La proximité des échéances électorales a le don d’enflammer la cervelle de Ibrahim Boubacra KEITA, Président du RPM. Un jour, il nous promet un tsunami post électoral si la présidentielle devait se jouer à un tour ; le lendemain, il ne tarit pas d’épithètes méprisants sur le Mali sous ATT : « démocratie tropicale » « pire dictature », « régionalisme outrancier », on vous en passe et des meilleurs.
Pour celui qui affirme avoir refermé le livre-tract du Sphinx, à la lecture des premières pages, on est absolument frappé par la télépathie entre les deux hommes, qui s’abreuvent à la même source lexicale. Mais il en est des esprits maléfiques, comme des belles pensées, ils finissent toujours par se rencontrer quelque part.
« L’injure est la dernière arme de ceux qui n’ont plus rien à dire », proclame la sagesse populaire, qui mérite bien d’être revisitée par IBK.
Mais la vérité de chaque homme est en lui-même ; celle d’IBK est une suite de mensonges, d’impostures, de dissimulation et de faux-semblant. Les Maliens attendent de tous ceux qui aspirent à les gouverner, qu’ils soient d’abord et avant tout eux-mêmes et fiers de ce qu’ils sont.
« Les grands hommes, dit Claude Frisoni, sont soucieux d’éthique, les petits d’étiquette ». La course à l’étiquette, chez Ibrahim Boubacar KEITA, c’est le mensonge organisé sur son cursus. Un de ses thuriféraires rappelait, pompeusement, il n’y a guère longtemps, son passage au Lycée Janson-de-Sailly ; mais pour les bons et moyens élèves, il y avait bien une vie après le lycée.
Il n’en fut pas autant pour des étudiants médiocres de la trempe d’IBK qui cala sec en deuxième année, à l’université, sans même pouvoir empocher le DEUG (Diplôme d’Etudes Universitaires Générales). Rares furent ses condisciples à s’en rendre compte ; astucieusement, le cancre, peu doué mais bonne bouille, avait réussi à entrer dans les bonnes grâces du rectorat et à décrocher un petit boulot au bureau des inscriptions.
Bonnet d’âne
Qui pouvait imaginer que cet étudiant, pour parodier les rappeurs, qui était constamment sur la place, avait été tout simplement effacé des tablettes académiques, exclu ? Ceux qui s’en souviennent, ajoutent volontiers sa passion pour le journal Le Monde, dont l’édition du jour, était son inséparable compagnon. Après tout ça fait classe, et ça fait intello ! Son autre passion ? Les lettres classiques, le latin et le grec qu’on enseignait au lycée, à l’époque. Ses langues dites mortes ont un côté snob dont il usa et abusa pour impressionner ses interlocuteurs.
Un patron de presse de la place, sous le coup de l’agacement, l’avait gentiment invité à arrêter de nous servir pour oui ou pour un non, son latin de cuisine.
Et moi ça me rappelle cette sentence d’un de mes professeurs qui disait à propos de ceux qui ont une propension à montrer qu’ils en savent un bout : « le savoir, c’est comme de la tarte au chocolat, moins on en a, plus on en étale ». Et toc !
L’hebdomadaire Jeune Afrique, dans les colonnes duquel il éructe contre ATT, avait écrit noir sur blanc, en son temps qu’IBK avait un CV « arrangé », une manière bienséante pour dire qu’il avait menti sur ses états de service universitaires. Pour le dire trivialement, le DEA de Relations internationales et tout le reste, c’est du pipeau !
« Qui vole un œuf, volera un bœuf ». Qui ment sur son cursus, trompera les Maliens sur des choses bien plus graves. Les philosophes maliens se souviennent de la bourde, fruit d’une ignorance crasse, qu’il avait faite en attribuant, dans un de ses discours, le concept de « l’Homme Unidimensionnel » à John K. Galbraith, alors que la paternité en revient à Herbert Marcuse.
Pieux mensonge
Mais le pire des mensonges chez cet homme, c’est la ruse qu’il déploie pour tromper Dieu et les Musulmans du Mali et du Monde. Je vous le jure devant Allah Sub’Hana watallah qu’il ne cesse d’invoquer, à longueur de discours, IBRAHIM BOUBACAR KEITA alias IBK continue de boire de l’alcool. Des députés maliens peuvent en témoigner, qui ont parfois, dans les missions à l’étranger, éprouvé la honte de leur vie en voyant le président de leur institution tituber dans les réceptions sous le coup de l’ivresse.
IBK est libre de boire le nectar de son choix, mais rien n’autorise un adorateur de Bacchus à instrumentaliser la question religieuse. Après tout, nous avons chacun nos vices, et ce débat aurait pu et du être tabou si le Président du RPM avait décidé de vivre sa relation à l’alcool dans la stricte intimité. Nulle prétention, de notre part, à jouer les Moudjahiddines, mais que s’arrêtent l’imposture et le blasphème, car l’Islam n’est pas soluble dans l’alcool !
« Les grands hommes, écrit Claude Frisoni, sont soucieux d’éthique, les petits d’étiquette ». Le souci de l’étiquette pour IBK, c’est d’accoler le nom du Président Alpha Oumar Konaré au sien. On en oublie qu’il fut, il y a seulement quelques jours, le plus virulent contempteur de l’ancien président. « Alpha m’a trahi, alors que j’ai sauvé son régime » ! Telle était la rengaine servie par l’éternelle victime de tout le monde.
