Jusqu’à l’heure où nous mettions sous presse, ils étaient sept candidats à avoir déposé leur dossier auprès de la Cour constitutionnelle pour la présidentielle du 29 avril prochain, avant l’heure fatidique de minuit, ce 30 mars 2007.
ATT, IBK, Tiébilé Dramé et Boubèye Maïga : Mamadou Blaise Sangaré, Oumar Mariko et Mme Sidibé Aminata Diallo, la seule femme à se lancer à la conquête de Koulouba.
C’était hier, jeudi 29 mars, à minuit la fin du dépôt des candidatures auprès de la Cour Constitutionnelle. Au moment où nous mettions sous presse, ce sont six hommes et une femme qui avaient déposé leur dossier au grand complet. Il s”agit du président sortant, Amadou Toumani Touré ( vendredi 23 mars à 16h 10 mn) Ibrahim Boubacar Kéïta ( lundi 26 mars à 19 h) Blaise Sangaré (mardi 27 mars à 13h 30 ) Tiébilé Dramé (mercredi 28 mars à 12h 30 mn) Soumeylou Boubèye Maiga ( mercredi 28 mars à 20h 30 mn) Dr Oumar Mariko ( jeudi 29 mars à 11h 15 mn ) et enfin Mme Sidibé Aminata Diallo ( jeudi 29 mars à 13h 10 mn).
Le premier ( ATT) et la dernière ( Mme Sidibé Aminata Diallo)qui ont fait acte de candidature sont des indépendants. Cependant, le candidat ATT a trente trois partis derrière lui. Des formations politiques qui ont renoncé à la conquête du pouvoir pour faire allégeance à un homme, au mépris des principes élémentaires du multipartisme et de la démocratie.
C”est pourquoi ce groupe de partis, réunis au sein de l”Alliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP) a d”énormes difficultés à rallier ses militants à cette cause. D”où la campagne permanente lancée par ATT depuis bientôt deux mois, avec le soutien de l”appareil de propagande qu”est l”ORTM. Il entend ainsi gagner dès le premier tour la présidentielle.
Quant à Mme Sidibé Aminata Diallo, elle est peu connue dans le Mali profond et même dans le District de Bamako. A part ses étudiants de la Faculté des Sciences Economiques, rares sont ceux de l”Université du Mali qui ont entendu parler une seule fois de cette brave dame. Idem dans le milieu des associations féminines où cette candidature a fait des jalouses. Certains observateurs la considèrent comme une diversion à l”instar de la candidature du comédien Guimba en 2002. Les mauvaises langues racontent que sa caution de dix millions de nos francs lui a été payée par le président ATT.
Même son parrainage par des députés a été semble t-il fait par des élus de la nation proches de Koulouba. Ce qui est sûr, c”est qu”elle n”a aucun soutien dans les milieux politique, syndical, associatif et même féminin. Ce qui confirme que c”est bien une candidature fantaisiste.
Les cinq autres candidats sont des leaders politiques qui ont des groupes, des appareils plus ou moins organisés derrière eux. L”ancien Premier ministre, Ibrahim Boubacar Kéïta, président du RPM est très populaire dans les milieux ruraux et surtout intellectuels. En raison de son français châtié et de son bilan élogieux à la tête du gouvernement durant six longues années, au cours desquelles, il a donné le goût du travail bien fait aux maliens, mis fin à la chienlit ambiante, amélioré la croissance économique qui a atteint les 6,5% contre actuellement 5%. C”est sa méthode de gérer l”Etat qui a fait de lui un homme du peuple. Nombreux sont nos concitoyens qui veulent renouer avec la méthode IBK
Tiébilé Dramé n”est pas également un inconnu. Ancien chef de la diplomatie malienne, il a de bonnes relations à l”étranger et surtout avec les Maliens de l”extérieur. Leader estudiantin dans les années 70, sa génération continue d”avoir de l”estime et de la considération pour lui. Il tire le vivier de son électorat de cette sympathie. Il a des idées et entend les mettre en œuvre dès le 9 juin prochain, s”il était élu président.
Soumeylou Boubèye Maiga est un pur produit du sérail ADEMA. Il est donc bien connu par toutes les structures de cette formation politique qui l”a exclu du parti pour avoir refusé d”accompagner la candidature d”ATT. Sa force, c”est bien son calme olympien, sa connaissance du pays et ses propositions pertinentes. Celui qui estime que le Mali doit changer, peut changer et va changer pourrait bien surprendre ses adversaires de l”ADEMA qui murmurent qu”il ne dépassera guère les 2%.
Quant à Dr Mariko, tout le Mali a entendu parler de lui lors des évènements du 26 mars. C”est bien lui qui a dirigé la "vénérable institution qu”est l”AEEM" dont l”apport a été déterminant dans la chute de la dictature. Mariko est un homme populaire bien aimé dans les milieux paysans et aurifères qu”il ne cesse de défendre. Il a également des idées qui jurent avec la langue de bois. Sa candidature est sérieuse puisqu”il défend de façon constante les opprimés et les victimes du système ATT.
Enfin, Blaise Sangaré croit fortement en la démocratie et en ses valeurs. C”est dans ce cadre qu”il participe à l”élection présidentielle parce que pour lui, une formation politique a vocation de concourir aux suffrages des citoyens.
Elu récemment membre du Haut Conseil des Collectivités, dans la région de Sikasso, Blaise Sangaré a du monde dans cette zone notamment à Bougouni, son fief natal dans lequel son parti a toujours enlevé les quatre sièges de l”Assemblée nationale.
Qui enlèvera parmi ces sept candidats le fauteuil présidentiel ? On le saura le 29 avril ou le 13 mai prochain.
Rappelons que la Cour Constitutionnelle va examiner ces différentes candidatures et rendra officielle ce samedi 31 mars la liste provisoire des candidats. Elle donnera ainsi vingt quatre heures aux citoyens pour d”éventuels recours avant de rendre public l”arrêt définitif de la liste des candidats à la présidentielle d”avril, le lundi prochain.
Précisons enfin que la campagne électorale sera ouverte le 8 avril.
Candidats, à vos marques !
Chahana TAKIOU
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