Le Front pour la Démocratie et la République à peine créé, est confronté à de sérieux problèmes, à travers l’implication de certains de ses leaders dans des scandales financiers. Tiéblé Dramé attendu à la barre devrait s’expliquer sur la gestion du fonds alloué au comité d’organisation du 23ème Sommet France-Afrique, tenu à Bamako en décembre 2006.
Quand, pour la première fois la justice a demandé des comptes à Tiéblé Dramé par rapport à la gestion « jugée calamiteuse » des fonds alloués au comité d’organisation du 23ème Sommet France Afrique, son parti, le PARENA a alors adressé une correspondance à plusieurs journaux de la place et au siège de certains partis politiques et associations, pour crier au scandale avec, comme seul argument, que la CASCA a reçu deux rapports contradictoires: un premier favorable et le second contre Tiéblé Dramé. Les arguments avancés par le Bureau Exécutif Central du PARENA à propos, faisaient croire que la CASCA a choisi de se prononcer sur le mauvais rapport au motif de nuire à la carrière de M. Tiéblé Dramé ce, pour des fins politiques.
L’Etat Major du PARENA avance que ce sont seulement quelques dizaines de millions de Francs CFA qui sont reprochés à Tiéblé Dramé. En matière de compte il va s’en dire quelque soit le degré de détournement le coupable ou le gestionnaire desdits fonds doit s’expliquer conformément aux textes juridiques en vigueur.
A la faveur de la présentation du 10ème bulletin, le mercredi 7 février dernier, le président de la CASCA, n’a eu aucun mal pour apporter des démentis aux allégations de la direction centrale du PARENA.
M Bréhima N Diallo a déclaré qu’il n’a pas reçu deux rapports de la part d’une quelconque structure sur la façon dont les fonds alloués au Comité d’Organisation du 23ème Sommet des Chefs d’Etat de France et d’Afrique ce, contrairement à certaines informations.
Tout ce que les détracteurs peuvent avancer comme argument, c’est que le rapport de la CASCA est tombé à un moment où il ne fallait, veillée d’armes électorales oblige. Dans les coulisses, il semble que cette affaire ait déjà semé des troubles au sein du nouveau Front pour la Démocratie et la République (FDR) dont le PARENA est membre signataire du document final au même titre que le RPM, la CDS, l’ADJ et la Convergence 200. Aussi, c’est le siège du Parena qui sert de Quartier Général pour ce nouveau front politique.
Ce rapport de la CASCA, même s’il dérange plus d’un au sein du FDR depuis sa publication, n’aura rien entamer dans les esprits des militants du parti du Bélier blanc. Le PARENA n’a pas voulu renoncer à ses ambitions et à ses prévisions en prélude aux prochaines élections présidentielles selon ses responsables. Le parti du Bélier Blanc investira son président à la candidature de la magistrature suprême, le 18 février prochain. Par ailleurs dans les différents Etats Majors des partis membres du Front pour la Démocratie et la République, certains prétendent que c’est cette situation de fait qui aurait amené M. Tiéblé Dramé à s’opposer au Président ATT. Réaction: le Président du PARENA a refusé de parapher, le 8 décembre 2006, le document final de la plate-forme de Alliance pour la Démocratie et le progrès (ADP) laquelle, on le sait, a décidé devant Dieu et les Hommes de soutenir la candidature du Général Président lors des élections présidentielles à venir.
Sur un tout autre plan, il s’avère que le rapport de la CASCA, en dehors de Tiéblé Dramé, coupe, depuis sa publication, le sommeil à plusieurs autres leaders de groupes. Parmi eux, des cadres politiques, des responsables ou directeurs de services, des gestionnaires de Sociétés publiques ou para publiques, etc.
L’ambiguïté des dispositions de l’article 10 du décret N° 04 526 /PM- RM du 12 novembre 2004 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement du Comité d’Organisation du 23ème Sommet des Chefs d’Etat de France et d’Afrique, selon lesquelles, la commission des finances prépare et exécute les budgets mis à la disposition dudit comité, laisse penser que la commission des finances peut ordonner des dépenses.
Le non respect des procédures de dépenses !
Ainsi, le président du commission des transports et des logistiques, celui de la commission des finances, le régisseur et le comptable matières ont chacun exercé de fait, la fonction d’ordonnateur, ce en lieu et place du Directeur Administratif et Financier de la Primature, qui devait être le seul et principal exécuteur des dépenses. Il ressort que le comptable matières adjoint a ordonné des dépenses, en signant des bons de commandes et a réceptionné par la suite les mêmes articles qu’il prétendait avoir acheté.
Des dépenses non autorisées mais exécutées autrement restent à vérifier!
On relève de nombreuses irrégularités, selon le rapport. Il s’agit entre autres de:
– L’absence d’appel à la concurrence, le non établissement systématique de procès–verbal de réception pour les achats effectués, dont les montants dépassent ou sont supérieurs a 500.000 FCFA, ce, en violation de l’article 6 de l’arrêté N° 92 – 0235/MB – DND du 22 janvier 1992.
– L’absence de mentions obligatoires n’identifiant pas les factures conformément à l’arrêt N°04–1866 MEF/SG du 24 septembre 2004, la non tenue du livre journal de banque pour la régie spéciale et la contribution française; la non tenue du livre journal de caisse, le dépassement du plafond des crédits autorisés en novembre 2005, créant des factures impayées d’un montant de 643.412.890FCFA.
Dans le document, il ressort que toutes ces dépenses ont été effectuées ou exécutées sans l’autorisation du DAF de la Primature, qui demeure l’ordonnateur principal des budgets, en plus de la non conformité des factures aux critères exigés par la réglementation en matière de procédure d’exécution des dépenses; du non enregistrement des contrats à la DNDC (Direction Nationale des Domaines et du Cadastre ) en violation de l’article 551 du code général des impôts; le fractionnement de certaines dépenses ; l’existence d’ordres de services (contrats de travaux, bons ,ordres de services établis de façon anormale); l’existence de procès verbaux de réceptions établis après le sommet, aux fins de paiements; l’existence de factures accompagnées d’attestations de services pour un montant de 3.539142.334 FCFA; la non définition des taches des contractants dans les contrats ; la passation de 24 marchés pour une colossale somme total de 5.604.413.311 FCFA sur les lesquels 2.147.307.150 FCFA restent encore à payer ; l’impossibilité pour la mission de déterminer le solde théorique en raison de la non tenue du livre journal de caisse des matériels manquants au moment de l’inventaire à 34.892.770 FCFA.
Voici autant de faits reprochés au leader du PARENA et à son équipe du Comité d’Organisation du 23ème Sommet des Chefs d’Etat de France et d’Afrique. S’il est vrai que nul n’est au dessus de la loi et tout individu, quelque soit son statut socio-politique, doit répondre de son acte. Il faudra éviter l’amalgame entre la politique et responsabilité individuelle des politiques.
Par Aly Moro
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