Investiture de SOUMEYLOU BOUBEYE MAIGA : Je serai le candidat de ceux qui souffrent le plus

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Le samedi 24 mars dernier, Soumelou Boubèye Maïga a été officiellement investi comme candidat de Convergence 2007 aux élections présidentielles du 29 avril prochain. Ce fut lors d’une cérémonie très sobre en présence d’un millier de personne et de ses alliés du Front pour la Démocratie et la République. Seul à prendre la parole, Soumeylou a présenté sa candidature sous le triple sceau du souvenir aux luttes multiples pour la démocratie, de la fidélité aux engagements et de la revendication du bilan de l’Adéma, de la nécessité de se battre pour les plus pauvres et les plus démunis.rn

Depuis le 25 novembre date du premier meeting de l’ASMA, Soumeylou a habitué ses militants et ses invités à des supports visuels pour retracer son parcours, celui de la lutte pour la démocratie. Le samedi, il a fait projeter le film des événements de mars 1991. La salle a pu revoir des figures emblématiques comme Me Demba Diallo, Me Drissa Traoré, Bakary Karembé, Pr. Mamadou Lamine Traoré etc. Forte émotion dans la salle où certains n’ont pas pu retenir leurs larmes. Soumeylou qui voulait montrer que sa candidature n’est pas une imposture a rendu hommage à tous les anciens dont Abdrahamane Baba Touré, Kadari Bamba. Mieux, il a tenu à expliquer pourquoi le 24 mars : « c’est le jour où les représentants de la coordinations des organisations et associations démocratiques a remis ses revendications à Moussa Traoré et c’est le jour où les premiers morts ont pu être enterrés ».

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Soumeylou a lancé un appel aux militants de l’Adéma  et à tous les autres qui sont aujourd’hui frustrés de voir loeur formation politique abdiquer en rase campagne: « au-delà de cette salle je voudrais m’adresser aux vrais militants de l’ADEMA, à tous les militants aujourd’hui en deuil de leurs partis respectifs. Je sais votre indignation et votre tristesse devant la démission et l’abdication ». Mieux, Soumeylou a tenu à déclarer que l’essentiel des réalisation de ATT est le fruit des politiques initiées par l’Adéma de 1992 à 2002. « 80% des réalisations solides et durables entre 2002 et 2007 sont issues des politiques menées de 1992 à 2002 » a déclaré SBM. Histoire de dire au Président sortant de relativiser son bilan et surtout de montrer en quoi le bilan de l’Adéma, jugé « politiquement inopportun » par Dioncounda Traoré, pourrait être gênant pour ATT.

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Depuis novembre où Convergence 2007 a été lancé, SBM s’est toujours présenté comme celui qui a le souci des pauvres. « Je serai candidat pour faire gagner ceux qui souffrent le plus » a-t-il réaffirmé samedi dernier. Ce qui sonne en échos de ses propos de Ségou où il déclarait qu’il sera candidat pour faire gagner ceux qui attendent des solutions et ceux qu’on voudrait échanger comme de la marchandise. Ceux qui souffrent le plus sont les scolaires qui voient « le système scolaire en totale déshérence exposant notre jeunesse à l’errance, à l’absence d’avenir rassurant. Les populations s’échinent à construire des écoles malgré la modicité de leurs moyens ; quand elles y parviennent elles ne trouvent pas d’enseignants à recruter et quand elles en recrutent elles ne parviennent pas à leur assurer plus de deux à trois mois de salaire.

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Pendant ce temps, 60% des ressources publiques engagées dans ce secteur ne parviennent pas à destination parce que captées, dissipées, détournées ». Ceux qui souffrent ce sont les pauvres : « Près de 70% des Maliens vivent dans la pauvreté c’est-à-dire quasiment sans revenus, sans accès à l’eau, à l’éducation; à la santé. Dans la zone cotonnière cet appauvrissement est aggravé par le surendettement des cotonculteurs qui avoisine les 60%. Près de 80% des points d’eau modernes sont soit vétustes, soit en panne, ou fournissent de l’eau impropre à la consommation ».

