Nous sommes nombreux les Maliens à se poser la question de savoir : «Mais bon sang, quelle mouche a piqué Soumeylou ?». La dimension de l’ambition démesurée qui revisite l’homme n’est en effet pas sans étonner. Il n’en n’est certes pas à sa première. Après une expérience malheureuse en 2002 où il avait été candidat à la candidature du parti Adéma. Mais à l’époque, on s’en souvient comme si c’était hier, la candidature de Soumeylou aux primaires de l’Adéma visait plutôt à saborder le parti. Elle participait d’une implacable logique de division et de haine, à son paroxysme au sein du parti.
Les promesses qu’il avait tenues, devant les militants Adéma réunis en Convention nationale et en faveur du vainqueur du jour, Soumaïla Cissé, élu candidat du parti, sont restées sans lendemain. Dès la fin de la convention, il n’a plus eu d’égard ni pour ces milliers de militants Adéma qui lui avaient pourtant fait confiance ni même de considération pour son parti en quête désespérée de candidat pour succéder au président Alpha. Soumeylou qui, dès 2002, avait essayé de se présenter aux Maliens comme une alternative crédible s’est vite révélé être un vrai sous-marin (qui noyaute une organisation selon Larousse) mieux, une marionnette.
Les Maliens ont en effet été témoins de la suite. S’ils tous les militants Adéma avaient été prévenus à temps, dès le départ, ils auraient éventré le complot ainsi ourdi contre leur parti. Depuis lors d’ailleurs, plus personne n’a confiance à personne au sein du parti de la solidarité et de la justice.
Mais voilà Soumeylou qui revient. En rebelle contre son propre parti. N’est-ce pas le sens à donner à ses propos lancés avec emphase le 25 Novembre dernier : «Je reçois avec beaucoup de fierté les appels à une candidature pour 2007». Il a appelé ses amis (Asma) pour leur «assurer de (son) engagement, de (sa) détermination… totalement engagé à vos côtés, totalement prêt et totalement disponible».
Soumeylou en a profité pour créer «Convergence 2007» dont il s’est autoproclamé le candidat pour la présidentielle de 2007. Les nouveaux arrivants, quels que respectables qu’ils soient, de la société civile ou de la politique, n’auront d’autre choix que de s’asseoir à son ombre.
Sauf à accepter que Soumeylou n’est, comme en 2002, que l’ombre de lui-même. Et que le meeting du 25 n’est que le début du commencement d’une autre manœuvre, d’une autre manigance, d’un autre coup fourré, d’un autre coup au bas de la ceinture.
Mais attendons voir !
Belco TAMBOURA
Soumeylou, un forcené qui réclame son «dû»
La démonstration de force de SBM le 25 novembre dernier n’est plus ni moins qu’une réclamation de sa part de gâteau. En effet, lors de la présidentielle de 2002, l’on se rappelle que le tout puissant ancien patron de la SE et ancien ministre de la défense avait lâché son ami, Soumaïla Cissé au profit du candidat indépendant ATT. Pour qui connaissant la puissance de l’Adema à l’époque, le coup ne pouvait être qu’une réussite totale. ATT est donc venu au pouvoir. Mais depuis, SBM attend. Il n’a rien pu obtenir de ce régime. A part l’organisation du Sommet de la CENSAD au Mali. Toute chose que l’ex-patron des espions, repu de ses dix années au sommet de l’Etat, ne pouvait accepter. Maintenant que la présidentielle de 2007 s’annonce à grand pas, Soumeylou veut prouver au locataire actuel de Koulouba qu’il a encore son mot à dire d’abord au sein de l’Adema où certains barrons auraient déjà donné leur accord pour le soutenir en 2007. Jusque là, Soumeylou n’a pas encore fini de dérouler ses intentions. Il attend la réaction du N°1 après son coup de maître du 25 Novembre. Alors, ATT n’aurait qu’une alternative à deux volets : prendre Boubeye comme ministre ou comme Premier ministre. Nous sommes au Mali où il n’y a que les rebelles qui sont pris au sérieux.
Là où les Dioncounda arrivent en rangs serrés pour signer avec ATT une alliance dans la perspective de 2007, Soumeylou atterrit avec un couteau sous la dent. Quand on se sait condamner à ne jouer que les seconds rôles, il n’y a pas meilleure manière de faire rappeler au bon souvenir de celui vous avait tout promis. Qui en effet plus que Soumeylou s’est mis à rêver de tout et de rien en soutenant ATT en 2002 ? Un ATT qui se prépare à jeter tout son dévolu, pas sur lui Soumeylou mais plutôt sur Soumaïla Cissé et sur Dioncouda en vue de la présidentielle de 2007. Soumeylou a beau flatter l’égo d’un grand parti comme l’Adéma, qui ne doit estime t-il, pour deux mandats successifs ne pas pouvoir présenter de candidat, il n’en demeure pas moins que c’est de sa propre qu’il est aujourd’hui question. Entre lui et le président ATT le torchon brûle. Soumeylou serait le plus heureux au monde si, dans les jours et mois à venir, il réussissait, un temps soit peu, à troubler le sommeil de ATT. Le parti Adéma qui, en cinq ans, n’a eu le temps de se réorganiser et de se pardonner en fera certainement tous les frais. Mais Soumeylou n’en aura cure. Cette autre fracture de l’Adema sera un coup dur, et pour le parti et pour celui qu’il entend soutenir. Peu importe, Soumeylou n’est pas dans la perspective de sortir les mains vides ou de rester encore 5 ans à rien faire.
Une autre cassure de l’Adema se dessiné
Tout le problème de l’Adema aujourd’hui est dû à l’attitude son président, Dioncouda Traoré. Si l’on s’en tient aux actes posés par SBM dans le parti, Dioncounda a, de part sa négligence ou sa mauvaise lecture de l’avenir immédiat, il jette encore le parti en pâture.
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