LES HOMMES QUI COMPTERONT EN 2007

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Cette année sera marquée par les élections générales. Le 29 avril les électeurs seront appelés aux urnes pour le premier tour des élections présidentielles et le 13 mai pour le second tour. Si l’opinion nationale connaît ceux qui ne seront pas de cette compétition, elle devine ceux qui seront de la course pour Koulouba. Nous vous présentons les hommes qui compteront lors de ces joutes électorales attendues avec passion.rn

Amadou Toumani Touré, le Président sortant :

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Il n’a pas encore déclaré sa candidature pour un second mandat à la tête du pays. Mais tout porte à croire qu’il sera présent lors des élections présidentielles à venir. Soutenu par une alliance politique de 14 partis, le président sortant pourra compter sur le Mouvement citoyen, sur les nombreuses associations de soutien qui créent tous les jours en son nom. Mais, il comptera surtout sur le bilan d’un mandat finissant ponctué par de nombreuses réalisations. Jugeant lui-même son bilan élogieux, il ne manquera pas d’évoquer toutes les réponses qu’il a tenté d’apporter à la demande sociale. Il devra pourtant se garder de croire que la victoire est assurée et surtout de prêter oreille à ceux qui s’agitent en lui promettant une victoire dès le premier tour. A cela, il y a différentes raisons. Il y a la paupérisation grandissante des Maliens qui peinent à joindre les deux bouts. Il y a ensuite la corruption qui a pris des proportions incroyables. Il y a également l’arrogance de ceux qui dirigent en son nom et qui ont mieux implanté un système qu’il promettait de combattre du temps où ils cherchaient à venir au pouvoir c’est-à-dire les passe-droits, le népotisme, la promotion selon la coloration politique etc. Il y a enfin la disparition de l’autorité de l’Etat. Il devra surtout prêter attention à ceux qu’il aura en face de lui dans la compétition et qui à chaque occasion parviennent à donner espoir à la grande masse des déçus du régime. Pour lui plus que pour les autres, 2007 sera complètement différent de 2002.

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Ibrahim Boubacar Kéita, l’éternelle victime :

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Le président de l’Assemblée nationale sera sans doute l’un des adversaires les plus redoutables de ATT lors des prochaines élections présidentielles. Se préparant depuis 2002 pour cette année fatidique, IBK aura su gérer l’Assemblée nationale avec maturité, malgré les obstacles qui ont émaillé sa présidence. Ayant soutenu ATT au second tour des présidentielles de 2002, IBK a pu entretenir deux images : celle de loyauté et celle de victime. Loyauté par rapport à un régime qu’il a contribué à mettre en place et à la stabilité duquel il a fortement œuvré. Victime quand on se rappelle tous les coups qu’il a pris dont les moindres ne sont pas les marchandages au niveau de la formation du bureau de l’Assemblée nationale et la composition de la CENI. Malgré les tergiversations de son parti, IBK occupe sur l’échiquier une place particulière qui s’est renforcée au fur et à mesure que les échéances approchent. Le RPM est la première force parlementaire de notre pays et possède des relais sur toute l’étendue du territoire. Véritable machine électorale, le parti des Tisserands a montré son potentiel lors des élections législatives partielles de Sikasso. Déterminé plus que jamais, IBK a commencé à roder les thèmes de la future campagne avec l’assurance que cette année est la bonne et l’avertissement sans cesse répété qu’il ne se laissera pas voler sa victoire comme en 2002. L’indication donnée par la conférence nationale de son parti tenue le 22 juillet en faveur de sa candidature devrait être confirmée à la fin de ce mois

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Soumeylou Boubèye Maïga, le candidat des pauvres :

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Le premier vice-président de l’Adéma a fait une irruption fracassante dans le cercle de ceux avec qui il faudra compter en organisant un gigantesque meeting de l’association qui porte son nom. En rupture avec la direction de son parti engagée dans un soutien sans condition à ATT y compris en violant les textes, Soumeylou a lancé Convergence 2007 et déclaré son intention de se présenter aux élections présidentielles. Qualifié de « candidat des pauvres » par certains, Soumeylou peut compter d’abord sur ses réseaux d’amitié à l’intérieur du pays. Par les actions humanitaires qu’il a posées à travers son association (école, scolarisation, eau etc.), SBM est perçu comme quelqu’un qui est à l’écoute du petit peuple et qui l’aide à trouver des solutions aux problèmes quotidiens qu’il vit. N’a-t-il pas déclaré lors du meeting de Ségou qu’il sera candidat au nom des pauvres et pour faire gagner ceux qui attendent des solutions. Ensuite, il pourra compter sur tous les déçus de son parti qui ne partagent pas la décision du CE de l’Adéma de ne pas présenter de candidat et de soutenir le Président sortant. Les récentes tournées organisées par le CE auprès des structures ont montré l’étendu du fossé qui sépare la direction et les militants. Par extrapolation, SBM pourrait escompter le report sur son nom de tous les déçus des autres formations politiques ayant signé la plate-forme. Enfin, ses qualités d’homme d’Etat font que beaucoup de Maliens le perçoivent comme une alternative crédible. Il faudra compter avec lui et pas seulement comme simple participant.

