De tous les partis qui soutiennent une candidature probable du président sortant, seule l’Union pour la République et la démocratie (URD) affiche une unité de façade. Les autres continuent encore de s’étriper sur la question si ce n’est de compter les pas de la puce.rn
ATT a-t-il compris que dans la course à Koulouba beaucoup de ceux qui s’époumonent à dire qu’ils vont le réélire dès le 1er tour sont en réalité des panards ? Toujours est-il qu’avant même l’ouverture officielle de la campagne électorale, le chef de l’Etat est déjà au four et au moulin. Ainsi, le week-end dernier, il a posé ses valises dans le Septentrion de notre pays, notamment à Gao et Bourem.
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Au nord, au sud, à l’est, à l’ouest, hier, aujourd’hui et encore demain, le président demeure en première ligne. Est-il seul sur le terrain parce que la nature du scrutin est telle que c’est ça ? Ou est-ce parce qu’il n’a personne de charismatique sur qui compter ? Les observateurs en sont à s’interroger sur ce que valent les hommes du président qui ont juré un scénario à la sénégalaise.
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Il est évident que le président ATT n’a pas confiance en ses lieutenants autoproclamés. Voilà pourquoi il a décidé, quitte à fouler aux pieds le code électoral, à tordre le cou à la bienséance et à l’humilité, de descendre lui-même sur le terrain pour vanter toutes les réalisations faites au Mali. A ce jeu, ATT accepte même que certains de ses seconds couteaux comme Hamadaou Sylla insinuent qu’il a fait en quatre ans ce que plus de 40 ans d’indépendance n’ont pas apporté au Mali. C’est à croire qu’on n’est plus au pays d’Hambodédjo ! Le culte de la personnalité est bien là.
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Dioncounda et les autres
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Dioncounda Traoré de l’Adéma/Pasj, Me Mountaga Tall du Cnid – Fyt, Younoussi Touré de l’Urd, Choguel Maïga du Mpr. Bref, ce sont les leaders, ils sont trente-trois formations politiques en plus du Mouvement citoyen à faire allégeance à l’indépendant Amadou Toumani Touré.
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Toutefois, au rythme où vont les choses, rien, pour l’heure, ne semble confirmer le raz-de-marée promis au président de la République, qui n’a jamais cessé de battre campagne. Il semble que ses alliés, regroupés au sein de l’Alliance pour la démocratie et le progrès (Adp) passent encore leur temps à faire accepter leur décision de soutenir ATT. En tout cas, c’est toujours le même imbroglio dans des formations comme l’Adéma, le Cnid, le Mpr, l’Urd, etc. Mais que valent au juste les alliés du président?
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Le président des Abeilles, Dioncounda Traoré, a le mérite d’être à la tête d’un grand parti. Plusieurs fois ministre sous Alpha Oumar Konaré puis député pendant la 2è législature, il n’a pu se faire réélire dans son Nara natal. Connu pour ses déclarations maladroites, les Maliens se rappellent encore certains de ses propos à l’emporte-pièce. Le 14 janvier 2007 au cours d’une assemblée générale tenue en Commune IV pour faire accepter la décision du CE de l’Adéma, il gaffa de façon monumentale en ces termes: « Si nous n’avions pas soutenu Amadou Toumani Touré, nous aurions l’administration, la justice, la Sécurité d’Etat sur le dos ».
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Cet aveu, sous d’autres cieux, aurait coûté cher à son auteur et à celui qu’il présente comme un Dieu à la tête du Mali. Peu avant, le même Dioncounda disait : « Si nous décidons de soutenir ATT, cela ne signifie pas que le parti ne dispose pas de présidentiables. Nous avons aujourd’hui des hommes qui, à la tête de ce pays, peuvent faire plus que lui ». Et d’ajouter encore : « Nous avons décidé de façon démocratique de ne pas jeter nos sous par la fenêtre à propos d’une présidentielle que nous allons d’office perdre ».
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En disant ces phrases, Dioncounda accrédite-t-il la thèse du président gabonais Omar Bongo Ondimba qui a affirmé qu’on n’organise pas des élections pour les perdre ? A l’heure actuelle, le président du Pasj peine encore à faire régner la paix dans la ruche. A Bamako-Coura, l’heure n’est donc pas à la mobilisation en faveur d’ATT.
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Au parti du Soleil levant, le président Mountaga Tall affiche une fausse sérénité. Car, plusieurs de ses militants et même des membres du bureau exécutif l’ont quitté avec armes et bagages. Même si la majorité des membres du bureau exécutif partage l’idée de soutenir ATT, on est loin de convaincre les têtes de mule qui trouvent malgré tout inacceptable la décision de Mountaga Tall.
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Chez les Tigres, c’est quasiment le même scénario. Choguel Maïga s’active en douce à faire accepter la décision prise par le Bec. On se rappelle que lors d’une conférence nationale du parti tenue dans la salle des conférences du cinéma Babemba en 2005, le président du parti a été traité de zélé vis-à-vis du pouvoir par ses « tigrions » qui trouvent inacceptable son comportement.
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A Kati, autrefois bastion du parti, les Tigres ont connu dernièrement une grave saignée, car la section Mpr de la localité a dans son intégralité démissionné à cause des choix mal partagés. Aujourd’hui, les responsables du Mpr peinent encore à mobiliser le moindre militant.
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Quant à l’Urd, la fronde qui contestait la décision de ne pas présenter un candidat à la présidentielle et à soutenir ATT a baissé en intensité. Les choses se présentent autrement, car des manifestations de soutien populaires au président ATT sont très souvent organisées à l’intérieur du pays par le parti dirigé par Younoussi Touré. Ce parti semble être celui qui, apparemment, rencontre le moins de tension interne sur le choix d’ATT.
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A ces problèmes s’ajoute la mise en place des coordinations régionales de l’Adp. Les grands partis qui la composent n’arrivent toujours pas à s’entendre sur la formation des bureaux alors qu’ils visent en principe le même objectif : la réélection du président sortant.
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A Ségou, certains responsables du Cnid et de l’Adéma sont à couteaux tirés après la formation de la coordination régionale de l’Adp. Dans ces conditions, comment peuvent-ils faire passer leur poulain dès le premier tour de la présidentielle ?
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n’a plus besoin de budget de campagne, les moyens de l’Etat étant déjà en sa disposition.
rnPar Sory Haïdara“