Mme Sidibé Aminata Diallo ! Ce nom mérite d’être retenu dans les annales politiques maliennes. Non pas seulement parce que, pour la première fois, une femme est parvenue à se présenter à une élection présidentielle au Mali, mais en raison même de l’importance, de la pertinence et de la constance du projet de société qu’elle a soutenu avec brio, tout au long de sa campagne…
Coup d’essai, coup de… maîtresse
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Parmi les sept prétendants malheureux de l’élection présidentielle du 29 avril 2007, Mme Sidibé était la seule candidate qui soit à son premier coup d’essai. Cette dame, professeur de droit, était, comme qui dirait, inconnue au bataillon : inconnue non seulement des électeurs et de la plupart des Maliens, mais aussi du milieu politique et des rangs des prétendants habituels à la course électorale. Tout comme son rassemblement pour l’éducation et l’environnement durable (le REED), un parti qui est sorti de l’ombre à la faveur de l’approche des échéances électorales.
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Compte tenu de son état de “néophyte” politique, les voix et le pourcentage qu’elle a obtenus à l’issue de la présidentielle sont jugés fort honorables. Au cours de sa campagne, elle a surtout su séduire et convaincre ses électeurs avec des arguments simples, mais dignes d’un professionnel politique : la fermeté et l’assurance. Du coup, l’élection présidentielle a été, pour elle, une occasion de se révéler au grand public. Et ce coup d’essai, un coup de maître…se. Bref, la défaite de Mme Sidibé n’en est pas une, puisqu’elle a été source de victoire : celle de ses idées.
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Selon des diverses sources qui nous sont parvenus de l’intérieur, depuis la fin de cette élection, son message de campagne a été perçu, partout où elle a passé, avec plus d’attention et d’émotion que celui des six autres concurrents. Pour la bonne raison que ce message est un sujet de proximité et de préoccupation quotidienne des citoyens : l’environnement ! Cet environnement qui suppose l’assainissement du cadre de vie des populations, l’amélioration de leur hygiène, de leur santé, de leurs moyens, leurs modes et conditions de vie… Et l’on a beau dire, tout enjeu concernant la vie de la nation est indissociable du cadre de vie des citoyens, et partant, de l’électeur. Et quel est le sujet qui préoccupe le plus les citoyens, si ce n’est leur cadre de vie?…
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Un avenir prometteur
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Certaines pesanteurs socio-culturelles sont si tenaces, sous nos cieux, qu’elles asservissent le plus la femme, plus qu’elles ne servent leurs intérêts. Au cours de sa campagne électorale, Mme Sidibé a certainement subi le poids d’une telle adversité qui, d’une manière ou d’une autre, a certainement du jouer négativement sur ses possibilités d’obtenir un plus grand nombre de voix électorales.
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Sans compter que les associations et organisations féminines ne l’ont pas soutenue de façon active et implicite, même si certaines d’entre elles l’ont fait de façon… simplement morale. C’est le lieu, pour les législateurs électoraux et les élus hommes, de penser enfin à un quota équitable pour les femmes, concernant les sièges législatifs et communaux. Pour Mme Sidibé et son parti, les législatives représentent une tribune indiquée, et les communales, un terrain idéal pour traduire leurs idéaux de proximité dans les faits.
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Au sein du futur gouvernement du second mandat d’ATT, Mme Sidibé serait très bien perçue dans la fonction de ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, ou de la Promotion de la famille, de la femme et de l’enfant. Et, “last but nto the least”, elle fut la seule candidate qui, après l’annonce des résultats définitifs de l’élection présidentielle par la Cour constitutionnelle, a publiquement félicité le gagnant. Un sens du fair-play politque qui a manqué aux autres candidats, pourtant jugés politiquement plus chevronnés. Bref, Mme Sidibé a perdu des voix, mais sa voix mérite d’être entendue et écoutée.
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Et sa voie mérite d’être suivie. Pour la bonne raison qu’elles sont porteuses d’espoir.
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