Les jeunes du Rassemblement Pour le Mali (RPM), le parti du candidat Ibrahim Boubacar Kéïta – qui voulaient marcher hier dans les rues de Bamako pour dénoncer le hold up électoral perpétré par le Président sortant et candidat à sa propre succession avec la complicité de l’Administration Territoriale, organisatrice en chef de ce scrutin, de la délégation générale aux élections (DGE) en charge du fichier électoral, de la Céni chargée de la supervision des dites élections, de certains officiers supérieurs de l’armée malienne qui sont descendus dans l’arène politique pour commettre des sales besogne et l’ORTM – en ont eu pour leur compte.rn
En effet, à peine, ont-ils déroulé les bandeaux portant des slogans hostiles à ATT, ces jeunes gens qui ne demandent que le respect du verdict sorti des urnes ont été violemment brutalisés par la horde des policiers, apparemment déchaînés.
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Certains d’entre eux ont été arrêtés et conduits comme des malfrats au commissariat du 1er arrondissement de Bamako. Ces derniers ont subi des traitements inhumains pires que sous le régime dictatorial du général Pinochet au Chili.
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Et quand les responsables du RPM se sont rendus dans l’enceinte dudit commissariat pour obtenir la libération de leurs camarades, ils ont aussi été violemment agressés. Ces responsables ont été copieusement tabassés par leurs bourreaux du jour comme dans un véritable film de gangsters. Ils ont subi les pires traitements corporels avec des coups de ceinturons et de chaussures.
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Après ce passage à tabac en règle, six d’entre eux ont été évacués d’urgence à l’hôpital Gabriel Touré où ils ont été hospitalisés. Parmi les blessés, on retrouve entre autres le secrétaire général de la jeunesse RPM, Moussa Tembiné, 34 ans qui souffre de traumatisme abdominal et écorchure des membres, Maguette Coulibaly, membre du bureau de l’UJ-RPM, 24 ans qui a subi un traumatisme de l’épaule et du coude; Suzane Coulibaly qui souffre d’une contusion au pied gauche, Camy Togo, 32 ans traumatisme hanche gauche; Bourama Dit Ifra Bâ, traumatisme cervical; Moussa Wadidjé, 35 ans traumatisme du dos et des épaules; Aly Dembélé, 32 ans traumatisme du pied droit.
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Mais le plus révoltant, c’est la brutalité policière qui s’est abattue sur un élu du peuple, l’honorable député Boubacar Touré, secrétaire à la communication du RPM. Ce dernier, frappé violemment par des policiers sur ordre de leur supérieur hiérarchique souffre de traumatisme aux bras.
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Cette situation est d’autant plus révoltante et inacceptable qu’elle menace dangereusement une disposition de notre charte fondamentale qui accorde à tout citoyen le droit de manifester librement.
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Une liberté qui n’a aucune limite et dont l’exercice n’est conditionné à aucune autorisation préalable dès l’instant qu’on se trouve en face d’une situation illégale et illégitime.
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C’est un échec cuisant du système ATT qui, acculé, n’a d’autre choix aujourd’hui que de brimer ses compatriotes. Son intention inavouée c’est de tuer dans l’œuf toute forme de contestation dans sa volonté de se maintenir coûte que coûte au pouvoir.
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Cependant, ATT doit savoir qu’une telle pratique dictatoriale est révolue au Mali. Il doit savoir aussi que le peuple malien est plus que jamais déterminé à s’opposer à toute forme de retour en arrière ou de restauration tout simplement.
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Le FDR condamne la répression brutale de la police
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Le FDR (Front Pour la Démocratie et la République) condamne la répression brutale par la police d’un rassemblement pacifique de jeunes qui s’apprêtaient à manifester contre la mascarade électorale du 29 avril 2007.
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En effet, la police a agressé ce matin aux environs de 9 heures, Place de la Liberté, des groupes de jeunes qui se rassemblaient pour manifester.
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Plusieurs jeunes ont été sauvagement frappés à coups de ceinturons et de rangers. Les jeunes garçons et les jeunes filles tombés à cause de la violence des coups ont été piétinés par plusieurs policiers qui leur marchaient sur le corps.
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Un parlementaire, l’honorable Boubacar Touré, arborant son macaron de député, a été frappé et blessé au bras.
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Le FDR s’étonne de cette réaction brutale de la police face à des jeunes manifestants pacifiques.
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Il rappelle que le droit de manifester est un droit démocratique garanti par la constitution.
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Il condamne sans réserve toute atteinte aux droits démocratiques du peuple malien et demande l’ouverture d’une enquête diligente et indépendante pour situer les responsabilités de la répression du rassemblement des jeunes, et sanctionner ses auteurs.
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Bamako le 2 mai 2007
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Le secrétaire général du FDR
Dr El Madani Diallo
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Birama Fall
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