Le Regard : Kafougouna, ça cafouille !

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Le grand général dit-on est celui qui réussit, et non celui qui aurait dû réussir. Ceci est d’autant plus valable pour le grand politique. Le général Kafougouna Koné, nommé ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, a perdu la guerre contre les rebelles à Kidal, le 23 mai 2007. Voilà que notre Général est mêlé  à ‘’une grosse machination de la fraude éventrée à Kadiolo où l’on a découvert de vrais faux bulletins de vote’’ décriée par la presse. rn

Etrangement silencieuse durant le début du processus démocratique, l’armée s’en est allée jusqu’à présenter les excuses à notre peuple, aujourd’hui la langue d’Esope fait  son rentrée fracassante dans les rouages de notre vie politique et administrative.

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Lorsque Alpha Oumar Konaré déclarait sur Radio France Internationale (RFI) : ‘’il faut éviter à tout prix le retour des militaires au pouvoir en Afrique’’, il était conscient du danger que représentait les militaires pour la démocratie. On était encore en 2002,  quelques mois seulement avant la fin de son second mandat. Alpha Oumar Konaré, à cette époque très lointaine, présageait déjà le futur. Dieu faisant bien les choses, le danger si élégamment dénoncé se manifeste aujourd’hui devant  celui-là qui a tenu ses propos dans toute sa réalité.

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Le regretté Robert Gueï, ancien Président de la Côte d’Ivoire  disait ‘’Un général d’Armée en retraite reste toujours, un général de réserve’’. Fût-il démocrate, le militaire restera toujours militaire et adepte d’un système de gouvernement centralisé. Ce n’est donc pas surprenant de voir un ministère clé comme, l’Administration du Territoire et des Collectivités Locales, confié à un Général et que toutes les régions administratives de notre pays voire des sous-préfectures importantes, placées sous l’autorité des officiers de l’Armée.

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Pour mieux mettre en exergue son accaparement, Kafougouna a fait entorse à la loi des Finances en nommant un officier, Chef de la Direction Administrative et financière de son département. La Délégation Générale des Elections (DGE) qui a la charge de la confection du fichier électoral est dirigée par un Colonel de l’Armée, natif de la même sous-préfecture que le général Kafougouna Koné. Dans tous les ministères, un officier militaire y est présent. Il est bien vrai que ceux-ci ont été nommés par Alpha Oumar Konaré, deux ans seulement, avant la fin de son mandat. Autre fait qui devrait donner à réfléchir à la classe politique, la nomination des officiers de l’Armée et de la Police à des postes réservés uniquement à des cadres de notre administration.

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Déjà des doutes planent sur la transparence des élections du dimanche 29 Avril. Le nombre de cartes d’électeurs (7.200.000) dépasse largement le nombre d’électeurs inscrits (6.885.225). Autre fait  grave, après les accords d’Alger, signés sans l’avis du peuple et de certains chefs militaires, les deux généraux trament un autre coup sur le dos des démocrates : le déclin du multipartisme. En commençant par le hold up électoral, militairement préparé qui vient d’avoir lieu.

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Amy Sanogo

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