Thiébilé Dramé reçu hier à Koulouba par ATT : Le Président Tiébilé Dramé entre le marteau d’ATT et l’enclume d’IBK

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A quelques jours de l’ouverture du congrès ordinaire du Parena, le quartier Bolibana est devenu le théâtre d’un intense ballet politique. Mardi, c’était le président IBK qui y avait conduit une délégation du Rpm. Hier, mercredi, c’est le président ATT qui y reçevait, à sa demande, le président du Parena, Tiébilé Dramé. Au moment où ses militants ont le plus besoin de lui pour les derniers réglages d’un congrès de toutes les attentes, le président Dramé est sollicité partout, voire envahi, accaparé par les deux candidats les plus en vue, désignés à la présidentielle 2002. Ils ont juré de troubler la quiétude du berger des Béliers et, à travers lui, tous les congressistes et les militants Parena

C’est donc autour de Dramé qu’ATT et IBK ont décidé de se tenir à la culotte. Avec ATT, le président Dramé a eu hier mercredi, au palais de Koulouba, un entretien d’au moins deux heures d’horloge. Les deux hommes se voient souvent. La dernière fois, c’était à propos de l’audition du président Dramé par la justice malienne sur sa gestion du 23e Sommet Afrique-France. Et selon toute vraisemblance, le président ATT, s’il n’est pas directement à l’origine des déboires judiciaires du chef des Béliers blancs, en a été largement informé avant. Qu’ils se soient vus souvent n’a pas empêché que la confiance entre les deux hommes se débride au point que le Parena avait coupé les ponts avec ATT.

Nous avons dit ennuis judiciaires pour le président Dramé, orchestrés par la présidence de la République. Mais auparavant, à l’issue des législatives de 2002, le président ATT aurait été le premier à délivrer un acte de décès au Parena. L’une des rares fois qu’un responsable du Parena a été appelé en fonction par ATT, c’était à travers son président pour l’organisation du Sommet Afrique-France. Au Parena, premier parti politique à rallier spontanément ATT après le 1er tour en 2002, on n’est pas prêt à oublier si tôt ce mépris ainsi affiché à l’endroit de ses cadres, hommes et femmes. L’éphémère ministre Parena du gouvernement ATT n’a jamais eu les coudées franches pour diriger un département des Sports et de la Jeunesse jusqu’à son éviction sans ménagement.

Tout au long de ce second règne du président ATT, le Parena a déroulé un interminable chapelet de désagréments, de déceptions et quelque fois même de dénigrement.

La cas du Sommet Afrique-France a été la goûte qui fit déborder le vase. Le parti est alors entré en rébellion ouverte contre ATT. C’est pourquoi, alors même qu’il a participé à toutes les phases de la préparation de la plateforme ADP (Alliance pour la démocratie et le progrès), le Parena a été le grand absent lors de la cérémonie de signature de cette Alliance C’était le 8 décembre 2006.

Le locataire de Koulouba sait qui est qui. Comme pris de panique, il a décidé de faire revenir celui qu’il nomme affectueusement «jeune frère». C’est IBK qui a osé, pour la première fois, rendre visite à Tiébilé Dramé. Il sait d’avance qu’il ne pourra jamais débaucher Tiébilé. Mais, s’il peut déjà le convaincre de ne pas soutenir ATT, c’est déjà gagné. Le président ATT a compris que le «jeune frère» est loin d’être le parent pauvre de l’échiquier politique malien.

A sa sortie de l’audience avec ATT, le président Dramé n’a fait aucune déclaration. Tout comme il n’a signé aucun communiqué à l’issue de sa rencontre avec IBK mardi dernier. Entre les deux présidents, Tiébilé démontre qu’il est parfaitement à l’aise pour parler à l’un et à l’autre. Se livrera-t-il, pieds et poings liés, à IBK avec lequel certains de la direction avaient pris langue il y a de cela quelque mois ? Remettra-t-il son destin politique entre les mains d’ATT, malgré tout ce qui s’était passé ces quatre dernières années ? Où, ira-t-il s’assumer, comme il l’avait fait en 2002 lorsqu’il arriva 4e après ATT, Soumaïla et IBK?  Ni le nouveau venu IBN ni ATT, aiguiseur en chef de l’orgueil du Bélier, n’auront d’emprises sur le congrès du Parena qui s’ouvre demain. Mais, gare au parti de tomber encore dans une moindre erreur d’appréciation. Comme ce fut cas lors des dernières législatives.

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