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Tiébilé Dramé, le tacticien :

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Longtemps espéré et pressenti dans les rangs des plate-formistes, Tiébilé Dramé a finalement décidé de se lancer dans la course au nom de son parti. Arrivé en 4ème position lors des élections présidentielles de 2002, il a été le premier à avoir appelé ses militants à voter pour ATT au second tour sans condition. Ami personnel de l’actuel locataire de Koulouba, ATT et Tiébilé ont eu des relations en dents de scie. Finalement, ayant compris que son ami veut tout avoir sans rien offrir, Tiébilé a fait le choix de défendre les couleurs du Parena. Passablement implanté, le parti a une grande capacité de mobilisation et dispose des cadres et des hommes politiques de grande valeur. Il ne viendra pas seulement pour faire de la figuration mais surtout pour peser sur le cours des événements. Ce qui serait possible quand on sait que le soutien de son beau-père Alpha Oumar Konaré ne lui fera pas défaut.

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Mamadou dit Blaise Sangaré, le « mogotigui » :

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Le président de la CDS participera pour la deuxième fois aux élections présidentielles. En 2002, il a eu un score très faible. Mais au moins il sait ce qu’il pèse réellement. Cette année, il ira au nom des principes démocratiques fondés sur le pluralisme et le multipartisme. Natif de Bougouni, il a pu transformer cette zone en véritable fief électoral imprenable.  Il a annoncé les couleurs en affirmant clairement que ce sera avec le RPM de IBK qu’il compte cheminer. Véritable tribun, il sera d’une grande utilité au moment de la campagne quand il s’agira de haranguer les foules et de fustiger les insuffisances du régime actuel. Du temps où il était au PDP dont il est un membre fondateur, il déclarait en boucle que pour faire de la politique, il faut être un « jamatigui » et un « mogotigui ».

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Oumar Mariko, l’ami des faibles :

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Militant dans l’âme, le secrétaire général de la SADI ne transige ni sur ses idées ni sur ses convictions. N’hésitant pas souvent à mettre dans l’embarras son président Cheick Oumar Sissoko qui siège dans le Gouvernement, Oumar Mariko s’est résolument placés aux côtés des plus faibles. Un créneau qui a lui a permis de se trouver avec les cheminots en conflit avec Trans-Rail ou avec les paysans de l’Office du Niger empêtrés dans les problèmes de terres et de redevance eau. Homme courageux, il sera redoutable dans les débats et dans l’art de dépeindre en noir une société en perdition selon lui. Ses sujets de prédilections sont les martyrs du 26 Mars qu’il estime trahis par le pouvoir, l’école où il dispose encore de fidèles, la corruption etc.

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rnAlpha Oumar Konaré, l’ancien Président :

De tous, c’est le seul qui n’est pas candidat. Mais cela n’enlève rien à l’intérêt que porte sur les prochaines échéances électorales. Du jour où il a passé le pouvoir à ATT à aujourd’hui, Alpha Oumar Konaré s’est gardé de s’immiscer de quelque manière que ce soit dans la gestion des affaires internes du Mali. Et depuis qu’il a été porté à la tête de la Commission de l’Union africaine, hormis les vacances de fin d’année qu’il passe à Bamako, Alpha « évite » le Mali. Il est évident pourtant qu’il suit la gestion de son successeur-prédecesseur. Il y a cependant deux données qu’aucun observateur ne perd de vue. Primo, Alpha a officiellement annoncé son intention de ne pas briguer un second mandat à la tête de l’Union africaine tout en promettant de rebondir plus haut et plus fort. Certains observateurs se perdent en conjectures sur ses véritables intentions. Secundo, même s’il n’est pas candidat la course pour Koulouba l’intéresse en ce sens que son beau-fils Tiébilé Dramé s’alignera. Ce qui ne devrait pas le laisser indifférent. Quand on sait que l’ancien Président de la République garde encore ses relations dans le pays, son engagement ou non sera suivi de très près.

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