Selon les premières estimations partielles du premier tour du scrutin présidentiel au Mali, qui s”est déroulé dimanche, le président sortant, Amadou Toumani Touré, serait largement en tête, laissant loin derrière les sept autres prétendants. Si ATT revendique la victoire dès le premier tour, l”opposition, elle, conteste la légalité du scrutin.
Le général Amadou Toumani Touré, surnommé ATT par les Maliens, serait en passe de se succéder à lui-même, indique son staff de campagne, à la présidence de la République. Tenue dimanche, l”élection à la magistrature suprême s”est déroulée dans le calme. La très faible participation, aux alentours de 40%, ainsi que le processus démocratique amorcé par ATT en 1991, après avoir renversé Moussa Traoré, n”y seraient pas étrangers. Si le processus démocratique est une réalité au Mali, après des années de dictature Traoré, l”étendue de ce pays semi-sahélien, le manque d”infrastructures, une décentralisation difficile à mettre en place et des fichiers électoraux défaillants (70% des personnes décédées continuent d”y apparaître) sont propices à des manipulations et à des contestations massives.
Alors qu”il faut plusieurs jours pour réaliser le dépouillement et donner les premières estimations fiables, l”équipe de campagne de ATT, dès lundi, criait déjà victoire. "Le chef de l”Etat a remporté dimanche, dès le premier tour, l”élection présidentielle au mali avec plus de 70% des voix", a déclaré l”équipe de Touré. Au même moment, le principal opposant d”ATT, Ibrahim Boubakar Keita, dit IBK, président de l”Assemblée nationale et ancien Premier ministre, estimait être en tête des suffrages. Des propos surgis alors que seulement 2% des résultats avaient en effet été dépouillés et validés.
L”opposition dénonce des fraudes
Dissonances et revendications farfelues ? L”opposition soupçonne en tous cas le parti au pouvoir de fomenter « un véritable coup d”Etat » selon les propos de Macki Diallo, directeur de campagne de Boubacar Keita. Plusieurs responsables de l”organisation du scrutin dans les différentes localités sont en effet des militaires soupçonnés d”être proches du général ATT. Les chiffres officiels du premier tour seront annoncés par le ministère de l”Administration territoriale. Alors que les résultats continuaient, mardi, de parvenir au ministère, un porte-parole du président Amadou Toumani Touré, Moutaga Tall, réitérait les annonces de raz de marrée réalisé par le parti au pouvoir. "L”équipe de campagne d”Amadou Toumani Touré confirme qu”il est au-dessus de 70% des suffrages exprimés. Dans certaines localités, il dépasse 80%."
Les observateurs internationaux pour leur part ont souligné la bonne tenue des élections malgré les listes électorales dépassées, les bulletins de vote distribués avant l”ouverture du scrutin et les consignes de vote reçues par l”armée selon l”opposition. Selon le directeur national de l”Intérieur, Boubacar Sow, l”ancien parachutiste, qui avait laissé le pouvoir aux civils en 1992 après le coup d”Etat de 1991, serait crédité de 71% des voix dans 52 communes… sur 703. "Je respecte mes adversaires et ce n”est qu”après la publication des résultats définitifs que nous saurons le nom du vainqueur", a déclaré ATT.
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