Au lieu de respecter le choix du peuple souverain du Mali en félicitant le vainqueur, en l’occurrence le candidat M. Amadou Toumani Touré, pour sa brillante réélection comme l’ont fait le Dr. Madiassa Maguiraga et Mme Sidibé Aminata Diallo, tous deux candidats à l’élection présidentielle, les quatre candidats malheureux du Front pour la Démocratie et la République (FDR) pour le même fauteuil présidentiel, sûrs de leur défaite électorale, se sont lancés dans la contestation stérile. “Nous ne reconnaissons pas les résultats issus de la mascarade électorale du 29 avril 2007. Par conséquent, nous ne reconnaîtrons pas les institutions issues dudit scrutin. Nous demandons à la Cour Constitutionnelle l’annulation des résultats et la tenue de nouvelles élections”. C’est en ces termes que les leaders du FDR se sont exprimés le 1er Mai 2007 lors d’une conférence de presse tenue à l’hôtel Salam de Bamako.rn
Pour lier la parole à l’acte, un groupe de jeunes très proches du Front s’est proposé d’organiser le 2 mai dernier une marche dite de protestation contre les résultats du scrutin du 29 avril 2007. Cette marche qui fut la 1ère action concrète des “Frontistes” s’est soldée par un échec cuisant.
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L’appel à la mobilisation des citoyens, des républicains et des démocrates n’a pas été répondu. A la place de la Liberté, lieu choisi par les manifestants pour le rassemblement, il y avait plus d’éléments des forces de l’ordre que de manifestants. Et le député Boubacar Touré du RPM a eu maille à partir avec les agents qui l’ont entraîné jusque dans l’enceinte du Commissariat du 1er Arrondissement suite à une altercation.
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LE FDR, HANTE PAR LE SPECTRE DE 1997
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Certains citoyens ont encore en mémoire la mascarade électorale du 13 avril 1997. A l’époque M. Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) était le premier ministre du président Alpha Oumar Konaré.
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Pour avoir dirigé la primature à cette époque, IBK a joué une part active au fiasco électoral de 1997. Lorsque l’opposition a voulu manifester, elle fut violemment reprimée. Ses principaux leaders dont Me Mountaga Tall, le doyen Almany Sylla, Choguel Maïga entre autres ont été jetés en prison.
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Le collectif des partis politiques de l’opposition (COPPO) a gagné en introduisant une plainte en annulation desdits résultats. Dans un verdict sans appel, la Cour Constitutionnelle a déclaré nul et de nul effet les résultats du fiasco électoral du 13 avril 1997.
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Au cours de la conférence de presse du mardi dernier, l’avocat du FDR, Me Mamadou Gakou a laissé entendre que le scrutin du 29 avril 2007 est similaire à celui du 13 avril 1997 à quelques exceptions près. C’est pourquoi, le FDR, en saisissant la Cour Constitutionnelle pour l’annulation des résultats du scrutin du dimanche dernier aurait joint à sa requête l’arrêt de la Cour Constitutionnelle qui a annulé le scrutin du 13 avril 1997. En agissant de la sorte, le FDR espère que le vote du 29 Avril 2007 sera annulé. La Cour Constitutionnelle va-t-elle suivre les Frontistes dans leur avanture?
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LE DOUBLE LANGAGE DES LEADERS DU FDR
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Tous les observateurs de la scène politique malienne qui ont suivi le déroulement de la campagne présidentielle cette année ont conclu que les messages véhiculés par les leaders du FDR furent des discours va-t-en- guerre. Certains d’entre eux ont dansé plus vite que la musique en prédisant leur victoire. IBK et Soumeylou Boubèye ont, à plusieurs reprises, affirmé qu’ils ne laisseront personne voler leur victoire, comme s’ils savaient d’avance les résultats des urnes.
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Les cris de détresse qui s’élèvent en ces temps-ci dans les rangs du FDR ressemblent à des cris de voleurs qui crient aux voleurs. Durant toute la campagne, ils ont parlé de leur supposée victoire volée, maintenant ils ne parlent plus de victoire volée, mais plutôt de fraude.
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Après la conférence de presse, la marche dite de protestation, la saisine de la Cour Constitutionnelle et un meeting, jusqu’où ira la contestation du FDR?
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Daba Balla KEITA
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