Ils sont peu, très peu même, aussi bien dans le lot des ministres sans parti politique que chez leurs homologues issus des formations politiques à même d’apporter un soutien réel au Président de la République Amadou Toumani Touré. Celui-ci serait bien inspiré d’en tirer toutes les conséquences afin de se mettre à l’abri d’une surprise désagréable.
A sept petits mois de l’élection présidentielle de 2007, le landernau politique manque cruellement d’engouement à cause du fameux consensus fait autour du Président de la République Amadou Toumani Touré. Pour les observateurs et analystes politiques avertis, c’est justement ce même consensus qui bloque le remaniement ministériel tant attendu par les citoyens.
A analyser de façon minutieuse, le comportement du Président ATT, on se rend à l’évidence que celui-ci est dans un grand dilemme en ce qui concerne ce remaniement. Aujourd’hui, ATT se trouve entre la nécessité de former un gouvernement de campagne et la peur bleue d’avoir un groupe d’ennemis politiques qui sera naturellement formé par les ministres qu’il débarquera de l’attelage gouvernemental.
Ces derniers, au regard de leur participation à la gestion des affaires publiques et compte-tenu des sous qu’ils ont amassés durant leur exercice, peuvent bien le déstabiliser. C’est par crainte de cette perspective que le Président ne veut pas opérer un remaniement ou un réaménagement ministériel. Mais, le hic est de savoir s’il peut compter sur ses ministres pour mener à bien sa campagne.
En regardant bien autour de ces ministres, on se rend compte que la majeure partie, sinon la quasi-totalité ne pèse pas politiquement sur l’échiquier national.
Constituée, en grand nombre d’indépendants, c’est-à-dire de cadres n’appartenant à aucun parti politique contrairement aux principes républicains et de quelques ministres issus des formations politiques, l’équipe gouvernementale manque cruellement de base électorale.
Parmi les premiers, c’est-à-dire, le lot des ministres sans parti politique, on peut citer le Premier ministre lui-même, Ousmane Issoufi Maïga, Gaoussou Drabo, Modibo Sylla, Abdoulaye Koïta, Mme Ba Awa Kéïta, Mme Diallo Bodji Sène, Ahmed Diane Séméga, Badi Oul Ganfoud, Fanta Sylla et Ousmane Thiam… Dans ce lot, seul Djibril Tangara se démène comme un beau diable en vue de mettre en ordre de bataille les "amis" d’ATT, à travers tout le pays, pour la présidentielle de 2007.
Quant aux ministres de seconde zone des partis politiques, nous avons Marimanthia Diarra et Seydou Traoré de l’ADEMA, Oumar Ibrahim Touré de l’URD. Aucun de ceux-ci ne peut drainer un quelconque électorat. Ils ne pèsent pas au sein des Etats majors de leurs partis, à plus forte raison sur l’échiquier politique national. ATT ne peut guère compter sur Nancoma Kéïta et Mme Maïga Zéïnab Mint Youba dont le parti, le RPM critique la gestion gouvernementale. Dans ce lot, seul, N’Diaye Ba, qui s’est forgé un bastion électoral au sein d’une frange importante de la jeunesse du CNID au profit du Mouvement Citoyen et Mohamed Lamine Traoré qui s’est également mobiliser des partisans au sein du monde de l’enseignement, en particulier, et de l’éducation en général avec l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM) peuvent mobiliser l’électorat pour ATT.
Ainsi, il est bien clair qu’ils sont peu, très peu même, aussi bien dans le lot des ministres sans parti politique que chez leurs homologues issus des formations politiques à être capables d’apporter un soutien réel au Président de la République Amadou Toumani Touré. Celui-ci serait, dès lors, bien inspiré d’en tirer toutes les conséquences afin de se mettre à l’abri d’une surprise désagréable.
Alassane DIARRA “