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Ceux qui faisaient encore des plans sur la comètes ; ceux qui avaient entrepris de dire que SBM ne faisait que bluffer et qu’il n’irait jamais jusqu’au bout ; ceux qui excellaient encore dans la désinformation en distillant savamment l’idée qu’il ne travaillait en fait que pour ATT ; et tous les autres en sont pour leurs frais. Soumeylou est candidat et il promet que la situation va changer

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La force du changement est en chacun de nous.

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Messieurs les Présidents des Partis et Mouvements membres du FDR,

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Camarades et Chers Amis membres de l’ASMA et de CONVERGENCE 2007,

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Honorables invités,

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Il y a exactement quatre mois, le 25 novembre 2006, nous procédions ensemble dans cette même salle au lancement de CONVERGENCE 2007 ; que nous avons voulu espace dense et ouvert à tous, inscrit dans une démarche de rénovation et de restructuration d’une action politique fondée sur la proximité avec le Peuple, ainsi que dans la préservation d’une pratique politique démocratique pour une gestion transparente du pays.

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Ce jour là, venant d’horizons divers, ayant des parcours différents, nous nous sommes retrouvés autour d’idées simples ayant pour noms la Liberté, la Solidarité et l’Unité.

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Ce jour là venus de loin et même de très loin, comme aujourd’hui, nous avons tenu à communier dans la recherche d’une espérance et dire qu’unis et mobilisés, nous avons en nous suffisamment de force, de ressources et de conviction pour porter et imposer le changement devenu indispensable si nous voulons rompre avec la spirale d’une confusion savamment entretenue, du désengagement, du fatalisme, de l’abdication et de l’opportunisme.

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Ce jour là, j’ai écouté avec fierté, attention et émotion les appels à une candidature aux élections présidentielles d’avril 2007 afin de contribuer à redonner confiance en notre capacité collective à bâtir une société juste, solidaire et de progrès au bénéfice du plus grand nombre.

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En réponse, conscient de l’ampleur de l’enjeu et des défis à relever je vous avais assuré de mon engagement et de ma disponibilité.

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Depuis cette date, j’ai sillonné notre pays et, dans une démarche permanente d’écoute, d’explication, de concertation et de dialogue j’ai rencontré des hommes et des femmes inquiets mais déterminés, partageant le même souci d’un Mali respectueux des différences, d’un Mali de progrès où l’injustice ne mine pas la paix sociale, des hommes et des femmes soucieux d’un Mali garantissant l’épanouissement de tous ses fils de l’intérieur comme de l’extérieur dans la sérénité et la sécurité.

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C’est pourquoi en ce jour et en ce lieu, vous remerciant de votre confiance je vous réaffirme encore une fois que je suis totalement engagé à vos côtés, totalement prêt et disponible.

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« Je serai candidat pour changer la vie

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 de ceux qui souffrent le plus »

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C’est donc avec confiance et détermination que je serai candidat aux élections présidentielles d’avril 2007 pour changer la vie de ceux qui souffrent le plus, pour redonner un sens à l’action publique, pour œuvrer à fonder le compromis social sur les valeurs démocratiques et républicaines.

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Camarades et Chers Amis

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Le 24 Mars est une date mémorable dans la lutte pour l’avènement de la démocratie pluraliste dans notre pays. En effet, c’est le 24 mars 1991 qu’au nom de la Coordination des Organisations et Associations Démocratiques que feu Bakary Karembé pour l’UNTM, Feu Me Demba Diallo pour l’AMDH, Feu Abderhamane Baba Touré pour l’ADEMA, Me Amidou Diabaté pour le CNID, Me Drissa Traoré pour le Barreau, Hamadoun BA pour l’AEEM ont porté à Koulouba au Président de la République de l’époque les revendications du Mouvement Démocratique. C’est ce même jour que dans l’après-midi furent enterrés dans l’actuel Carré des Martyrs du cimetière de Niaréla ceux qui furent, à notre grand regret à tous, les premiers morts de l’insurrection de mars 91.

