Dans une semaine, jour pour jour, les électeurs maliens auront atteint le seuil le plus décisif d’un long processus devant aboutir à l’élection d’un chef d’État pour les cinq (5) prochaines années. En attendant le 1er tour du scrutin, ce dimanche 29 Avril 2007, des étapes importantes auront été franchies : de la convocation du collège électoral à la proclamation des candidatures, puis cette bataille sans concessions de persuasion qui bat son plein depuis l’ouverture de la campagne.
Comme on pouvait s’y attendre, des restrictions censitaires, imposées par la législation électorale, ont pu limiter les candidatures à moins d’une dizaine contre plus d’une vingtaine lors de la dernière consultation présidentielle. La donne a fort probablement amoindri le coût des élections, mais point la vigueur d’un débat politique marquée par une spirale sans commune mesure de critiques virulentes, de dénonciations, attaques et répliques tous azimuts.
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Candidat à sa propre succession Amadou Toumani Touré est allé au rempart électoral avec l’armure que tout président rempilant pourrait avoir de meilleur. Face aux concitoyens, en effet, les moyens de défenses du chef de l’État sortant reposent logiquement sur la magnification d’un mandat de cinq (5) années jalonnées de laborieux efforts d’amélioration du bien-être collectif.
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En clair, sans être à court d’ambitions nouvelles pour le Mali, à en juger du moins par son séduisant projet de l’échéance 2007-2012, les prouesses socio-économiques – de la santé au logement, en passant par le désenclavement, l’accès aux infrastructures de base, la mécanisation de l’agriculture et la sécurité alimentaire, etc. – demeurent l’essentiel des arguments en vertu desquels le candidat s’estime en droit de solliciter la confiance des Maliens pour un second mandat. Ce satisfecit est-il partagé également par la majorité qualifiée des six (6) millions d’électeurs maliens attendus aux urnes cette année ? Difficile d’en avoir le cœur net avant le scrutin de dimanche prochain et probablement bien au-delà. Est en revanche plus évidente une contestation de tout ce qui fait sa fierté par l’écrasante majorité de ceux-là qui lui disputent la magistrature suprême.
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Ce faisant, les adversaires de Amadou Toumani Touré, selon toute vraisemblance, ne manquent pas de brèches, et pour cause. Nonobstant des avancées certaines et assez perceptibles pour ne pas être absorbées dans le legs précieux d’Alpha Oumar Konaré, le Mali sous le Général-Président ne se singularise guère par un triomphe irréversible sur la pauvreté, la paupérisation et leur cohorte d’existence sociale génératrice de grogne populaire et d’ébullition au sein du front social.
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Question néanmoins : comment incarner le changement au bout d’une gestion partagée par la quasi-totalité des protagonistes de la présidentielle ? Dans un contexte où la revendication d’une alternance est manifestement plus prétentieuse et immodeste que l’aspiration à une alternative, force est d’admettre que les adversaires du candidat Amadou Toumani Touré n’ont montré que des signes d’inaptitude face à l’épreuve, depuis que l’opinion malienne vibre au rythme de la campagne présidentielle. Mais loin de baisser pavillon, la quasi-totalité des prétendants à la magistrature suprême ont plutôt préféré faire étalage de leur sécheresse criarde de propositions concrètes devant les multiples problèmes du pays.
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Et, toute proportion gardée, il ne serait pas exagéré de soutenir que d’aucuns ne disposent, pour toute justification à leurs prétentions présidentielles, qu’un engagement fondé sur les seuls malentendus qu’ils entretiennent avec le régime sortant. Seul le candidat de SADI arrive à émerger du lot, mais avec des approches trop originales pour que ses solutions à l’équation malienne tiennent de l’utopie.
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- Keïta
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