PRESIDENTIELLE 2007 : Alpha peut-il rebondir ?

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Le Mali des grands hommes, a-t-on coutume d”entendre.  Mais depuis l”accession de notre pays à la souveraineté nationale, le jeudi 22 septembre 1960, ils se comptent au bout des doigts. Lorsque le pouvoir était monté dans la tête du Général Moussa Traoré, il a dit que le malien accepte tout et ne se fâche pas et  Alpha d”ajouter,  avec l”argent on peut tout faire et tout avoir au Mali, la force en politique c”est l”argent. ATT a quant à lui  conclu que les partis politiques sont des tubes digestifs et la société civile des demandeurs d”emplois.rn

 Ces assertions compromettent l”émergence de grands hommes sur l”échiquier politique, et la grande inquiétude,  c”est le comportement éhonté des cadres de notre administration publique. Dès lors on peut présager le retour d”Alpha Oumar Konaré sur la scène politique malienne. Comme l”a si bien dit Mme Adame Ba Konaré sur TV5, "Alpha va  bientôt rebondir".

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Après quatorze mois de transition, le Général Amadou Toumani Touré  remettait  le pouvoir à Alpha Oumar Konaré, c’était un 8 juin 1992. Dix ans après,  ce dernier  d’une main habile  lui renvoya l’ascenseur en lui remettant le pouvoir  grâce à la puissance machine électorale de l’Adema- PASJ. Tout simplement, ATT n’avait pas de parti politique, pas de programme défini, encore moins une certaine idéologique. L’élection d’un candidat indépendant  ne présageait rien de bon pour notre jeune démocratie. Le consensus tant décrié par d’honnêtes citoyens n’est que la facette de la dérive de notre processus. 

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Il faut dépassionner la lecture politique pour mieux cerner la teneur des débats, malheureusement, les leaders politiques dans leur grande majorité refusent d’instaurer un véritable débat aux fins d’apprécier à sa juste valeur la marche de chaque parti où structure politique. Il faut avouer qu’à quelques encablures des élections générales, on assiste à un manque d’observations pertinentes et d’analyses rigoureuses.

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A-t-on besoin de rappeler que le régime de Moussa Traoré est tombé grâce au Mouvement Démocratique (MD). Celui- ci était composé d’associations, de syndicats, de mouvements et des structures qui non seulement remettaient en cause la mauvaise gestion du pays mais aussi  combattaient le système de l’Union Démocratique du Peuple Malien (UDPM).

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L’Adema et le CNID, deux associations du M-D, se sont muées en parti politique pour  conquérir le pouvoir. Ce qui a été rendu possible grâce à une parfaite transition dirigée par le Général Amadou Toumani Touré. Et c’est toujours grâce à cette transition pacifique que le Mali est cité comme un modèle de démocratie dans la sous- région.

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Pendant cette période, l’occasion était donnée à toute la mouvance démocratique d’harmoniser ses points de vue pour une saine gestion commune des affaires de l’Etat tout en gardant son indépendance et son autonomie.

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L’Adema et le CNID qui constituaient la crème de la mouvance démocratique  s’étaient très tôt retrouvés à couteaux tirés sur la gestion du pays. Le CNID prônait le Kokajè en vue d’assainir tout le système de l’UDPM tandis que l’Adema était pour la tolérance.  Les autres partis issus du Mouvement Démocratique leur emboîtèrent le pas. Aussi,  loin de s’unir pour sauvegarder les acquis du changement, ils ont plutôt opté pour des divisions et la destruction systématique de leur propre structure et de l’image de ses leaders politiques. Finalement,  des deux slogans, c’est celui de la tolérance, puisque fort de l’opportuniste, qui plut aux barons de l’UDPM. Ces derniers n’ont donc pas hésité d’appuyer et de mettre les moyens matériels et financiers à la disposition de l’Adema pour prendre le pouvoir.

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La gestion  du pays pendant les dix ans de l’Adema a été catastrophique, il ne pouvait en être autrement. A la longue, les populations qui ne croient plus aux hommes politiques se sont désormais  désintéressées à la politique. Conséquence, les partis politiques ne mobilisent plus. Pour preuve, il n’y a pas de partis majoritaires sur l’échiquier politique actuel. Il y a donc lieu de tirer le chapeau à Ibrahim Boubacar Keïta qui, avec son Rassemblement Pour le Mali a créé la surprise en marquant des points sur tout le territoire avec seulement une année d’existence. Qui l’aurait cru ? Certaines personnes n’hésitent pas de soutenir qu’IBK avait effectivement remporté l’élection présidentielle.

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On comprend la démarche de l’Alliance Pour la Démocratie et le Progrès (ADP) à former un bloc autour d’ ATT. Il serait difficile de comprendre qu’au lieu que des grands partis politiques, parmi lesquels l’Adema, loin d’aller à la conquête du pouvoir fasse appel à un Général à la retraite pour diriger le pays. 

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 Certains leaders politiques pensaient pourvoir récupérer le Général ATT, pour les uns de participer à la gestion du pays,  pour les autres à se maintenir désespérément au pouvoir.

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Les membres fondateurs du Mouvement citoyen qui avaient placé l’espoir sur ATT se sentent aujourd’hui piégés par tous ces barons de l’Adema, RPM, URD, CNID, PARENA, UDD, et qui, en effet, sont des mécontents qui ont  rejoint les rangs du Mouvement Citoyen. Pourtant, une association qui n’a aucune ligne idéologique. Le même mécontentement est exprimé par les leaders des partis politiques qui ont soutenu et préparer sa candidature en 2002. Ces derniers se sentent trahis par ATT.

rnEn moins de cinq mois, Soumeylou Boubeye Maïga et ses amis de Convergence 2007, Ibrahim Boubacar Keïta, Oumar Mariko et Tiébélé Dramé sont les seuls qui, par leur refus de rejoindre l’ADP, refusent le recul programmé de notre démocratie. Décidément la bataille  pour le Palais de Koulouba ne sera pas du tout facile.

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