Le Pr Diop n’y est pas allé… de voix morte, ce 24 avril, au Centre international de conférence de Bamako. Le porte-parole des « fédérés » (le FDR) a fait des révélations qui, une fois de plus, prouvent que notre démocratie n’est qu’un miroir aux alouettes. Et que la transparence, au sein de ces présidentielles, n’est que de la poutre aux yeux…
Contrairement à la loi électorale, la D.G.E a planché, seule, sur le fichier électoral, depuis le 31 décembre 2006, selon le FDR. Et cela, au nez et à la barbe des partis politiques, qui ont été mis devant le fait accompli : ils n’ont vu la couleur du fichier que … le 16 mars, au lieu du 11, comme convenu. Du reste, à part la carte d’électeur, le fichier ne leur a pas été remis.
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Un fichier électoral tripatouillé
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Et pour cause, il était truffé d’anomalies : différences de dates de naissance, et d’adresses, erreurs d’orthographes sur les noms et prénoms, et entre les noms inscrits sur la liste électorale et ceux figurant sur les cartes d’électeurs, etc… A ces incohérences s’ajoutent des cartes multiples (ou multipliées) au nom d’un seul électeur, des inscriptions d’enfants mineurs et des personnes décédées, des électeurs inscrits dans des localités autres que celles de leur résidence, des saisies doubles dans le logiciel du fichier… à la cité des 1008 logements, presque tous les bénéficiaires –pour la plupart broutant dans le râtelier du Mouvement Citoyen –détiendraient, au minimum, deux cartes d’électeurs, chacun, indique le Pr Diop.
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Toujours selon le porte -parole du FDR, le fichier électoral n’était pas verrouillé. Et la DGE corrigeait les irrégularités, au fur et à mesure qu’elles étaient décelées sur internet. Finalement, le fichier a disparu du site, histoire de soustraire d’autres monstruosités aux yeux des internautes. Est –ce pour mieux en profiter ?… Quant au contrat de gestion informatique du fichier électoral, signéavec Tata Informatique, il a été résilié par le Département de l’administration Territoriale, au profit dune obscure société d’amateurs… l’on sait que l’établissement d’un fichier d’état civil est conditionnée au système d’inscription automatique. Et que ce système ne souffre aucun tripatouillage. Est –ce pour cette raison que, pendant ces cinq dernières années, le ministre dudit département est resté sourd à toutes propositions, concernant l’adoption de ce système ? s’interroge le Pr Diop. Toujours est –il qu’il y a toujours opposé un niet, avec un seul argument : ledit système serait trop couteau, pardon, coûteux.
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Des Bulletins de vote traficotés
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L’article 94 de la loi électorale est claire : « Sont déclarés nuls les bulletins blancs, ceux qui ne comportent pas de désignation suffisante, ceux dans lesquels les votants se sont fait connaître, ceux qui se retrouvent dans l’urne sans enveloppe ou dans des enveloppes non réglementaires, ceux portant des signes de reconnaissance, ceux portant des mentions injurieuses… ». Pourtant, à l’intérieur comme à l’extérieur de notre pays, ajoute le Pr Diop, de faux bulletins de vote ont été distribués à la pelle, bien avant le scrutin. Et les faussaires ont été démasqués en zone cotonnière. Où le PDG de la CMDT et le Président de l’APCAM ont promis, à A.T.T, 300 électeurs par bureau de vote ! En quoi consiste l’astuce ? On remet à l’électeur un bulletin déjà « tamponné » en faveur du candidat désigné. Il n’aura plus qu’à ramener un bulletin vierge « obtenu » dans … son bureau de vote. Cette combine, déjà huilée entre l’électeur, le responsable du bureau de vote et leurs commanditaires, est ourdie au nez et à la barbe de tous, poursuit le Pr Diop. Ni vu, ni connu !…
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A vaincre sans péril…
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Pourtant les bulletins individuels d’antan et ceux d’aujourd’hui ont été fabriqués au même coût. Dans le cas des bulletins individuels, on avait constaté que les électeurs se faisaient payer dès qu’ils rapportaient les bulletins des candidats jugés indésirables. Preuve qu’ils avaient voté pour le candidat qu’on leur avait désigné. Constatant que les bulletins uniques limitent l’achat de consciences, leurs concepteurs se sont démerdés pour y trouver des failles à exploiter. Si bien que même les bulletins uniques, confectionnés sous la supervision de l’Administration ne comportent ni numéros, ni carnets à souche ! C’est la voie ouverte aux magouilles ! Sinon, pourquoi le Mali ne suivrait-il pas l’exemple de la R.D-Congo ? Ou de la Mauritanie, qui lui a déjà damé le pion, sur le plan de la transparence électorale ? L’on constate qu’en matière de transparence électorale, le système de bulletins uniques –numérotés par carnets –et leur distribution, font de ce pays un champion dans la sous –région. Et dire que chez nous, des militaires sont nommés présidents de bureaux de vote, sans aucun égard pour l’outrage infligé à l’honneur de notre pays ! Et que dire, lorsque le gouverneur du District prend sur lui, la décision de remplacer la liste des assesseurs, établie par le Maire, par une autre liste composée de militants du Mouvement Citoyen ?… s’interroge, de nouveau le Pr Diop
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Il semble que la victoire d’Abdoulaye Wade a fait rêver plus d’un. Au point de vouloir être imitée, et par tous moyens. Mais au Sénégal, précise le porte–parole du FDR le fichier électoral avait été élaboré avec l’ensemble de la classe politique, avant d’être verrouillé. Mieux, il avait fait l’objet d’audit, avant d’être remis sur clé aux partis politiques. Atteindre la même performance que le Sénégal, c’est bien beau. Encore faut –il, comme lui, respecter à la lettre, notre code électoral ! Puisque tel n’a pas été le cas, la victoire d’A.T.T ne pourrait être qualifiée de totale, indique t-il.
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Car, « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Et quand on pense que le FDR ne compte pas en rester… là. Et que Soumeïlou Boubèye Maïga mettait déjà A.T.T en garde : « Ceux qui pensent qu’ils peuvent gagner par la fraude, c’est comme s’ils ont volé un tam –tam. Car ils ne trouveront point de place pour s’en servir. Et pire, ils nous trouveront sur leur chemin ! ».
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Par le Viator
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