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C’est dire que ma candidature s’inscrit dans un devoir de mémoire et une obligation de fidélité envers notre lutte commune et envers tous ceux dont le sacrifice nous a permis d’être là.

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Aussi, me permettrez-vous en ce jour solennel de rendre hommage à certains de nos camarades qui ont été pour ma génération à la fois des modèles et des compagnons.

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Je voudrai citer Yaya MAIGA co-animateur avec entre autres avec Feu Yolo Tollo de la fraction de la Section Soudanaise du Parti Africain de l’Indépendance qui devait donner naissance en 1966 au Parti Malien du Travail.

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Je voudrai rendre hommage à Feu Kadary Bamba. Quand en 1969 à la suite d’un mouvement de grève des étudiants de l’Ecole Normale Supérieure les Abderhamane Baba Touré, Sissoko Marie Bernard, Mamadou Doucouré VZéro, Santigui Mangara, Ogoniangali Monobème, Oumar Sadou Yattara furent arrêtés, sur instruction du Parti et par discipline Kadary Bamba accepta de se constituer coupable à la place de Alpha Oumar Konaré que le PMT voulait protéger pour lui permettre de terminer ses études. Bamba écopa comme les autres de 23 mois et 9 jours d’emprisonnement et d’une sanction disciplinaire de 6 mois de retard à l’avancement après sa libération.

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Je voudrai enfin rendre hommage à notre ancien Président Feu Abderhamane Baba Touré. Premier professeur Malien titulaire d’une licence à regagner le pays, il partira en Guinée en 1958 pour répondre avec d’autres intellectuels panafricanistes à l’appel de patriotes de ce pays frère, il nous a dirigé pendant un quart de siècle avec fermeté, humilité, rigueur et probité au sein du PMT et de l’ADEMA.

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Il nous a, entre autres, enseigné qu’en toutes circonstances il faut rester debout et digne.

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J’appartiens, avec les Sy Ousmane, Sy Kadiatou Sow, Tiébilé Dramé, Amidou Diabaté, à une génération qui a eu la chance exceptionnelle de militer et d’avoir la confiance de tels hommes qui n’ont jamais hésité à donner leur énergie, leur force, leur vie et dont le courage, la ténacité, la détermination, la générosité et la fidélité nous inspirent pour toujours.

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« 80% des réalisations solides et durables entre 2002 et 2007 sont issues des politiques menées de 1992 à 2002 ».

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Camarade et Chers Amis,

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Nous devons d’autant plus nous saisir du flambeau, que la situation actuelle de notre pays est fort préoccupante.

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J’ai dit tantôt que j’ai sillonné le pays. J’ai certes constaté que 80% des réalisations solides et durables entre 2002 et 2007 sont issues des politiques menées de 1992 à 2002. Mais j’ai aussi relevé que notre pays est considérablement fragilisé. Près de 70% des Maliens vivent dans la pauvreté c’est-à-dire quasiment sans revenus, sans accès à l’eau, à l’éducation; à la santé. Dans la zone cotonnière cet appauvrissement est aggravé par le surendettement des cotonculteurs qui avoisine les 60%.

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Près de 80% des points d’eau modernes sont soit vétustes, soit en panne, ou fournissent de l’eau impropre à la consommation.

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Le système scolaire est en totale déshérence exposant notre jeunesse à l’errance, à l’absence d’avenir rassurant. Les populations s’échinent à construire des écoles malgré la modicité de leurs moyens ; quand elles y parviennent elles ne trouvent pas d’enseignants à recruter et quand elles en recrutent elles ne parviennent pas à leur assurer plus de deux à trois mois de salaire. Pendant ce temps, 60% des ressources publiques engagées dans ce secteur ne parviennent pas à destination parce que captées, dissipées, détournées. De fait avec un indice de 2,9/10, nous figurons malheureusement parmi les pays à fort niveau de corruption. Parallèlement, la volonté de caporalisation systématique est telle qu’aujourd’hui aucun démembrement de la puissance publique n’inspire l’impartialité et l’intégrité, érodant ainsi progressivement la confiance des citoyens dans la capacité de l’Etat à assurer notamment leur sécurité, un traitement équitable devant la loi.

