Présidentielle au Mali: Amadou Toumani Touré brigue un nouveau mandat

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BAMAKO (AFP) – samedi 28 avril 2007 – 15h57 – Les Maliens sont appelés à voter dimanche pour désigner leur président parmi huit candidats, dont le chef de l”Etat sortant Amadou Toumani Touré, qui brigue un nouveau mandat dans ce pays sahélien comptant parmi les plus pauvres du monde.

Un total de 6.884.524 électeurs sur les quelque 13,5 millions d”habitants sont appelés à se rendre dès 8H00 (locales et GMT) dans les quelque 19.000 bureaux de vote. La clôture du scrutin est prévue à 18H00.

Celui qu”on surnomme "ATT" se présente en indépendant. Considéré comme le favori de l”élection, il bénéficie du soutien de 43 partis regroupés au sein d”une coalition, l”Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP).

Face à lui, Ibrahim Boubacar Kéita, ancien Premier ministre (1994-2000) et président de l”Assemblée nationale, est son principal adversaire au sein d”un "Front anti-ATT" dont la stratégie a été de multiplier les candidatures pour contraindre le sortant à un deuxième tour.

M. Kéita, troisième au premier tour en 2002 avant de se rallier à "ATT", appartient au Front pour la démocratie et la république (FDR), coalition qui compte également comme candidats Tiébilé Dramé, Soumeylou Boubéye Maiga et "Blaise" Mamadou Sangaré.

A la tête d”un coup d”Etat mené en 1991 contre la dictature de Moussa Traoré, ATT, général à la retraite s”était distingué en cédant sa place aux civils et à Alpha Oumar Konaré, auquel il succéda en remportant la présidentielle de 2002.

Fort de moyens financiers supérieurs, le sortant a sillonné le Mali, rural à 70%, pour défendre son bilan et évoquer les chantiers à venir, dont l”emploi des jeunes, thème principal de sa campagne.

Pour les poids lourds de l”opposition, les observateurs craignent le discrédit que pourrait provoquer leur participation au "consensus politique", formule gouvernementale englobant tous les courants, qui a présidé aux destinées du pays ces cinq dernières années faute de véritable majorité parlementaire.

Au cours de la campagne, ils ont choisi d”attaquer le sortant sur son bilan économique, pénalisé par la crise en Côte d”Ivoire, principale voie d”échange pour ce pays enclavé, des sécheresses répétées et une invasion acridienne aux conséquences dramatiques.

Cette semaine, l”opposition a affirmé craindre des fraudes, évoquant notamment un fichier électoral non fiable et la circulation de bulletins dans certaines localités.

En réponse, le ministère de l”Administration territoriale a rappelé que le fichier avait été élaboré en collaboration avec l”ensemble de la classe politique et annoncé l”ouverture d”une enquête sur la circulation de bulletins.

"Toutes les conditions sont réunies pour un vote démocratique, le matériel électoral a déjà été acheminé dans les bureaux", a assuré à l”AFP Thomas Lazare Keita, porte-parole de la Direction générale des élections (DGE).

Une incertitude demeure au sujet de la participation des électeurs: ils ont boudé les urnes lors des précédentes présidentielles (moins de 25% de participation en 1997 et 2002).

Face à la faible mobilisation constatée pour le retrait des cartes d”électeurs, les autorités ont décrété le 25 avril férié, pour permettre aux inscrits de se déplacer dans les centres de distribution. Les autorités n”ont pu préciser samedi le taux de retrait des cartes.

Plus d”un millier d”observateurs internationaux sont attendus dimanche au Mali, régulièrement salué pour ses progrès démocratiques depuis 15 ans, mais qui reste à la 175e place (sur 177) du classement du développement humain des Nations unies.

Source: AFP

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