La présidentielle 2007 est une donne qui n’exclut pas les calculs politiciens pour l’après Att. C’est ce qui surgit des informations concernant trois des gros calibres du paysage politique malien à savoir Soumaïla Cissé de l’Urd, Me Mountaga Tall du Cnid et Tiébilié Dramé du Paréna. Et pour causes ?
Après dix ans en observateur de la scène politique malienne, posant des actes de rapprochement avec le bas peuple, celui qui avait mis fin à la dictature du Général Moussa Traoré en 1991, s’est imposé à l’élection présidentielle de 2002. Cette arrivée, certainement, surprise face aux hommes politiques, avait été qualifiée de deal entre lui et son prédécesseur. Pour causes, les nombreux soubresauts ayant permis à l’homme de dicter sa loi sur les 23 autres candidats dont des hommes politiques issus de grands partis tels le PASJ, le CNID, le RPM, le PARENA. Cet homme, c’est Amadou Toumani Touré. A quelques mois de la présidentielle, aucune candidature ne semble officielle à part celle de Ibrahim Boubacar Kéïta du RPM. Les autres, eux ils attendent ou jettent-ils leur dévolu sur 2012 avec déjà l’option d’un second mandat d’ATT dont la candidature n’est pas encore déclarée?
Quoi que l’on dise, tout le monde est unanime que la présidentielle de 2007 ne sera pas un cadeau du ciel. Pour la simple raison que l’actuel Président de la république Amadou Toumani Touré, depuis son arrivée a prôné le consensus politique c’est-à-dire gérer avec toutes les forces vives de la Nation. Ayant tous adhéré à cette donne, les grands partis n’arrivent pas à se défaire de cet étau, à l’exception du RPM qui aussi bute à des fuites en avant de ses cadres. Dans cette situation confuse, il y a trois successeurs annoncés à ATT pour 2012 car chacun se considérant comme l’héritier du pouvoir d’ATT : Soumaïla Cissé (challenger en 2002), Me Mountaga Tall (l’espoir de la jeunesse) et Tiébilé Dramé (ami d’ATT et beau père du Président Konaré). Pourtant, l’on souligne que chacun a son argument.
SOUMI CHAMPION (URD)
En l’envoyant au nom de la patrie à l’UEMOA, ATT avait été qualifié de quelqu’un qui se débarrassait de son opposant le plus farouche, qu’il éloignait de sa base électorale. Cela étant, rien au monde ne peut empêcher Soumi de briguer le mandat avec la création d’un parti pour montrer à ceux du PASJ considérés comme des traîtres sa vraie valeur. Mais, contre toute attente, des sources concordantes affirment qu’il aurait abdiqué en déclarant que : « S’aligner contre ATT en 2007 n’est autre que du gaspillage d’argent et d’énergie pour rien car il ne saurait organiser un scrutin et le perdre avec l’aura qu’il a eu pendant son 1er mandat ». Si cela s’avérait, ce serait un coup dur pour notre démocratie et pour la politique au Mali. Ensuite, d’autres sources affirment que les deux hommes, des amis et frères de longue date auraient convenu de s’entraider pour que chacun puisse diriger convenablement le pays. Tout est bien dit.
ME MOUNTAGA TALL (CNID)
La bifurcation à grande échelle de l’avocat derrière ATT a surpris plus d’un. Pour preuve, il serait parmi ceux qui avaient refusé le soutien d’Espoir 2002 à ATT au 2ème tour de la présidentielle de 2002. Parce qu’il soulignait qu’une victoire d’ATT contre les politiques serait un désaveu politique. Mais, avec les interventions successives des Présidents Bongo, Compaoré et autres demandant à IBK de soutenir ATT, Tall aurait cédé. Par la suite, avec un poste ministériel, l’appui aux législatives et des promesses du Général pour le succéder en 2012, Tall serait charmé. Si, Soumi semble en vérité opté pour laisser libre cours à ATT, Me Tall réfléchirait toujours. Donc, on peut dire que la candidature de Me Tall est d’abord en veilleuse, malgré les agissements de son Secrétaire général non moins ministre de l’artisanat N’Diaye Bah qui ne pèse pas lourd dans le parti.
TIEBILE DRAME (PARENA)
Celui-là est un des compagnons du Général depuis la transition, ancien leader estudiantin, il s’est forgé l’admiration du bas peuple grâce à sa perspicacité et à son entourage (Me Diabaté, PPR, etc.). En outre, il demeure le beau père de l’ex Président Alpha Oumar Konaré et n’a pas longtemps attendu après le 1er tour pour s’arranger derrière le Général Président pour sa victoire en 2002 surtout qu’il s’était bien classé après ATT, Soumi et IBK. Aujourd’hui, avec une expérience politique certaine et ayant eu l’occasion de se créer de nombreux contacts à l’extérieur, il peut compter sur le « dauphinat ». D’ailleurs, c’est ce qui se clame à travers les salons feutrés de la capitale, malgré la prise de position d’un de ses hommes clés PPR en faveur du Manifeste de dénonciation de l’unanimisme politique d’ATT. En tout cas, il semble être le plus sûr et le mieux placé à bénéficier de la complicité des deux premiers Présidents démocratiquement élus Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré pour succéder à ATT en 2012 s’il s’imposait en 2007.
Dans ce jeu de ping-pong, l’on ne peut dire autre chose qu’il y a trois prétendants pour le fauteuil du dauphin. Alors à qui le fauteuil ? Comment ? Sachant bien que ATT n’est pas encore réélu surtout qu’il est plus berné par ceux qui crient le soutenir. D’autant plus que pour sa réélection en 2007, ATT doit se garantir d’abord d’une mobilisation conséquente de l’électorat. Ensuite, il doit faire la part des choses en triant ses amis. Alors, le jeu est ouvert !
B. DABO
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