L’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), à travers ses anciens responsables, vient de faire une irruption sur la scène politique nationale en organisant lundi un meeting de soutien à Amadou Toumani Touré, candidat à sa propre succession. Toutes choses qui ne siéent pas au mouvement estudiantin, qui, comme les casernes, devait rester hors du champ politique.
L’esprit après le rassemblement organisé lundi dernier par des anciens responsables du mouvement estudiantin. Yehiya Ould Zarawana, Opéry Berthé, Safounè Togo et consorts étaient lundi au Palais de la culture pour un meeting de soutien à ATT. Ce soutien aurait été à l’endroit de Tiébilé Dramé, IBK, SMB, ou encore Mme Sidibé Aminata Diallo ou encore tout autre prétendant au fauteuil de Koulouba, le jugement serait le même à savoir que l’AEEM qui fut le fer de lance du soulèvement populaire qui a renversé la dictature de Moussa, conforte l’opinion nationale que l’école malienne n’est toujours pas en dehors du champ politique.
Ce soutien ostentatoire au chef de l’Etat ou à tout autre prétendant au palais de Koulouba par d’anciens responsables qui se réclament toujours de l’AEEM n’honore pas l’organisation estudiantine du Mali. Au contraire, ce soutien entame sa crédibilité aux yeux de l’opinion publique et, pis, l’éloigne des idéaux de la lutte victorieuse de 1991 en ce sens que les élèves et étudiants du Mali ont payé un lourd tribut pour avoir des conditions idoines, c’est-à-dire un nombre suffisant de professeurs et de classes, de bourses payées à temps. En réalité, les leaders de l’AEEM (anciens ou nouveaux) devraient veiller constamment à ce que ces conditions s’améliorent davantage. Or, à l’heure actuelle on ne peut parler que d’accalmie à l’école malienne qui va très mal. De plus, nul ne sait ce qu’ATT promet de faire pour l’école. Si ATT, dans son projet de société, décidait de supprimer la bourse, seriez-vous vous d’accord ?
« Le coq a fait les louanges du coucou parce que tout simplement le coucou fait les louanges du coq », dit un proverbe russe. L’ AEEM, association responsable et mûre, ne devait pas tomber dans le piège de cette euphorie de soutiens au point d’oublier sa raison d’être : celle de la défense des intérêts des élèves et étudiants et rien d’autre. La Fédération nationale des parents d’élèves, qui n’a pas encore réagi à cette irruption de l’AEEM sur la scène politique, est interpellée.
Denis Koné
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