Le RPM et la Présidentielle 2007 : Où est donc passée l’opération 3 millions de femmes pour IBK" ?"

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Certains hommes, dans leur frénésie obsessionnelle de se faire un destin improvisé, croient très facilement à tout. C’est le cas d’El-Hadj Ibrahim Boubacar Kéïta, le tout puissant ex-Premier ministre d’Alpha Oumar Konaré et complice d’ATT qu’il pourfende aujourd’hui. Pour le faire gagner en 2007, son parti avait lancé en fanfare l’opération “trois millions de femmes” .Cette opération ajoutée aux faux calculs de ses conseillers, IBK, réquinqué et ragaillardi s’est senti en mesure de battre ATTà l’élection présidentielle. Mais hélas!

En effet, l’homme a été surestimé par ses militants, quand bien même, au fond, IBK hésitait. L’affaire était devenue celle du héro Shakespearien “Hamlet” dans “to be or not to be ?“ (Agir au ne pas agir ?”) à la différence que ce dernier se battait pour une cause juste. IBK, en décidant de porter sa candidature à la présidentielle du 29 avril, se battait-il pour une cause juste ?

Evidemment non ! Pour la majorité du peuple malien, celle-ci était plutôt perplexe : comment un homme qui a soutenu l’élection d’un président de la République , qui a participé à la gestion de l’Etat et qui continuait à y participer avant la démission tardive de son représentant du gouvernement, démission faite après l’élection, pouvait se lever du jour au lendemain pour chasser ce président ? Là n’était certainement pas le problème. Le problème, c’est qu’on a plutôt vu un IBK forcé à se porter candidat. Et de ce fait, l’inévitable arriva : IBK récolte le plus mauvais score de sa carrière politique, une si riche carrière en si peu de temps qui est déjà à l’horizon. Comment en est-on arrivé là ?

Leurre d’IBK

En réalité, IBK s’est trop leurré. Il n’a jamais su prendre sa responsabilité au moment où il le fallait. Sinon, du moment où il a constaté que le “sacré deal” qui se serait passé entre lui et le président ATT n’était plus concluant, aurait mieux fait de plier bagage et se dessiner dans une opposition ferme au régime. Mais non, le châtélain de Sébénikoro a plutôt préféré se calquer sa politique de victimisation.

Alors, du haut de son perchoir du côté de Bagadadji, l’homme pouvait se permettre de lancer des piques au régime sans même s’en dédouaner. IBK a péché en laissant son représentant siéger dans le gouvernement qu’il pourfendait avec véhémence. IBK a pêché en refusant de s’assumer à temps. Enfin, il a péché en confondant des déclarations d’intentions à la réalité, en confondant la foule au peuple. Drôle de discernement de la part d’un homme d’Etat, ou du moins, qui se croit un !

Ainsi, on a pu lui faire avaler une promesse stérile de 3 millions de voix des femmes maliennes. Quel est ce parti politique malien qui peut se targuer d’avoir trois millions de militantes dans sa coupe ? Pas le RPM quand même. C’est dire due le projet était loin d’être réaliste. Mais au juste, où est donc passée cette fameuse opération 3 millions de femmes pour IBK à la présidentielle ?

Les premières responsables féminines du RPM doivent démissionner ; tout comme le BPN à sa tête IBK. Les premières pour leur irresponsabilité, et le président qui prouve qu’il n’est pas un cheval qui gagne électoralement et la direction nationale qui n’est pas à la hauteur. Si les amazones du RPM, à défaut de 3 millions de voix, n’ont pu éviter à leur président un score humiliant, que leur restent-elles ?

La question du genre, on n’en a pas besoin pour IBK, car, qu’il le veuille ou non, sa rétraite politique est proche. Mais pour ne pas le mettre dans la corbeille, son rêve d’homme d’Etat étant brisé à jamais, les cadres et militants RPM doivent au moins lui donner un titre honorifique au sein du parti, genre “Président d’honneur à vie” . Fini désormais le temps des rêves, place à la méditation.

Adama S DIALLO
SB du 11 Mai 2007

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