhia, Nara, et Kayes. Dans toutes ces localités, comme il fallait s”y attendre, c”est la question de l”immigration qui a été au centre des préoccupations. Originaire de la région, ancien malien de l”extérieur et maîtrisant parfaitement la langue du terroir, le candidat du parti du bélier blanc n”a eu aucune difficulté à convaincre les populations qui sont déçues par certains propos tenus par le président de la République face à la question de l”immigration, notamment en France.
Le périple du candidat Tiébilé Dramé qui a commencé le dimanche 22 avril l”a conduit dans le cercle de Nara, dans la région de Koulikoro. Dans toutes les localités visitées de Nonssombougou à Nara, les populations du Ouagadou sont restées pendant plusieurs heures pour réserver un accueil digne de ce nom à l”enfant du terroir. Ainsi la délégation a fait sa première escale à Nonssombougou puis à Kolokani où les militants du parti l”attendaient depuis les premières heures de la matinée.
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La même affluence a contraint le convoi à faire escale à Koïra et Mourdhiah. Dans cette dernière localité, grâce au concours d”un enfant du terroir résidant en France du nom de Oumar Sokona, le Parena se porte très bien, en témoigne la forte mobilisation des populations contraignant la délégation à y rester pendant plusieurs heures. Selon le secrétaire général de la section Parena de Mourdiah ces élections sont à la portée du parti, en tout cas dans leur localité, il a promis la victoire sans ambages au parti. Car les populations ont été déçues par les promesses non tenues du président sortant, Amadou Toumani Touré. La déception était plus grande encore dans les villages de Kaloumba et Goumbo, où ATT malgré ses promesses, n”a pu faire aboutir les travaux du centre de santé, financés par les résidents de l”extérieur mais qui attend toujours du personnel, même constat pour le problème d”adduction d”eau, de construction d”école.
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C”est aux environs de 19 heures que la délégation a fait son entrée dans la capitale du Ouagadou, à Nara. Ici, malgré plusieurs heures de retard l”affluence était grande et l”enthousiasme plus visible. Le séjour a commencé par une parade de chameaux avant le meeting proprement dit qui a eu lieu dans le quartier Diambourou. Dans leurs mots de bienvenue le coordinateur du parti à Nara, Dema Yara et le président du parti, Baba Coulibaly ont mis l”accent sur une certaine négligence de la ville de Nara par les différents régimes successifs.
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Sous le règne d”ATT les grands chantiers entamés dans le cercle n”ont pas répondu aux attentes. Le plus important était la route Didiéni – Nara. Annoncé avec une large campagne médiatique, cette route en latérite ayant coûté plusieurs milliards de nos francs n”est pas rassurante de par son état. Il suffirait des premières pluies pour que les usagers soient exposés au calvaire qu’ils ont connu dans le passé. Le projet d”électrification de la ville promis par ATT et réalisé par le ministre Hamed Diane Séméga n”a pas été à la hauteur des attentes des populations. Trois mois après la mise en marche de cette énergie à base éolienne, c”est la plus grande obscurité à Nara malgré la présence de quelques ampoules à travers la ville. Aucune famille n”est à cette date abonnée à cette électricité.
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A tous ces désagréments s”ajoute l”épineux problème de l”immigration. Situé dans la bande sahélienne, Nara fait partie des zones d”immigration par excellence. Devant ses populations le candidat Tiébilé s”est dit impressionné par l”accueil. "Ce que j”ai vu ici est inédit, je n”ai jamais vu pareille mobilisation depuis le début de la campagne. J”ai compris votre engagement, cela n”est pas une mobilisation d”intérêt mais vous m”avez considéré comme un des vôtres" a-t-il affirmé.
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Avant d”ajouter que "Nara est une ville bénie, un symbole de l”histoire du Mali avec l”empire du Ghana et le royaume du Ouagadou. De ce fait un Malien qui veut conquérir le pouvoir doit venir se confier à vous. Et je suis persuadé qu”au soir du 29 avril, nous allons fêter au Parena car la victoire est plus que certaine. Il faut reconnaître que cinq ans après l”élection d”ATT, nous avons fait le constat que les espoirs ont été déçus. Le héros de la transition n”a pas été le héros de la construction nationale. On ne peut pas gérer un pays comme le Mali par la ruse, ni le mensonge. Le pays souffre. Pour cela, nous devons aider ATT à aller se reposer avec vos votes. Nous n”avons pas besoin des armes pour le changement, avec nos bulletins on peut le faire partir ".
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«Prions pour que Dieu retire le pouvoir à ATT et le remette au PARENA"
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Tiébilé Dramé, pour lequel, le Malien de la diaspora est le second pilier de notre économie après le monde rural, ne pouvait trouver un thème aussi sensible dans la région de Kayes où il est arrivé le lundi 23 avril 2007 dans la matinée. Après son accueil à l”aéroport de Kayes Dag-Dag par les responsables du parti dont le secrétaire général de la section, Mody Diallo et le député Kaourou Doucouré a entamé une visite dans les communes environnantes. Il s”est rendu à Balaké, Dialané, Séguela, Batama. Un grand meeting a eu lieu au stade Bassi Coulibaly. Les militants du Parena et des autres partis membres du FDR ont répondu à l”appel.
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Devant les militants aussi bien qu”au cours de la tournée, le thème de l”immigration a pris le dessus. Les populations des villages visités ont fait savoir leur mécontentement vis-à-vis président ATT accusé de laxisme face au ministre français de l”intérieur Nicolas Sarkozy qu”il a accueilli à Bamako, le jour même du vote par l”assemblée nationale française de la loi sur l”immigration choisie. Ils n”ont pas aussi digéré la sortie du président ATT quand il a affirmé qu”il n”a pris de billet pour aucun de ces Maliens et qu”on ne le fatigue pas avec ces histoires. Pour tout cela et pour beaucoup d”autres raisons, Kayes pense qu”il faut un changement. Le coordinateur du Parena à Kayes a soulevé le calvaire des populations des zones minières de Kayes qui ne profitent aucunement de ces ressources.
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Le candidat du Parena a mis en garde l”armée et l”administration de rester en marge de la politique. "Si chaque candidat doit avoir son groupuscule au sein de nos forces armées, il y a alors un grand danger qui plane sur le pays" a-t-il averti avant de revenir sur les quotas réservés au Mouvement citoyen par le pouvoir à tous les niveaux de l”administration. "Nous savons que le pouvoir appartient à Dieu qui le donne à qui il veut. Alors prions tous pour qu”il le retire à ATT et le remette au Parena pour faire renaître un autre Mali dans lequel les sociétés minières doivent s”investir davantage dans le développement local, les Maliens de l”extérieur seront au cœur de l”action politique, la gratuité de la césarienne sera une réalité, l”école sera ce qu”elle a été dans le passé, un lieu de formation de vrais patriotes".
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Pour le candidat du Parena l”arrivée de Sarkozy en têtedu premier tour de la présidentielle française doit inciter les Maliens à voter pour un pouvoir plus responsable capable de parler aux autorités françaises la tête haute. "Si Sarkozy gagne en France alors qu”il n”y a pas un pouvoir pouvant lui répliquer à Bamako, on doit craindre pour nos ressortissants" a lancé Tiébilé Dramé.
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Youssouf CAMARA
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