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Au plan extérieur la voix du Mali s’est progressivement tue entraînant le déclin de l’autorité et de l’influence de notre pays ainsi qu’une faible aptitude à protéger nos compatriotes vivant à l’extérieur.

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Camarades et chers amis,

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Comme vous le voyez, les défis à relever sont nombreux et immenses:

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Promouvoir une Gouvernance fondée sur le respect scrupuleux des principes démocratiques et républicains

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Restaurer la puissance publique dans toute sa plénitude, notamment par la renaissance de l’autorité et de l’impartialité de l’Etat, la réhabilitation de la mission de service public et le renforcement de la morale et de l’éthique publiques.

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Promouvoir une république une et indivisible mais plurielle qui, par une accélération volontariste de la décentralisation, permettra sur la base de la loi, et non pas d’arrangements de circonstance, d’aménager des discriminations positives pour rattraper des retards de développement liés à l’histoire et la géographie.

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Passer à une nouvelle étape du processus de décentralisation à travers une plus grande responsabilisation des collectivités territoriales notamment en matière d’aménagement du territoire, d’investissements et de relations extérieures, favorisant ainsi l’émergence de pôles régionaux véritablement compétitifs.

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Assurer la transparence de la gestion des ressources publiques, en instaurant notamment un Observatoire des Finances Publiques accessibles aux partenaires sociaux.

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Améliorer le dialogue et la collaboration avec les partenaires sociaux.

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Assurer l’accès de tous les Maliens à un Minimum Social Commun portant sur l’eau, la santé et l’éducation de base.

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Garantir les droits et libertés des Maliens de l’Extérieur et œuvrer à leur implication dans le développement économique du Pays à travers l’amélioration du cadre juridique d’investissements de leurs ressources.

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« La situation doit changer. La situation peut changer. La situation va changer »

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Tels sont les grands axes d’une Autre Gouvernance.

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Il s’agit aujourd’hui comme hier d’assurer, dans la fidélité en nos idéaux, la stabilité et l’approfondissement de notre démocratie, de promouvoir le développement de notre pays dans un esprit d’équité territoriale, de garantir l’épanouissement de nos compatriotes dans la solidarité, la justice, la sécurité et la sérénité. Nous nous attacherons à le faire avec toutes les forces politiques et sociales qui se reconnaissent dans ces ambitions. Nous nous attacherons aussi à le faire en sachant que nous partageons une communauté avec tous les peuples de notre sous-région et de l’Afrique.

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Au-delà de cette salle je voudrais m’adresser aux vrais militants de l’ADEMA, à tous les militants aujourd’hui en deuil de leurs partis respectifs. Je sais votre indignation et votre tristesse devant la démission et l’abdication. Je sais aussi que vous comprenez et soutenez notre combat qui est une étape de notre lutte commune pour une véritable démocratie pluraliste fondée sur des partis politiques forts, crédibles, seuls remparts contre toute forme de dérive.

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C’est pourquoi je ne doute pas un seul instant de votre soutien et de votre mobilisation à nos côtés.

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Camarades et Chers Amis

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La situation doit changer

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La situation peut changer

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La situation va changer

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Pour vaincre, nous devons rester soudés aux populations, leur parler de leurs problèmes et leur tracer des perspectives claires, les convaincre que la capacité de changer la situation, que la force du changement est en chacun de nous.

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Nous mènerons une campagne de respect, une campagne intransigeante et responsable sans céder à la provocation, à la surenchère et à l’anathème, une campagne à la hauteur de la dignité qui sied à la fonction présidentielle.

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Je vous donne l’assurance d’accomplir ma nouvelle tâche comme j’ai toujours rempli mes missions. Conformément aux intérêts du pays. Conformément à mes convictions de toujours.

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Avec la conviction que la victoire est au bout du chemin parce que la force du changement est en chacun de nous.

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La Nouvelle REPUBLIQUE du 2 Avril 2007

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