PRESIDENTIELLES 2007 : Mme Sidibé Aminata Diallo, la dinde de la farce ?

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En avril 1997, face au boycott de l’élection présidentielle par les durs à cuire du Coppo qui ne voulaient pas cautionner une farce électorale, le président Alpha Oumar Konaré dut se rabattre in extremis sur Maribatrou Diaby, le maillon faible de la chaîne, pour briguer un second mandat. rn

A proprement parler, il n’eut pas à faire de campagne électorale car l’affaire était déjà dans le sac en dépit d’un faible taux de participation. Principal pourfendeur de Alpha, l’homme d’affaires ruiné, dont les «crocos» périssaient à longueur de journée, fit à l’époque un revirement spectaculaire. Les mauvaises langues chuchotaient qu’il a reçu la bagatelle de 500 millions de FCFA de Koulouba pour jouer la comédie.

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Hypothèse plus que probable car, sans prendre aucune précaution, un douanier bavard déclarait en privé l’autre jour qu’il fait partie de ceux qui sont partis cueillir l’homme aux «crocos» à son domicile pour le ramener au palais et que, sur le chemin de l’expédition, ils ont reçu chacun la somme de 5 millions de FCFA sur les 12 qu’ils réclamaient. Vrai ou faux, en tout cas, la participation de Maribatrou Diaby à l’élection présidentielle de 1997 a suscité beaucoup de remous mais donné un semblant de légitimité au second mandat de Alpha Oumar Konaré. Maribatrou a-t-il sauvé la démocratie malienne ? Le débat restera éternellement ouvert tout comme en France ça chauffe entre pétainistes et anti-pétainistes.

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A voir les nuages qui s’amoncellent à l’horizon, peut-on dire que «le syndrome Maribatrou Diaby» plane sur l’élection présidentielle d’avril prochain ? Même avec la montée du thermomètre chez les militants du FDR, rien n’indique, à première vue, qu’on s’achemine vers ce scénario catastrophe. Et d’abord, outre que le contexte n’est pas le même, le FDR n’est pas le Coppo. Aujourd’hui, tout le monde reconnaît les institutions et, de surcroît, les adversaires du président ne sont pas des extrémistes pour qui l’élection présidentielle constitue une fin en soi. Pour peu que les élections soient transparentes, IBK, Tiébilé, Blaise et autres sont des gens civilisés qui ne veulent pas que le Mali tangue, a fortiori, sombre. «Et après avril 2007… ?» a demandé le chef des gens qui tissent patiemment leur toile, comme pour mieux rassurer.

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Autant dire que les Maliens ne vont pas se bouffer le nez pour un simple fauteuil, fût-il présidentiel. Seulement, c’est de l’autre côté du mur qu’on s’amuse à se faire peur. La preuve en est cette candidature féminine suscitée par le président sortant, à travers un parti écologiste. Mme Sidibé Aminata Diallo est une femme sortie du néant, qui s’en retournera au néant, car elle n’est pas représentative des femmes et sa candidature ne fait guère honneur aux femmes. Elle n’est ni Ségolène Royal, ni Angela Merkel ni même Fatoumata Siré Diakité. Encore que la tigresse de Beijing, qui possède une aura internationale, n’a pas voulu franchir le Rubicon pour aller à l’élection présidentielle d’avril 1997. On susurre partout que c’est ATT lui-même qui a payé la caution de Mme Sidibé Aminata Diallo. A quelle fin ?

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En réalité, le pouvoir, qui n’a pas la conscience tranquille à cause des dérives totalitaires qu’il commet chaque jour, s’attend à tout, même au pire. Mieux vaut prévenir que guérir, il fallait fabriquer une marionnette afin d’éviter que ne se répète le scénario Maribatrou Diaby. Mais, avec dix millions de FCFA une pauvre femme peut s’acheter des tonnes de bazins riches au Dabanani.

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Au lieu d’être le lièvre de la course, Mme Sidibé Aminata Diallo risque tout simplement de devenir la dinde de la farce.


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Mamadou Lamine DOUMBIA

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