Quand un confrère force l’admiration – Election Présidentielle de 2007 : IBK atteint d’amnésie politique

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" Les pouvoirs publics du Mali doivent faire attention. Qu”ils comprennent qu”ils ont en face des hommes pétris d”intelligence, capables d”analyse objective d”une situation donnée et qui ne se laissent pas conter, qui seront vigilants. Mêmes ceux qui scandent le " Takokélé ", un seul tour, n”en sont pas convaincus. S”ils le faisaient qu”il ne plaise à Dieu. Au RPM, nous avons formé nos agents électoraux au processus électoral, nous serons partout et vigilants, les règles du jeu ne seront pas sautés. J”entends dire que plusieurs délégués d”un parti peuvent être présents dans un bureau de vote le jour du scrutin. Ho, ho, attention !

Ce genre de dérive ne sera. Donc nous dirons aux pouvoirs publics de faire attention et de mettre fin à certaines pratiques. Même la CENI à la fondation de laquelle nous avons été victimes des manœuvres discriminatoires. Tout a été fait pour que nous soyons off. Nous avons accepté pour des raisons d”éthiques et de morale. Nous avons compris. Soucieux du droit, le droit ayant été dit, nous nous inclinons. Le peuple a compris certainement qu”il ne s”agissait plus d”un seul homme (IBK parlant de lui-même) mais qu”il s”agissait d”une dignité nationale.

Cette CENI mise en place s”est honorée, elle a eu le courage de dénoncer la campagne anticipée, scandaleuse et arrogante de l”Etat, et couverte entièrement et quotidiennement par les ondes publics, l”ORTM". Que de menaces et de geignements (comme à l”accoutumé) proférés par le président du Rassemblement pour le Mali, Ibrahima Boubacar Keïta lors des travaux du séminaire international intitulé : " Pour des élections transparentes, sincères et pacifiées " que son parti et d”autres partis membres de l”International Socialiste du Sénégal et de la Mauritanie, en partenariat avec la Fondation Jean Jaurès, ont organisé du 17 au 18 février derniers à Azalaï Hôtel Nord Sud.

Ses invités ont été totalement sidérés par son discours à l”ouverture d”un cadre des réflexions sur " comment contribuer à une élection apaisée au Sénégal, en Mauritanie et au Mali ", qui s”apprêtent à affronter dans les prochains mois des périodes électorales.

Ibrahim Boubacar Keïta est simplement et purement passé à côté de la plaque en transformant le plateau à un meeting de l”opposition pour s”en prendre aux pouvoirs publics, aux associations de soutien au président de la République et à l”ORTM. Un acharnement qui lève définitivement le doute sur le désespoir du président du parti du Tisserand qui veut à tout prix préparer les Maliens et la communauté internationale à leur plan de chaos post-électoral. " La création du FDR a fait perdre à plus d”un le sommeil dans les hauts lieux de l”Etat ", tente ainsi de se convaincre de ses chances de succès quand bien même qu”il sait qu”il n”est pas encore parvenu à faire rallier les autres prétendus opposants à ATT comme Oumar Mariko et qu”il est aujourd”hui opposé à 85% de l”électorat national que représente l”Alliance pour la Démocratie et le Progrès désormais forte d”une trentaine de partis. Conscient de sa faiblesse, le président de l”Assemblée nationale, premier candidat déclaré à la présidentielle d”avril se résout à user de l”intimidation. " Attention l”élection n”est pas le fétichisme, l”élection est une technique. Mais cette technique peut servir à qui ? D”aucuns sont entrés dans les laboratoires d”un autre temps pour essayer ce que certains de nos amis appellent chez eux la technologie électorale. Nous sommes vigilants… », brandit-il..

Contradictions grotesques !

Pour le président du RPM, tout est rose quand c”est lui, médiocre quand il s”agit d”un autre. Ce constat s”est imposé aux participants du séminaire du week-end dernier. Il est parti jusqu”à contredire l” un de ses invités de marque en la personne du président de la Fondation JEAN JAURES, Gérard Fuchs, qui avait salué de la meilleure manière l”harmonie sociale au Mali. " J”ai particulièrement aimé le Mali qui préserve jalousement son harmonie sociale malgré l”existence de plus d”une centaine de partis politiques. Le climat social au Mali sera cité en exemple dans la sous région et même dans le monde ", avait-il apprécié.

