Au delà du coupé-décalé issu des listes des dépités que nous évoquions la semaine dernière, le vrai constat est que les grands partis (ou supposés tels) sont bien coincés et ont pratiquement le dos au mur. La réalité a cassé leurs velléités hégémoniques montrant qu’aucun d’entre eux ne s’est senti fort ou bien préparé pour gagner largement les bords du palais de Bagadadji. Ceci est d’autant plus vrai pour les grosses pointures de l’ADP que la présidentielle ne leur a pas permis de se jauger.
Les électeurs s’étant plus mobilisés pour ATT que pour les partis qui l’ont accompagné. Quant aux pontes du FDR, ils ont dû comprendre qu’une bonne manière de contrer les désagréments de la présidentielle (fraude, manipulation et autres délinquances électorales) est de mixer les listes. C’est donc le dos au mur pour ne pas dire contraints et forcés que nos politicards ont constitué leurs listes de dépités. La fonction de parlementaire étant devenue le sésame tant elle «plus que nourrit» son homme, au delà même de l’immunité qu’elle lui accorde. Surtout pour certains candidats à la délinquance avérée le plus officiellement du monde.
La contrainte concerne aussi le 1er des maliens qui sera investi dans la plénitude de ses fonctions le 8 juin prochain. En effet Zounzani 1er est lui aussi dos au mur et passe sûrement des nuits blanches depuis son plébiscite officiel par les 9 sages du Dibida. La coïncidence de son investiture avec le démarrage (le 9 juin) de la campagne législative l’oblige à agir. Car les maliens en général et l’ADP en particulier l’attendent au tournant du 8 juin. Il doit forcement donner un premier signal relativement à ses promesses de campagne et à son discours de victoire du 12 mai dernier.
Ainsi, entre ses équations, une solution plausible du moins heureuse pour lui (et peut être la république) serait de se dégager du mur en nommant un gofernement de transition en vue de montrer patte blanche au peuple et au FDR par un appel qui serait à priori poliment rejeté à cette date. Cette éventualité fort probable permettrait d’accorder quelques maroquins et bien de strapontins à ses nombreuses ouailles. Il pourrait ainsi se la couler douce en se tapant de bonnes vacances sur le dos de ce gofernement de gestion des affaires courantes et du front social qui pourrait avoir de la compréhension envers des nouveaux venus qui bénéficieraient du temps (une grâce) de s’approprier leurs dossiers. D’ici là les législatives auront connu leur épilogue et le général Président pourrait stratégiquement former son gofernement d’union au prorata de la représentativité de chacun. Avec des ministères d’Etat (stratégiques) pour mieux fédérer les énergies. A contrario Zounzani 1er sera pris dans son propre piège et bonjour les dégâts. Avec la navigation à vue qui n’augure jamais le meilleur.
Mahamane Hamèye CISSE
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