Présidentielle 2007 : Ben Moctar « bitarise » les élections à Gao

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Vieux Ben Moctar, homme d’affaire de son état, ami personnel du ministre de l’Agriculture Seydou Traoré et proche de la famille présidentielle où il a ses entrées, a tenu à contribuer à la victoire du Président sortant. Originaire de Gao, il y a pris un siège de campagne depuis quelques semaines. C’est lui qui a réglé la facture de mobilisation pour près de 20 millions lors de la visite de ATT à Gao pendant la campagne. Ayant monté une association dénommée Grâce ATT, il a financé toutes les manifestations en faveur de Att.

Mais c’est le jour du scrutin qu’il allait s’illustrer. Ayant fait la campagne de la CCIM sur la même liste que Bittar, il a « exporté » à Gao les méthodes qui ont été décriées. Il semble que la veille du scrutin, il a déboursé près de 5 millions par quartier pour faire basculer une situation qui n’était pas du tout favorable à son candidat. Mieux, disposant de quantités importantes de cartes électorales et de procurations, il a fait voter à la pelle contre espèces sonnantes et trébuchantes. Il devrait se garder de crier victoire parce que eux de la Chambre de Commerce ne sont toujours pas installés et que l’opposition à ATT ne veut pas se laisser faire.rn

Ceux qui ne le portent pas du tout dans leur cœur essayent de comprendre et d’expliquer l’implication de Ben Moctar dans la campagne de ATT pour un certain nombre de raison parmi lesquelles : la citation de son nom dans les marchés attribués hors normes lors de la lutte contre les criquets. Il chercherait ainsi une sorte d’immunité surtout que dans le dernier rapport de la CASCA, il a été recommandé à la Justice de se saisir de l’affaire et d’éclaircir différents marchés qui portent sur plus du milliard.

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Les électeurs itinérants

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Avec les milliers de procurations, il semble que la mascarade électorale du dimanche dernier ait donné naissance à une nouvelle race d’électeurs : les électeurs itinérants. Cette race a d’abord été signalée au sein des militaires notamment dans la zone de Bafo où des procurations ont été faites au nom des nouvelles recrues en déplacement au nord. Dans la région de Sikasso, des véhicules ont été aperçus, passant de village en village pour voter. Dans la région de Gao, il semble que même les militaires mutés ont voté, grâce aux procurations disponibles. Aux dernières nouvelles, des bureaux de vote étaient aux mains des partisans de ATT et toutes sortes de manoeuvres y ont été menées.

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Tarkint bat tous les records

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Au moment où tout le monde se plaint de la faiblesse du taux de participation, la commune de Tarkint, dans le cercle de Bourem, mérite certainement d’être décorée. Traditionnellement, cette commune constituée de nomades vote à peine. Cette année, il semble qu’un miracle s’est abattu sur la commune. Non seulement, la commune a noté qu’il y a eu 14.000 inscrits mais qu’il y a eu 14.000 votants. Un miracle n’arrivant jamais seul, tous les votants étaient des électeurs de ATT

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Elections : les voix en nature et en espèces

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Il revient de plus en plus, dans tous les témoignages, que les électeurs ont été achetés comme du bétail par les partisans de ATT. A Gao, on a évoqué le cas de Ben Moctar qui se promenait avec des sacs de bulletins, des sacs de procurations et des liasses d’argent pour acheter des voix pour ATT. Il semble qu’à Tombouctou, c’est avec des céréales que l’affaire a été pliée. La veille, certaines familles ont reçu deux sacs de céréales. Quand on sait que la commissaire à la sécurité alimentaire était dans la Cité, on pourrait comprendre certains mystères.

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Le vote multiple :

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Le jour du scrutin a été une journée de non loi où le camp présidentiel doté de tous les moyens, se permettait tout afin de garantir à son mentor une réélection brillante. C’est ainsi que des cars et des sotrama ont été aperçus dans plusieurs centres de vote de Bamako transportant les mêmes personnes d’un centre à un autre. Et chaque fois leur vote a été facilité sur place, comme s’ils étaient en train de courir après l’horizon. Les quelques

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responsables du FDR qui ont tenté de protester ont été très rapidement conduits hors des centres par les forces de sécurités, comme pour leur dire, ne nous faites pas perdre du temps. Et le voyage a toujours continué.

