Ces larmes de Ibrahim Boubacar Keïta, porte-étendard du Rassemblement Pour le Mali à la présidentielle 2007, traduisent-elles une émotion, une amertume ou le regret d’un rendez-vous manqué et peut-être devenu anachronique ? A cause notamment des ruptures entre l’ancien Premier Ministre d’Alpha et le milieu dont il se réclame.
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Il ne s’agit somme toute pas d’une totale déception, même si IBK devait avoir été quelque peu éconduit par rapport à ses attentes initiales. Qu’à rien de tout cela ne tienne, les habitants du Mandé, selon toute évidence, n’étaient pas restés indifférents à son passage, la semaine dernière, dans la contrée mythique. Liens de sang obligent, à tout le moins, ils sont massivement sortis pour assurer un accueil des grands jours au président du Rassemblement Pour le Mali, au fils du terroir en quête de viatique, voire de cuirasse, pour le combat électoral où il venait juste de s’engager. Banderoles, gadgets et slogans ont ainsi été au rendez-vous et brandis tout le long d’un séjour assimilable à un véritable retour aux racines, dont IBK est coupé depuis plusieurs générations. Ses traces ne paraissent toutefois pas assez profondément enfouis dans le passé pour ne plus retentir dans les fibres émotives d’un enfant qui s’estime vraisemblablement le plus prodigieux parmi l’élite qui tire ses origines du Mandé profond. Ainsi Ibrahim Boubacar Keïta n’a pu s’abstenir, au cours de son bref contact avec ce qu’il reste de ses souches, d’arroser la terre de ses ancêtres de grosses gouttes lacrymales.
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Difficile de dire avec exactitude à quelle occasion avait-il sacrifié à son habitude de sangloter, mais l’image ci-contre est suffisamment illustrative de la scène. Mais quels sont les motifs réels des larmes versées par le candidat du Rassemblement Pour le Mali à Kangaba ? La question est d’autant moins superflue que sa récente visite en plein cœur du Mandé, à en croire des confidences, aura fini de révéler les distances qui séparent le plus sérieux des challenger d’ATT des réalités du milieu de ses aïeux. Il nous est revenu en effet qu’IBK et sa compagnie, à l’instar de plusieurs visiteurs dans la zone, n’ont guère failli à l’usage qui consiste à faire le tour de la case sacré. Ce faisant, la délégation du candidat RPM, soit par mégarde ou par négligence très coupable, aurait versé dans la désacralisation, ni plus ni moins, ajoutent nos sources. Et pour cause, il semble que contre toute décence en la matière, le lieu de culte de Kangaba a fait l’objet d’une ronde à sens inversion, devant le regard médusé de connaisseurs très rigoureux sur le respect des mœurs.
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Vrai ou faux difficile pour l’instant de le confirmer. Ce qui est en revanche évident c’est que le passage de l’ancien Premier Ministre n’a pas été sanctionné d’attentes comblées, tout au moins parce que ses plus sages interlocuteurs du Mandé ont brisé ses ardeurs va-t-en guerre en lui proposant l’entente comme alternative à l’hostilité qu’il entretient avec ATT, président de la République sortant. Ce n’est pas tout. Les populations des diverses contrées du Mandé, plus que quiconque, ont moult raisons pour se méfier des propos d’IBK, quand il leur promet la réalisation de la route Kangaba-Bamako en cas d’accession à la magistrature suprême. Il se trouve en effet qu’il s’agit d’une vielle promesse qu’il avait personnellement faite du temps où il régnait sans partage sur la primature, mais qu’il avait manqué de tenir. Soit par négligence, soit par manque de fermeté.
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A.Keïta
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Ibrahim Boubacara Keïta: « On a refusé de construire la route de Kangaba parce que je suis originaire du Mandé »
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Le régime en place se serait-il abstenu de construire la route Bamako-Kangaba au motif qu’Ibrahim Boubacar Keïta est originaire du Mandé ? Cette question posée aux conférenciers a offusqué plus d’un. Elle avait cependant tout son sens. Et pou cause. Dans le quotidien national l’Essor n° 15933 du lundi 16 avril 2007, on peut lire ceci : « A Bakoumana, IBK a promis de réaliser la route Bamako – Kangaba s’il gagne l’élection : « on a refusé de construire cette route parce que je suis originaire du Mandé » a-t-il soutenu ». En réponse, le conférencier Me TAll a invité les protagonistes à éviter pareils amalgames et attitude régionaliste. La construction ou d’une route n’enlève nullement au ressortissant d’une localité son statut d’originaire du Mandé. Aussi, poursuit-il, le financement de ladite route est déjà acquis et les travaux seront bientôt entamés…
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B.S.D
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