Présidentielle 2007 : Dis-moi d’où tu viens, je te dirais pour qui tu votes !

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La cadence du retrait des cartes d’électeurs dans les différentes circonscriptions électorales donne au moins un avant goût du taux de participation, voire du résultat du prochain scrutin présidentiel. Il est faible à Bamako et dans certaines grandes capitales régionales. Passable dans nombre de chefs  lieux de région. Et presque normal dans les préfectures. Le candidat ATT est celui à qui profite au mieux ce constat. La campagne est visiblement opposée à la cité. La première risque de remporter ce combat singulier.

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L’échantillonnage que voici permet au moins d’avoir une idée d’ensemble de la situation. A la date du 12 avril dernier, ces circonscriptions de l’intérieur affichaient les chiffres suivants : Koro: 66% de cartes d’électeurs retirées. Bandiagara : 64%. Bankass : 58 %. Région de Mopti : 53%. District de Bamako : moins de 15%. L’apport des partis politiques de la mouvance présidentielle n’est pas étranger à cette situation. Les principaux partis de l’ADP (Adéma PASJ, URD), on le sait, sont très bien implantés à l’intérieur du pays.

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On constate aisément que le pourcentage de retrait des cartes  est satisfaisant dans les localités de l’intérieur du pays, presque normal dans les chefs de région et très faible à Bamako. Nul besoin de dire  qu’à ce rythme, le taux d’abstentionnisme serait très élevé à Bamako, le « pays supers citoyens » sur lequel, malheureusement,  certains candidats mal inspirés fondent tout leur espoir. ATT lui, a préféré se focaliser sur ses compatriotes de l’intérieur pendant les cinq années de son premier quinquennat.

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Et c’est bien là que l’histoire donne raison à Ibrahim Boubacar Keïta lequel a trouvé que la course à la présidentielle est déjà faussée à cause de l’anticipation dont aurait fait montre le président sortant. Toujours de l’avis de IBK, ATT s’est  posté à une cinquantaine de kilomètres de la destination finale avant même le début de l’épreuve. Naturellement, rien ni personne n’a empêché les autres de faire autant dès les premières heures de ce mandat. Certains ont  plutôt préféré l’ombre à la proie.

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Pendant ces cinq premières années, ATT s’en est donc donné à cœur joie. Il a visité 45 des 49 préfectures du pays pendant que certains prétendants préféraient les villégiatures à l’extérieur du continent. Notre pigeon voyageur serait presque parvenu à conquérir même les fiefs de ses pires détracteurs. La récente élection des conseillers nationaux dont la majorité lui est favorable est une illustration. Dans le Mandé profond dont se réclame IBK, l’homme s’est rendu presque maître des lieux. Me Gakou aura fort à faire à Banamba pour le faire descendre de son piédestal après la construction d’une route à laquelle lui même a certainement  rêvé depuis sa tendre enfance. Tiébilé Dramé contrôle-t-il véritablement la situation à Nioro du Sahel? Le doute est permis. Blaise Sangaré a perdu de son aura à Bougouni et plus précisément à Garalo son village d’origine qui a bénéficié d’un pont. Après l’aménagement des milliers d’hectare de plaines rizicoles  à Macina, Djiguiba Keïta dit « PPR » aura fort à faire pour convaincre les Macina-kè du bien fondé des arguments de son poulain. Le pont de Wabaria à Gao ne facilitera pas la tâche à Soumeylou Boubèye Maïga quand bien même il bénéficie encore d’une aura… Dans la région de Mopti, la bataille semble déjà perdue pour les autres concurrents…

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Comme l’a si bien dit IBK, ATT s’est posté à cinquantaine kilomètres de l’arrivée avant même le départ de la course étalée sur une distance de plusieurs centaines de kilomètres. Mais, comment est-il donc parvenu à prendre cette avance sur ses adversaires ? Pas à travers ces visites qui ne constituent que la consécration d’actes posés en amont.  Si ses voyages n’étaient soutenus par des faits concrets, il aurait été la première victime de son erreur. Au lieu de susciter liesse populaire et accueil chaleureux, il aurait rencontré des populations amères.

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 En clair, Amadou a fait sien cet adage selon lequel, faire la politique, consiste tout simplement à résoudre le problème des gens. Ont-ils besoin de ponts, de routes, de centres de santé, d’écoles, d’aménager leurs plaines, de maîtrise d’eau, etc ?  Eh bien, tenez ce que vous demandez ! Tout le monde est content !  Et le visiteur les incite par la même occasion, non seulement à aller se faire inscrire, mais également à retirer leurs cartes d’électeurs et à faire un vote utile. Le message est clair. Le rythme plutôt satisfaisant du retrait des cartes en ces lieux s’explique donc aisément et sera déterminant pour les candidats dans la suite des opérations. Quant à la timidité des mêmes opérations dans les grands centres urbains, elle augure d’un lendemain incertain pour les autres prétendants. En définitive, la majorité des électeurs lesquels, à ce jour, ont retiré leurs cartes d’électeurs sont favorables au président sortant. Les autres attendent toujours.

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B.S. Diarra

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Les femmes du District peuvent surprendre

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Selon toute évidence, les femmes du District semblent beaucoup plus intéressées par ce processus électoral que les hommes. En témoigne en commune II, la campagne de mobilisation et de sensibilisation initiée par les femmes de l’ADP surtout  et dans une certaine mesure par celles soutenant la candidature de IBK. Celles de l’ADP, à leur tête Mme Coulibaly Halima Traoré, n’hésitent plus à se munir de haut-parleur, à faire le porte-à-porte pour inciter leurs militantes à aller retirer leurs cartes. C’est dire que Bamako qui semble être le fief d’une certaine opposition ne lui semble pas totalement acquise si les femmes continuent de s’y mettre. Et elles s’y mettent. L’on se rend compte d’ores et déjà qu’elles n’ont été aussi impliquées et interessées par des scrutins que ceux- désormais en cours. On le sait de mieux en mieux: Les femmes sont extrêmes : elles sont meilleures ou pires que les hommes dans tous ce qu’elles font.

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B.S.D

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