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L’achat de conscience :

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En commune 5 du district de Bamako, des gens bien organisés se sont transformés en négociants. Dès les alentours les électeurs sont interceptés avec tact. On propose à l’électeur 2000f CFA pour un vote pour le président sortant. Une fois le marché conclu, on lui remet un bulletin déjà coché qu’il n’aura qu’à mettre dans l’urne. La cible favorite de ces négociants est la jeunesse et les électeurs qui sont à leurs yeux des nécessiteux. Et ça marche le plus souvent. Ils sont bien organisés au point où dès qu’ils se sentent observés, ils disparaissent pour réapparaître plus tard.

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La violation du secret du vote :

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Les militaires ont pris fait et cause pour le président sortant au point où dans les bureaux de votes des camps, les assesseurs indiquent clairement aux électeurs qu’ici on ne peut voter que pour ATT. Les électeurs qui ont essayé de résister ont été intimidés par des militaires zélés. Dans le même ordre, des gens bien organisés du mouvement citoyen ont pris pour cible le 3e âge sous prétexte de les aider à voter. Certains se sont fait passer pour des petits fils de leur proie. Et vous savez vers quelle case, ces malhonnêtes orienteront l’index de ces pauvres victimes. Ainsi chaque vote de ce genre  réussit est comptabilisé moyennant la somme de 1000f CFA que le faux petit fils sans vergogne empochait.

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Des cartes d’électeur volatilisées :

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Les électeurs qui avaient choisi d’attendre le jour du scrutin pour retirer leurs cartes d’électeur et accomplir du coup leur droit civique, ont eu la désagréable surprise de voir leurs cartes enlevées par d’autres. Ainsi ceux qui créent un tel désordre, utiliseraient les mêmes cartes pour des votes multiples dans des bureaux parallèles crées pour gonfler les votes. Ainsi beaucoup d’électeurs sont retournés chez eux sans avoir pu accomplir leur devoir civique.

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La problématique des témoignages :

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A ce niveau, il a été remarqué presque dans tous les centres de Bamako des scènes de faux témoignages. Les mêmes personnes mobilisées pour ce fait ont témoigné pour des gens qu’ils ne connaissent pas. A Bamako, il est établi que les gens ne se connaissent pas. Il est rare de voir 3 personnes d’un même bureau de vote se connaissant, voter au même moment, et pourtant les témoignages farfelus fusent de partout.

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Les chefs de services et de projets misent à contribution :

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A ce niveau c’est clair, ceux qui veulent garder leurs postes doivent prouver leur capacité de mobilisation et que chacun doit faire en sorte que le chef gagne le plus largement dans sa contrée. Ils doivent également apporter leur contribution à l’effort de guerre. C’est ainsi que des chefs de services et de projets ont déferlés sur le terrain avec les moyens de l’état dans le but de garder leurs postes. Certains qui ont quitté le village enfant ont eu l’audace de pointer devant les populations. Avec la complicité des organisateurs, chacun est revenu brandir des chiffres farfelus.

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La Cour Constitutionnelle a ses preuves

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Selon des sources concordantes, la Cour constitutionnelle disposerait de suffisamment de preuves pour invalider le scrutin. Par le détail, ses délégués ont rapporté des choses invraisemblables dans une démocratie : bourrages des urnes, vote nocturne, vote anticipé 24 heures avant le jour du scrutin, multiplication de bureaux de vote par des préfets, etc.

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Une dame intouchable

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Elle s’appelle Madame Samaké Salimata M’bodge, elle est l’épouse de Kalilou Samaké du PDR et dit sur tous les toits qu’elle est la cousine de ATT. Elle  a été arrêtée par la police au centre de Sabalibougou en possession d’une importante quantité de cartes d’électeur, sur dénonciation d’un confrère. De 8h à 11h, elle a distribué des cartes d’électeurs à des gens qui ont voté à leur guise sous la complicité de faux témoins. Quelques minutes après son interpellation, elle a été relâchée sur ordre du directeur général adjoint de la police, le colonel Niamé Keita. Et notre bonne dame a continué sa salle besogne jusqu’à 18h et en toute impunité.

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