IBRAHIMA BOUBACAR KEITA : «On ne dirige pas pour plaire !»

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En cette veille d’élection présidentielle, la grande inquiétude des partis politiques, précisément ceux de l’opposition, demeure celle relative à la transparence électorale. Aussi, pour démontrer leur désaccord à l’égard de ce phénomène, ces partis usent de toutes les occasions opportunes qui s’offrent à eux pour mettre en garde. Le Rassemblement pour la Mali (RPM), s’est servit du podium de son meeting, tenu le samedi dernier au stade omnisports de Bamako, pour faire passer son message.

Ce jour est un jour de joie pour nous. Ce spectacle qui s’offre à nous démontre la vitalité que possède notre parti pour arriver à bon port en 2007 ". Tels sont les propos introductifs tenus par la présidente de l’union des femmes du RPM, Mme Nène Astou, devant des centaines de militants et en présence de certaines autorités diplomatiques ayant fait le déplacement. Il s’agit notamment des ambassadeurs des Etats-Unis, de la France et du Burkina Faso dans notre pays. Mais aussi des représentant des partis tels que le MPR, le Sadi, le RDR, la CDS, l’Adéma, le BDIA, l’ADJ. 

Comme l’on pouvait s’y attendre, la présidente des femmes a axé ses propos sur la situation économique et sociopolitique de notre pays. Elle dira que le système de gestion appliqué aux affaires du pays, n’est qu’un système exécrable et antidémocratique. Selon elle, c’est un système qui, en plus d’être profitable à une minorité, contribue à hypothéquer l’avenir de la grande majorité. L’alternance souhaitée, un certain 30 juin 2001 dans le même stade doit enfin voir le jour, selon Nène Sow. Car le peuple malien, dont la patience n’est nullement assimilable à l’ignorance, a enfin découvert la réalité. Il sait (le peuple), dira l’oratrice, désormais que cette alternance qui est devenue impérative, est la seule voie qui lui est offerte pour mettre fin au clientélisme, au trafic d’influence, à l’injustice qui ont ôté la vedette aux valeurs traditionnelles et aux réalités ethniques de notre pays.

Pour illustrer la pauvreté qui sévit notre pays, Mme Nènè Astou a expliqué, qu’ en plus d’être une réalité interne, c’est une situation qui a pris des dimensions internationales, comme en témoigne le dernier rapport du PNUD. Un rapport, il faut le dire, qui classe notre pays parmi les trois derniers du monde. (Nouvelle Liberation, c’est sur maliweb . net)  Elle a ensuite mis l’accent sur les échéances électorales prochaines tout en soutenant qu’ils ne se laisseront jamais dupé et que personne ne réussira à leur retirer leur victoire. " Ne nous laissons pas démobiliser et méfions nous des campagnes d’intoxication et de la propagande des autres. Nous exigeons des élections libres et transparentes. L’expérience de 2002 nous a servit de leçon, voilà pourquoi cette fois-ci nous veillerons au grain et nul ne nous ôtera notre victoire ", a expliqué Nènè Astou.

Comme pour répondre à la coordinatrice des femmes, le secrétaire général de la jeunesse du parti, Moussa Tembiné lui succéda au micro en ces termes : " Nous ne nous laisserons pas divertir.

Certes, dans ce pays l’ambition est devenue un crime, mais nous resterons debout afin que le droit de chacun soit rétabli ". M. Tembiné ne s’est point arrêté là. Il poursuivra son discours en faisant une critique détaillée des maux dont souffre la jeunesse malienne et qui ont pour maître mot LE CHOMAGE. " La situation est plus qu’alarmante. Anéantie par le chômage, la jeunesse malienne se voit contrainte à l’immigration. Les fonds alloués pour la lutte contre le fléau qu’est le chômage sont utilisés à d’autres fins. Le système est abominable, il est appliqué au seul rythme du pourvoir d’Etat. La démocratie est assassinée, sans quoi, que vaut une CENI sans le RPM.

Ces pratiques miroitent la volonté de tricher, mais nous restons confiant et nous irons aux élections. Nous sommes conscients de notre victoire et nous ferons tout pour la préserver. A ce titre, la cour constitutionnelle doit jouer son rôle. "  Pour sa part, le président du parti, Ibrahim Boubacar Keita a déploré l’incohérence dont fait montre le chef de l’Etat et la vilenie qu’affiche certains responsables politiques. " Tout homme digne doit,  autant que possible, être cohérent. C’est une qualité à laquelle chacun doit s’efforcer à atteindre. C’est cette cohérence qui fait qu’un chef d’Etat doit rester égal à lui-même en toute circonstance.

Ne pas diriger pour  plaire et éviter de s’entremettre pour diviser. " Afin d’affirmer que son parti a des caractéristiques tout à fait contraires aux autres partis et que seul le choix du peuple demeure la prérogative du bureau politique nationale du RPM, Ibrahim Boubacar Keita a expliqué que le parti du tisserand ne saurait trahir ce peuple qui l’a crée le 30 juin 2001.

Car c’est ce peuple qui est sa sève et c’est de ce peuple qu’il puise sa vitalité. Il a ensuite promis de tirer tout au clair le mois prochain lors des assises du parti. Il s’agira d’annoncer, de manière officielle, la candidature et aussi le candidat du parti.

Ousmane KONE

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