Ingratitude
Pour les Maliens, qui misent encore une Roupie de Sansonnet sur cet homme, qu’ils ouvrent bien les yeux pour lire ce que j’écris là : « il y a quelques mois, le président Konaré était de passage à Bamako. Au cours d’un de ses déplacements dans la ville, qu’il effectue toujours dans une totale discrétion, les policiers avaient eu à bloquer la voiture de l’ancien Chef d’Etat dans une file pour laisser passer le cortège du président de l’Assemblée Nationale qui, comme on ne le sait pas assez, est un drogué de la sirène. IBK avait appris plus tard que le petit cortège (un véhicule de sécurité et la voiture du président Konaré) avait été arrêté pour le laisser passer, lui, le grand-quelqu’un. Au grand étonnement de ceux qui étaient témoin de la scène, IBK s’était écrié : « C’est le plus beau jour de ma vie ! ». Konaré bloqué, IBK en roue libre, quelle belle revanche pour qui a perdu le sens de la mesure et des choses.
Voilà Ibrahim Boubacar KEITA tel qu’en lui-même, engoncé dans ses petits et grands complexes et ingrat comme pas deux. On comprend mieux a posteriori le propos du Président Konaré, dans sa dernière adresse à la Nation. De mémoire, je retiens qu’il avait dit à peu près ceci : tout ce qui a été fait sous notre mandat a été de notre fait, je dirai même de MON FAIT » pour que ne subsiste le moindre doute sur le vrai patron de l’Etat du temps de l’ADEMA.
Une façon comme une autre de rabattre le caquet à ce fainéant que rebute le travail foncier, qui a toujours eu la modestie de s’accaparer le travail des autres. On aura remarqué, dans l’Interview à Jeune Afrique, il fait table rase des Chefs de gouvernement qui l’ont précédé dans la fonction, mais surtout du Premier Ministre Mandé Sidibé qui a accompli, en deux ans sous la direction de Konaré, les actes majeurs du Mandat comme l’organisation réussie de la CAN 2002.
Les observateurs, les plus avisés de la vie politique malienne, affirment sans détours, que le Président Konaré n’a jamais eu autant la mainmise sur les affaires de l’Etat que pendant la présence de IBK à la Primature. Il laissait au « tonneau vide », que la Sorbonne nous a rendu, le soin de faire le bruit et lui s’occupait de choses plus sérieuses.
Riche comme Crésus
Il en est du mensonge comme du saut à l’élastique : c’est le premier qui est difficile, le reste vient tout seul. C’est le même IBK qui a regardé les Maliens, dans le blanc de l’œil, pour leur asséner, pendant son congrès d’investiture, que tout ce que lui Ladji Bourama possède, il le tient de l’héritage familial ou de ses fonctions de manière licite.
Il ne s’est pas trouvé une âme charitable, dans le salle, pour lui rappeler l’audit de sa gestion à la Primature effectuée par l’Inspection des Finances et qui révéla des trous d’une profondeur abyssale digne du Grand Canyon et surtout beaucoup de gymnastique comptable et financière, aux antipodes de l’orthodoxie en matière de gestion.
Le temps nous dira ce qu’il a fait avec les deniers publics octroyés à l’assemblée nationale, qu’il préside, mais il n’est pas superflu de rappeler à ce molosse commis à la défense de la démocratie que c’est sous la « pire dictature » de ATT que le budget de l’Assemblée nationale est passé de 3,7 milliards CFA en 2002 à 8 milliards CFA en 2007, soit plus de 100% d’augmentation en cinq ans.
Quel dictateur magnanime que ce Amadou Toumani Touré qui, non content de faire plébisciter IBK à la tête du Parlement (l’ADEMA avait plus de députés à l’époque, l’URD n’était pas encore créée), lui donne tous les moyens de ses frasques personnelles. Car il faut bien admettre aujourd’hui que ce qui est donné pour améliorer le cadre de travail de nos députés, sert beaucoup plus à assurer le confort personnel d’un président de l’assemblée nationale boulimique, à souhait.
Mais le mensonge, qui poursuivra IBK, tout au long de la prochaine campagne, c’est l’accusation gratuite et infondée de « régionalisme outrancier », autre fantasme du Sphinx, contre le Président ATT. Les services compétents ne manqueront de faire éclater la vérité des chiffres, mais il nous paraît opportun d’informer le Président du RPM que la route en construction entre Gao, Ansogo, Labbezanga-frontière du Niger mobilisera 48 milliards de FCFA, que dans les infrastructures de toutes natures (routières, ferroviaires), l’Etat n’a pas investi, au cours de ces cinq ans, moins de 100 milliards de FCFA dans la région de Kayes.
Mais le plus important, c’est que les Mopticiens ne se sont pas trompés sur la portée de l’injure qu’IBK faisait à toute une région, sous prétexte de nuire à un concurrent potentiel à l’élection présidentielle.
Ce qui est surtout incompréhensible à l’affaire, c’est le fait qu’il maintienne sa présence dans un gouvernement qui fait du régionalisme outrancier, acclimate une démocratie tropicale, en y ajoutant, toute honte bue, que son parti a été supplié d’entrer dans le gouvernement. C’est son humilité légendaire qui l’empêche de poursuivre en nous révélant que c’est une arme sur la tempe qu’il accepté, lui-même, de présider l’Assemblée Nationale. Foutaise !
Il y a bien longtemps que de nombreux Maliens ont compris que le problème de IBK, ce n’est ni ATT, ni un autre, mais bien sa propre personne qu’il s’évertue, depuis des lustres, à construire le plus avantageusement possible sur du faux et du faux-semblant. On connaît donc le défaut de la cuirasse et ce trompeur ne perd rien pour attendre. Comme il est peu soucieux d’éthique, il faudra lui coller l’étiquette qu’il mérite.
Yacouba Koné,
Consultant Banankabougou
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