Il l’a cherché, il l’a obtenu : un second mandat de 5 ans à la tête du Mali. A partir de ce vendredi 08 juin, commence pour le Président Amadou Toumani Touré un nouveau challenge. Et les Maliens, dans leur grande majorité, attendent un nouveau ATT. Un homme nouveau qui s’efforcera de donner un nouveau souffle au Mali.
Comme il l’a lui-même claironné tout au long de la campagne, “le temps est venu pour notre pays de forcer son destin et d’entamer son décollage socio-économique”. Cela, il le faut. Au regard de l’Etat de déliquescence totale de certains pans de la société, l’ancien nouveau Président du Mali n’a pas le choix. Le changement est impératif. Dans son Projet pour le développement social et économique du Mali (PDES), ATT lui-même reconnaît qu’il faut “distribuer équitablement les fruits de la croissance”, et qu’un “nouvel état d’esprit et un nouvel élan avec des femmes et des hommes entièrement dévoués à la cause nationale” est plus que nécessaire. Pour cela, il faut qu’il s’attache les services d’hommes et de femmes rigoureux, bannissant le népotisme rampant qui avait cours pendant le quinquennat passé. Une impitoyable lutte contre la corruption et la délinquance financière doit être enclenchée. Ces Maliens qui piochent à deux mains dans la malle commune doivent être arraisonnés pour de bon. Et le Président doit prendre des séries de mesures pour endiguer le pillage et le détournement impunis des ressources de l’Etat. ATT compte “développer le dispositif de prévention et de répression déployé depuis 2002 pour davantage de résultats”. Cela nécessite la “réforme des finances publiques, des DAF et la relecture du Code des Marchés Publics”. L’organisation des Etats Généraux de la Lutte contre la Corruption et l’élaboration du Projet national partagé de lutte contre la corruption, seront tout aussi importantes.
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Pour “mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut”, les postes de direction stratégiques doivent être pourvus sur base d’appels à candidatures. Le Président Touré compte récompensera alors le mérite et sanctionner l’échec. Avec cette politique, les derniers de la classe, comme on le voit aujourd’hui, ne seront pas les plus récompensés. Alors, plus de passe droit, d’emprunt d’escaliers pour escalader en un clin d’œil l’échelle sociale. Le Président Amadou Toumani Touré doit également établir des “contrats d’objectifs avec les hommes et les femmes qui devront s’engager à assurer la bonne gouvernance”.
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ATT est aussi contraint de mettre un frein à la déliquescence de l’Administration. Il est de notoriété publique : les fonctionnaires maliens ne travaillent pas. Plutôt, la majeure partie roule pour eux-mêmes. Dans les services publics, l’affairisme, le clientélisme sont rois. Sur la justice, ces tares ont été moult fois décriées par les justiciables. Reconnue comme une des plaies de notre société, elle sombre de jour en jour dans une décrépitude malgré les immenses efforts consentis par l’Etat pour la rendre plus performante. Il faut à la justice malienne un “sursaut salutaire” de l’ensemble de ces acteurs, en corrigeant les lenteurs qui l’a grippent pour qu’à terme soient définitivement mis fin aux abus de droit et aux décisions iniques.
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Ibrahim Guindo
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