Présidentielle 2007 : Me Mountaga Tall, revanchard, règle des comptes politiques

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Le trait dominant de la culture sahélienne est le sens de l’honneur et de la dignité. Toute société qui a cette caractéristique a également la rancune vivace en dépit des bonnes doses de versets coraniques ou textes de l’Évangile. N’est-ce pas du reste pour cela que la morale guerrière du Mandé enseigne aux vainqueurs d’éviter l’humiliation aux vaincus avant leur mise à mort. rn

La forme importe autant que le fond dans le Mali dont l’histoire politique demeure surtout marquée de 1946 à nos jours par des règlements de compte et des coups bas. Les responsables de l’ADP à travers certains responsables dont Mountaga Tall n’ont pas  compris. Tall au cours de la conférence de presse de l’ADP, a essayé de dissimuler sa haine tenace sous des dehors bonshommes mais l’on allait pas tarder à s’en  apercevoir.

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 Me  Mountaga Tall a choisi l’offensive, donc l’option de la guerre totale contre IBK et ses alliés. En faisant cela, il prend une série de risques  importants. D’abord celui  de  pousser à bout son allié d’hier dont l’obsession majeure est de ne pas se retrouver une fois encore dans le guêpier.

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En second lieu, Me Tall choisit de s’enfermer dans une alliance trop intime, trop complice avec un locataire de Koulouba très méfiant à l’endroit des hommes politiques, ravi certes de voir s’accomplir sa grande idée mais dont les capacités politico-administratives  pourraient trouver rapidement ses limites.

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Troisième risque  pour Mountaga et ses alliés : c’est de faire une guerre ouverte aux  hommes politiques loin de leurs bases, avec des moyens limités politiquement. Une faille bien exploitée, une erreur tactique, une bataille trop longue et tout peut basculer dangereusement .

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Quatrième risque, et ce n’est pas le  moindre, celui de Me Tall de voir menacés les formidables acquis politiques gagnés depuis l’avènement de la démocratie. La décrédibilisation de ses opposants lui peut être fatale.

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Il doit avoir plus de retenue à l’endroit de IBK, Soumeylou Boubèye Maïga, Tiéblé.  Mountaga et ses amis de circonstance doivent  savoir à chacun son tour chez le coiffeur et les leçons d’hier doivent leur servir de leçons. La roue de l’histoire peut les rattraper tôt ou tard.

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Comme on le dit, dans la vie, le temps est le meilleur juge qui ne se trompe jamais. La roue de l’histoire tourne et continuera de tourner.

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Aujourd’hui,  c’est l’ex-patron de l’Adéma, de la Primature, actuel président de l’Assemblée nationale, IBK dont l’évocation du seul nom faisait trembler au Mali de 1994 à février 2000 qui est épinglé, rattrapé par l’histoire. En mauvaise posture et mauvais perdant, IBK fait un réquisitoire accablant  sur le scrutin du 29 avril 2007 en oubliant qu”entre 1997 et 2007 existe une similitude.

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En son temps, président du Parti majoritaire et Premier ministre pendant six ans sur les dix ans de règne de l’Adéma,  nie aujourd’hui  l’évidence, la victoire de ATT comme le Coppo avec celle de Alpha Oumar Konaré. Cette non reconnaissance  de l’évidence, la victoire au premier tour (certes truffée d”irrégularités à certains endroits) ne doit pas servir de bouc émissaire pour une attaque tout azimut. 

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L’ex-Premier ministre bourgeois de l’époque dirigea le parti et le pays comme une basse-cour personnelle par l’introduction de l’exclusion  politique comme méthode de gestion. Une méthode qui atteignit son zénith au Congrès de la rupture en 1999.

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Aujourd’hui encore, la situation du président de l’Assemblée nationale est très délicate parce que pris en tenaille entre un regroupement (ADP) en son sein une opposition qu’il a malmené en son temps où l’Adéma régnait en maître absolu.

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Dans la vie d’un homme, il y a des moments où il faut savoir se taire et toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Les adversaires politiques et alliés d”hier de IBK  savent qu”en  précipitant IBK dans un gouffre politique si profond, il va falloir du temps pour rebondir politiquement (pas aussitôt) semble oublier l’adage cité ci-dessus. 

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Mountaga et ses alliés de circonstance  ne cessent de vociférer leur haine à l”endroit du FDR. Autant IBK s’est servi en son temps de l’administration pour marginaliser le Coppo et ses cadres, autant aujourd’hui cette même administration constitue le cheval de bataille du pouvoir contre IBK et ses alliés. Cette leçon encore Mountaga et ses alliés semblent oublier.

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De nos jours, la situation de IBK, ses alliés et les différentes péripéties constituent un signal fort à nos leaders politiques qui doivent savoir que l’exclusion, la haine, les  alliances de circonstance peuvent s’avérer tôt ou tard pour ses propres auteurs que l’on règle pas une montre avec un marteau et qu’on ne saurait régler les problèmes politiques par des coups de force et la haine. La roue de l’histoire vient de rattraper IBK et qui semble atteindre ses limites et  ne saurait se présenter en victime expiatoire.

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Le meilleur conseil politique, qu’il se donne plus de temps avant d’occuper le devant de la scène car la question que tout observateur avisé de la scène politique malienne est de savoir jusqu’où laisseront faire ses anciens camarades encore dans les rênes du pouvoir.

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Amadou Toumani Touré est incontestablement un grand chef et capable encore de le prouver. Parviendra t-il, à l’issue de cette phase critique, à démontrer qu’il est un grand chef d’Etat  avec des hommes qui changent de bord à bout de champ à chaque évènement politique ? de l’opposition au camp présidentiel.

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Et demain quel bord choisiront ces hommes en cas où  ATT n”arrivera  pas à avoir la majorité au parlement pour gouverner ?

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Wait and see !

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Mamadou DIARRA

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