" C”est vrai ce qui dit mon frère Fuchs, il y a au Mali l”harmonie sociale dans la cohabitation des différents partis politiques, mais ce précieux acquis est entièrement en train d”être compromis par le fait de la gestion " patrimoniale des autorités actuelles", a presque démenti IBK. " La place du Mali, 155ème sur 157 dans le classement mondial fait par le PNUD traduit la réalité de notre pays. Quel intérêt le PNUD a en classant le Mali avant – dernier ", a poursuivi le Prince de Sébénicoro. M Fuchs n”était pas au bout de sa peine. Il fut ensuite affligé par l”égocentrisme d”IBK quand celui-ci déclara ce-ci : " Si l”on parle d”un Mali de climat apaisé au Mali ce n”est pas eux (ATT et ses partisans) c”est nous. Il aurait suffit d”un seul mot (en 2002) pour que ce pays bascule, que nous n”avons pas fait, que nous n”avons pas voulu (…) Sachons raison garder. Nous avons tellement su raison garder qu”on a perdu cette raison ". Il rechante une fois de plus la vieille chanson du vol de sa victoire en 2002.

Après avoir décrié et même insulté le bureau de la Commission Electorale Nationale Indépendante que son parti a boudé, le président du RPM ne se gène pas aujourd”hui de faire recours à cette même organisation pour dénoncer certaines situations. " Tout a été mis en œuvre pour que nous soyons écartés de la CENI. Cette CENI a eu le courage de dénoncer la campagne anticipée, scandaleuse et arrogante de l”Etat que couvrent entièrement et quotidiennement les ondes publiques, l”ORTM ", insinue l”ancien Premier Ministre

IBK se fait rattrapé par le passé

Il ne se gène pas non plus de s”en prendre à une presse publique qu”il juge d”être trop proche du régime actuel. Il n”est pas ici dans un beau rôle pour ceux qui ont suivi l”histoire politique malienne des dix dernières années. On se souvient encore comme c”était hier qu”IBK faisait déplacer la télévision nationale pour aller couvrir des soirées de Gala chez lui à domicile quand il était Premier ministre, il réprimandait et faisait même suspendre des journalistes qui ne faisaient pas des reportages à sa dimension En 1997, il avait même fait interdire à l”ORTM de couvrir les activités du Collectif des partis politiques de l”opposition ( COPPO) qui contestait une pseudo élection commanditée par lui en personne pour faire réélire son " ancien ami et frère président Alpha Oumar Konaré ". Pendant cette période, IBK et les siens ont eu aussi un jour à faire arrêter un journal télévisé pour empêcher la diffusion d”un reportage de l”USRDA, tendance Bamou Touré à l”époque opposé au pouvoir ADEMA. Il faut quand même le pardonner car il est définitivement atteint par ce qu”on peut appeler une amnésie pour vouloir se poser en donneur de leçons démocratiques. Sinon, en 2002, IBK et ses partisans revendiquaient aussi le Takokelen qu”ils n”ont pas pu réaliser

Les discours d”IBK n”intéressent plus pour autant les militants de son parti

Témoins de tout cela, les Maliens ne se laisseraient plus embobiner. Et même les militants d” IBK ne cachent plus leur hostilité à ses dérapages. Présents au séminaire du week-end dernier, ils ont exprimé leur consternation en murmurant. Des murmures persistants qui avaient conduit IBK à rompre son discours qui paraissant de plus en plus ennuyant à leurs yeux " Je comprends que vous voulez dire çà suffit comme ça, tais-toi ! ", a tenté de se ressaisir IBK. Surtout un militant, non moins cadre dormait paisiblement. Pr Sinè Bayo, puisque c”est de lui qu”il s”agit, n”avait trouvé autre moyen de montrer son indifférence à IBK que de s”en dormir. Parce que ce que disait son président n”était pas intéressant ou parce que ce dernier n”était pas logique ?

En tout cas, les Maliens ont déjà compris les manœuvres d”IBK et de ses camarades qui préparent une contestation des résultats de la prochaine présidentielle. Le séminaire du week-end serait un moyen déguisé de tirer l”attention de l”opinion internationale dont les partis étrangers de l”internationale socialiste qui étaient représentés par le parti socialiste du Sénégal, UFD de la Mauritanie et la Fondation Jean JAURES, sur un climat politique malien délétère. Personne n”étant plus dupe, on ne laissera pas des individus mal intentionnés, mettre le Mali en péril.

Markatié Daou

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