La pagaille du protocole

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Ceux qui ont suivi la télévision en ce jour d’investiture ont pu voir, sans trop y croire, la longue attente du président Burkinabè à l’aéroport. Blaise Compaoré a dû attendre 20 longues minutes dans l’avion avant de fouler le sol malien parce qu’il n’y avait personne à l’accueil. Mais ce n’était que le début d’une longue série de bourdes ponctuées d’improvisation auxquelles le « malheureux » Blaise n’allait pas échapper. Comme quand le directeur du protocole, Modibo Diarra, a décidé que les chefs d’Etas devaient monter pour féliciter ATT « parce que c’est ce qu’ils attendent tous ». Bonjour l’humilité et la modestie. Alors qu’il aurait été céans et plus pratique que ce soit le président qui descende pour saluer ses invités.
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Comme quand également le même directeur du protocole a demandé aux autres délégations de venir saluer ATT. La pagaille fut monstre et on a pu voir certains chefs d’Etat, piétinés, se lever pour ne pas se faire écraser. Le directeur du protocole qui devait être très ému ou quelque peu fatigué s’est rendu coupable de deux bourdes qui auraient occasionné des incidents diplomatiques sous d’autres cieux. La première bourde fut quand il a été annoncé à haute et intelligible voix Thomas Yayi Boni comme président du Togo. Même le président ATT a dû faire de grands gestes pour lui dire qu’il s’était trompé. La seconde bourde fut quand il a annoncé Driss Jétou, Premier ministre du Royaume du Maroc. Le diplomate qu’il est sait que les Marocains tiennent, comme à la prunelle de leurs yeux, qu’on dise le Royaume Chérifien du Maroc.

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Mais avant cette succession de bourdes et d’improvisations, certains invités ont eu tout le mal du monde à retrouver leur place. Il n’y avait rien de prévu pour indiquer les bons emplacements. On ne vous dit pas la pagaille.

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Du beau monde malgré des absents de marque

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Contrairement à ce qui avait été annoncé par certains journaux de la place, il n’y eut finalement que 7 chefs d’Etat « seulement » au lieu des 25 réduits par la fin à 17. Mais c’était suffisant au bonheur de ATT qui avait en plus, une vice-présidente (Gambie), trois Premiers ministres (Maroc, Sénégal et Côte d’Ivoire), deux présidents de Sénat (Algérie et Espagne), un président d’Assemblée nationale (Ghana), le Secrétaire d’Etat américain à l’Agriculture, le ministre des Affaires étrangères de la France, quatre envoyés spéciaux (Libye, Japon, Luxembourg et Arabie Saoudite), un président de Cour constitutionnelle (Niger).

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Mais cela ne peut masquer l’absence du président libyen, ami de ATT ; du président sud-africain ou de celui du Nigeria, ou de celle du Liberia avec qui ATT a d’anciennes relations de travail dans le cadre de la médiation, ou des représentants des présidents de la Guinée, de la Guinée-Bissau, du Togo, de l’Union africaine etc. Ce qui fait dire que ATT a payé la rançon d’une diplomatie quelque peu tatillonne.

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Le président tue le consensus, vive l’opposition

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Dans son discours d’investiture, le président ATT s’est engagé à entreprendre « toutes les reformes indispensables à la modernisation de nos institutions et à la consolidation de notre système politique ». A cet effet a-t-il ajouté, il renforcera le statut de l’opposition et à faire du leader de l’opposition une personnalité reconnue de l’Etat. Il est évident que malgré son intention de travailler avec tout le monde, ATT envisage sérieusement l’éventualité d’une opposition qui mettrait de facto fin au consensus. Ce qui devrait normalement permettre à notre démocratie de revivre en laissant peu dela place aux dérives constatées. Il faut rappeler qu’en Mauritanie, le pas a été sauté et le chef de l’opposition jouit de tous les avantages reconnus à un ministre par exemple.

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La longue et belle limousine du président

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Un confrère de la place, le Challenger pour ne pas le nommer, avait vendu la mèche deux jours avant l’investiture : le président s’est fait acheter une nouvelle voiture en remplacement de l’habituelle 607 appelée à faire valoir ses droits à la retraite après de bons et loyaux services rendus à Koulouba. Mais seulement, celle que nous avons vue le vendredi dernier n’avait rien avoir avec la photo qui a été publiée par notre confrère où on a pu voir une belle et remarquable américaine. En effet, c’est dans une belle limousine Mercedès que le couple présidentiel a fait son arrivée sur l’esplanade du Centre international des conférences de Bamako. Qu’à cela ne tienne, il semble que le président ATT tienne encore à sa 607. Sitôt la gerbe de fleur déposée au monument des Martyrs de l’Indépendance, le président a fait partir sa belle limousine pour se retrouver dans son habituelle 607.

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