PRESIDENTIELES DE 2007: L'URD divisée entre pro et anti-ATT

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Annoncée pour le 2 septembre dernier, la conférence nationale de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) a été reportée en catimini à cause de la tension autour du choix d’un candidat à la prochaine élection présidentielle. Certains responsables du parti estiment que l’URD doit avoir son propre candidat, alors que d’autres souhaitent que le parti jette sont dévolu sur l’actuel chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré. En somme l’URD est divisée entre les pro et les anti-ATT.
Même si ce n’est pas encore la guerre au sein de l’URD, force est de reconnaître que ce n’est pas non plus la lune de miel. La bataille pour le choix d’un candidat à la prochaine présidentielle prévue en avril 2007 fait rage au sein de ce parti dont l’emblème "la poignée de main" symbolisant l’union est soumise à une rude épreuve : la division. Celle-ci est née à propos du candidat que le parti doit choisir ou soutenir pour la présidentielle d’avril 2007.
Certains responsables du parti estiment que l’URD doit avoir son propre candidat, alors que d’autres souhaitent que le parti jette sont dévolu sur l’actuel chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, certainement candidat à sa propre succession, même s’il n’a pas encore officiellement déclaré sa candidature.
La première hypothèse est défendue par la section 6 que constituent les anti-ATT tandis que la seconde est défendue par certains membres du Bureau Exécutif National (BEN) dont le chef de file est le ministre Ibrahim Oumar Touré.
Les pro-ATT, selon certaines indiscrétions, entendent apporter le soutien du parti au général espérant que celui-ci, au terme de son second et dernier mandat, va passer la main à leur "prince" Soumaïla Cissé. Et, ce serait la raison pour laquelle celui-ci ne veut pas affronter ATT en 2007. Mais, il s’agit là d’un véritable marché de dupes. S’il est vrai que "Soumi champion", l’homme qui volé en hélico en 2002 au dessus des nids de misères de l’électorat, croit que ATT va lui tendre la perche en 2007, il est certainement en train de construire un château en Espagne, car beaucoup d’autres politiques pensent comme lui, notamment les dirigeants de l’ADEMA dont le chef à l’époque, Alpha Oumar Konaré avait passé un deal avec l’actuel Président Amadou Toumani Touré.
Face à cette situation, c’est la section 6 du parti qui a, au cours d’une de ses réunions extraordinaires, tenue le 30 juillet dernier, sommé le Bureau Exécutif National (BEN) de mettre un terme à ses agissements qui donnent l’impression que cette instance suprême du parti apparaît comme un état major de responsables proches du pouvoir et qui, au demeurant, a des comportements très éloignés des principes édictés par le peuple URD. En fait, la section 6 faisait allusion aux déclarations de certains membres du BEN qui ont affirmé dans la presse, de façon unilatérale, que l’URD soutiendra, à la présidentielle d’avril prochain, l’actuel chef de l’Etat, le Général Amadou Toumani Touré, un candidat indépendant. Pour la section 6, ce genre de comportement des membres de la direction du parti dénote l’absence de concertation et de consultation des structures sur les questions les plus sérieuses. Cet état de fait, soutient-elle, contribue à éloigner le parti des premiers objectifs qu’il s’est assigné à sa création, à savoir "faire la politique autrement" avec des responsables soucieux de l’approfondissement de la démocratie et de la justice sociale. Malheureusement, aujourd’hui, la section 6 fait l’amer constat que la direction du parti entraîne les responsables et les militants dans un unanimisme très dommageable aux intérêts de l’URD. A quelques encablures de cette élection présidentielle, la bataille pour le choix des candidats fait rage dans presque tous les partis, sinon dans les partis significatifs.
Et face au Général-Président ATT nombreux sont ces formations politiques en passe de brûler leurs dieux et de se ranger avec armes et bagages aux côtés de celui-ci.
Ainsi, peut-on soutenir, sans risque de se tromper que ATT, au lieu d’unir, comme il aime à le dire lui-même, divise. Mais, en réalité, la faute ne lui incombe pas parce que, au sein des partis politiques, les responsables et les militants n’arrivent pas à accorder leur violon.

                             Alassane DIARRA

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