Aujourd’hui, l’on a pas besoin de sondage pour se rendre compte de l’affection envers l’actuel locataire de Koulouba. Comme le disait Montesquieu "Toute gestion de la cité est un art et tout dirigeant devient par conséquence un artiste".
Au Mali depuis notre indépendance, la plupart de nos dirigeants, à la suite d’accumulation de certaines erreurs se sont retrouvés seul face à leur destin.
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Rappelons qu’en 2002, c’est une véritable euphorie populaire qui porta le président indépendant ATT au pouvoir. Dans les villes comme dans les campagnes, les Maliens croyaient en l’homme et à sa volonté de changement. Le défi était grand pour cet officier qui avait arrêté Moussa Traoré en 1991 et dirigé la Transition. En 2002, le Mali démocratique sortait d’une décennie politique marquée par des règlements de compte et des coups bas de tout genre. Une décennie marquée de déchirements et d’une fracture socio-économique que le nouveau président, ATT venait d’hériter. Comme on le dit, "lorsqu’on se retrouve dans un marécage, il faut savoir où poser les pieds pour ne pas s’enfoncer davantage". Par conséquent, considérant le panorama général du pays, ATT en accédant au pouvoir avait suscité beaucoup d’espoirs et le défi à relever était immense.
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Après quelques grincements de dents, il réussit le premier cap à savoir le consensus autour de son pouvoir. La deuxième étape à savoir le choix des hommes, fut la moins réussie. Les futurs malheurs du locataire de Koulouba viendront de ce choix. Comme le disent souvent les analystes politiques en Afrique, il n’y pas de bons ou mauvais présidents mais il y a seulement de bons ou de mauvais entourages. C’est là un autre débat à approfondir. Depuis cinq ans, les maliens notent un flagrant écart entre les discours et les gestes du locataire de Koulouba et certains actes concrets perpétrés sur le terrain en dehors des normes élémentaires.
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Depuis le lancement de la campagne, le président prône le consensus, l’entente politique et demande aux maliens de lui laisser continuer son oeuvre, celle du développement. Mais la question des analystes politiques de notre pays est de savoir que lors de son premier mandat Qui a fait quoi autour d’ATT ? Le chef de l’Etat maîtrise t-il ses hommes ? Son entourage ? Les dérapages sur le terrain étaient-ils de sa volonté ?
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Le constat général qui se dégage est que le plus souvent, les dirigeants africains ne sont au courant de rien sauf ce qui touche leur pouvoir.
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Aujourd’hui, bien qu’il soit populaire, les Maliens demandent et cherchent à comprendre les multiples facettes du régime ATT, celles des leaders politiques de l”ADP en manque d’inspiration et qui ne font pas l’unanimisme au sein de leurs partis tiraillés entre ceux qui veulent pousser le parti en dehors de ce consensus et ceux qui entendent rester sur cette plate forme ADP en soutient à ATT. A cette situation déjà préoccupante s’ajoute la fébrilité du pouvoir ATT avec son absence corollaire de l’Etat ayant pour conséquence une insécurité et incivisme sans précédent dans le pays. De nos jours, bon nombre de famille malienne ont le dos au mur et se demandent de quoi sera fait demain. Les Maliens ont besoin d’un vrai pouvoir, fort , qui accepte de prendre toutes ses responsabilités.
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Une situation de cafouillage qui permet aux adversaires du locataire de Koulouba à prendre du large lors de cette campagne. Les dernières tournées de IBK et de Tiéblé Dramé illustrent qu’il peuvent rivaliser avec ATT et que le "Takokelen" est difficile à réaliser. Le président ATT doit prendre ses responsabilités en maîtrisant et le terrain et ses hommes. ATT n’a plus le choix, soit changer les méthodes et foncer en rassurant ses compatriotes au cours de cette campagne afin que ses oeuvres grandioses puissent continuer, soit creuser son propre couloir à la mort politique en perdant toute crédibilité auprès de ses compatriotes sans le "Takokelen".
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Tout compte fait, aujourd’hui, le chef de l’Etat sortant tente de sauver un quinquennat qui a beaucoup tanguer dans plusieurs domaines pendant ces cinq années écoulées.
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A tous ces candidats, gouverner c’est prévoir. Un bon dirigeant se distingue toujours par sa capacité de pouvoir anticiper sur les événements. Cependant, quelque soit la qualité des promesses, il faudra des hommes de qualité pour pouvoir les appliquer. C’est ce qui expliquera les changements d’hommes attendus à plusieurs niveaux après le 8 juin 2007.
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En attendant, face à une telle situation dans le pays, les adversaires déclarés de ATT pour 2007 poursuivent leur chemin.
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