Comme annoncé depuis longtemps par les fluctuations de la scène politique, le Rassemblement Pour le Mali a choisi de figurer au starting-block de la prochaine compétition présidentielle. Sans grande surprise, les Tisserands ont jeté leur dévolu sur Ibrahim Boubacar Keïta. Investi à la faveur d’un 2ème congrès ordinaire – où il a mérité d’être reconduit au poste de N°1 du parti, IBK a profité de l’occasion de mettre le pied dans le plat. Par des allusions tantôt directes, tantôt claires obscures, il s’en est pris à une démocratie pervertie par le galvaudage, des pratiques autocratiques ayant transformé certains de ses anciens en négociateurs de leurs propres sorts.
Dans un discours d’investiture où il promettait tacitement le changement aux nombreux militants présents au Centre International de Conférence de Bamako, IBK s’en prend au régime en ces termes parmi tant d’autres : « Il ne s’agit pas (…) de dresser un catalogue d’infrastructures à construire, d’équipements agricoles à distribuer pour réussir un douteux « remake » du miracle indien ou malaisien ». Par la même occasion, le candidat tout fraîchement désigné du RPM met en doute le statut d’état démocratique d’un Mali où la manifestation d’ambitions présidentielles peut attirer une foudre d’inimités à un candidat.
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Et de s’interroger sur les raisons pour lesquelles les Maliens doivent plébisciter un système qui leur impose une « imposture démocratique ». Aussi l’adversaire de ATT s’engage-t-il, par la même profession de foi, à fonder un Etat de droit véritable et non factice. Poursuivant dans la même veine, celui qui a toujours entretenu une opposition tout aussi factice au pouvoir n’a point tari de diatribes indirectes à l’adresse du locataire actuel de Koulouba. Il trouve en clair que les Maliens se doivent de sauver leur « unité nationale contre les dérives régionalistes auxquelles nous assistons aujourd’hui ». Une allusion qui n’est sans doute pas tombée dans l’oreille de sourd tout comme celles jetées, quelques heures auparavant, à la face d’anciens alliés très actifs aujourd’hui au sein de l’ADP.
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En effet, pour avoir opté pour cette alliance politique, ses compagnons du défunt ‘Espoir
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Et puisque l’occasion lui a été donnée de répondre, à travers le message de son regroupement politique, le président du CNID ne s’est pas non plus passé de rafraîchir la mémoire de l’ancien Premier ministre en quête aujourd’hui de plus de justice et d’équité. Me Tall a en effet attiré l’attention d’IBK sur le fait que leur regroupement commun, en l’occurrence Espoir 2002, avait en son temps librement et « sans contrainte choisi de soutenir le même ATT ». Ce n’est donc pas aujourd’hui qu’un soutien à ATT devrait forcément se manifester sur la base de la compromission, a laissé entendre l’avocat, non sans s’attirer la foudre d’une foule manifestement intolérante.
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Conspué après chaque propos, le président du CNID n’en était pas perturbé au point de renoncer à faire allusion à certaines inconséquences du candidat IBK visiblement différend du premier de Alpha. Le porte-parole de l’ADP a en effet pu se retenir de faire allusion aux abus et affres dont il a fait l’objet pendant une certaine étape de la démocratie malienne. Pour ce qui concerne les hostilités de la foule de militants RPM, Me Tall dit s’en être déjà habitué lorsqu’il dirigeait l’opposition parlementaire sous la primature du même IBK.
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A noter que les autres entités politiques ont été différemment accueillies à l’ouverture comme à la clôture du 2ème qui a par ailleurs enregistré la présence majoritaire des tendances défavorables au soutien à un indépendant. Soumeylou B. Maïga, les acteurs de l’ADJ, Oumar Mariko de Sadi, entre autres, étaient soit ovationnés, soit reçus avec accolades, reconnaissance et déférence. Comme quoi, à défaut de rassembler des ennemis politiques d’antan autour de sa personne, ATT les réconcilie autour d’une hostilité partagée à ses intérêts politiques.
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