Eu égard au rang du Mali classé 175ème sur 177 pays pauvres dans le monde, selon un rapport du PNUD, Ibrahim Boubacar Kéïta estime qu”ATT a eu tort de prendre comme slogan de campagne "le Mali qui gagne". A son avis, avec ATT, c”est plutôt le Mali qui perd, avec la famine qui frappe à nos portes, la baisse de performance dans plusieurs domaines tels que la culture du coton, l”école, le chômage des jeunes, la corruption, le népotisme, l”affairisme et la couardise tendant à lui ôter tout crédit aussi bien sur le plan national qu”international. A Koutiala, sa ville natale et Sikasso où il se trouvait en campagne le lundi 16 avril dernier, le candidat du Rassemblement Pour le Mali (RPM) a développé chacun de ces points pour asseoir son jugement sur des faits irréfutables.
Adopté par les Koutialais et rassuré par les Sikassois, qui lui ont réservé un accueil triomphal, le lundi 16 avril dernier, IBK est passé à la vitesse supérieure dans ses dénonciations des dérives du pouvoir ATT.
Arrivé vers 19 heures dans la capitale de l”or blanc où une impressionnante mobilisation l”attendait en fin de matinée, IBK a été obligé de reporter, comme à Ségou et à San, le meeting tant attendu au regard de l”insuffisance des forces de l”ordre pour canaliser la foule qui débordait dans tous les sens au stade municipal. Ainsi, comme prétexte au report, IBK a soutenu qu”il ne souhaite pas rencontrer ses militants et sympathisants, surtout ceux de Koutiala, sa ville natale. Toutes choses qui n”ont pas été du goût de plusieurs d”entre eux qui ne voulaient pas rater l”occasion de voir l”enfant du terroir ce dimanche 15 avril au lieu du lundi 16 avril, jour ouvrable où la plupart d”entre eux ont obligation de se présenter soit à l”école ou dans les services. Mais qu”à cela ne tienne, la rencontre du lundi 16 avril a drainé une foule considérable, cette fois-ci, à la maison du peuple.
Dans ce bain de foule où la joie était au comble, IBK a pris la parole pour, d”abord, remercier les Koutialais pour l”avoir adopté en temps qu”un des leur. Aussitôt, il a déclaré que le ridicule voire l”irrationnel ne tue plus dans ce pays quand le général ATT affirme qu”avec lui, le Mali gagne.
Pour appuyer sa thèse, le candidat du Rassemblement Pour le Mali (RPM) se demande comment peut-on parler d”un Mali qui gagne avec un rang de 175ème sur 177 pays parmi les plus pauvres du monde, d”un Mali où la famine, les baisses de performance dans les domaines de l”agriculture surtout en ce qui concerne la culture du coton, l”école, le chômage des jeunes, la corruption, le népotisme, l”affairisme et la couardise tendent à lui ôter tout crédit aussi bien sur le plan national qu”international. "Il faut que nos hommes politiques soient honnêtes, dignes et qu”ils aient peur de Dieu. Ils ont vendu leurs partis à ATT afin de suivre ce dernier non pas parce qu”il a bien travaillé mais parce qu”ils sont à la recherche de strapontins. Quant à nous, nous préférons ne pas avoir de places que de suivre un individu populiste, ignare qui n”a rien d”autre à prouver aux Maliens que la promotion d”un clan au détriment du peuple. Un Mali qui gagne avec lui, c”est sa famille, son épouse, ses enfants et les militants du Mouvement Citoyen. Quand je vois à la télévision nationale des inaugurations par-ci et par-là, je ris car je sais comme d”autres Maliens avisés, qu”ATT n”est en train d”entreprendre aucun travail qui ne fasse pas partie de nos projets à l”ADEMA avec Alpha Oumar Konaré" a-t-il déclaré partout où il est passé.
«ATT : ça suffit comme ça !»
Aussi, IBK a-t-il laissé entendre qu”ATT a toujours abusé des biens publics. "Il a toujours fait la campagne avec les moyens de l”Etat pour des fins politiques partisanes" avant de rappeler que celui qui nous dirige n”est pas un démocrate comme il l”avait si bien dit sur la prestigieuse Radio France Internationale (RFI), il y a de cela, environ une dizaine de jours.
En ce qui concerne la gestion du pays, IBK a estimé qu”ATT fait un pilotage à vue. "ATT : ça suffit comme ça !" s”est-il exclamé.
Tout comme à Fana et à Dioïla, le vendredi 13 avril, la brûlante préoccupation du coton est revenue sur le tapis à Koutiala et à Sikasso. Sur la question IBK a encore une fois de plus révélé que son parti dispose d”un plan de sortie de crise face à la situation désastreuse de la CMDT qui va du redressement de la société à la rigueur dans la gestion en passant par l”annulation des dettes des périodes de difficultés.
Sikasso en délire
Le RPM a pris sa revanche sur le jeune député Housseini Guindo dit Poulo. C”est ainsi que l”on peut commenter la réussite de la visite d”IBK dans la capitale du Kénédougou, le lundi 16 avril dernier. Annoncé pour être un fiasco total par les partisans du député qui ont été radiés du parti pour indiscipline, la visite de Sikasso a défié toutes les prétentions par son caractère extraordinaire. En effet, Sikasso a rassuré IBK et ses camarades. Un accueil exceptionnel s”étalant sur une longueur d”une vingtaine de kilomètres en dehors de la ville, un cortège assez impressionnant avec à la bouche des slogans comme "IBK, le Kénédougou est avec toi, personne d”autre ne pourra détourner notre vote".
Une pierre certainement jetée dans le jardin du jeune député qui avait laissé entendre que le RPM à Sikasso, c”est lui et qu”après lui, ce sera le déluge, d”où l”organisation d”un contre-meeting qui n”a pas été à hauteur de souhait. Selon des sources concordantes en provenance de Koulouba, IBK a été mieux reçu qu”ATT. Les mauvaises langues disent qu” ATT est parti sans dire au revoir. Cet état de fait, ils l”assimilent au comportement de certains membres du Mouvement Citoyen dont Dr Ali Touré et un certain Kampo qui ne jouissent d”aucune crédibilité à Sikasso.
IBK : j”irai à Kidal
Au cours de sa campagne, IBK a souvent abordé le brûlant dossier des évènements du 23 mai dernier avec l”attaque de Kidal et de Ménaka. Considéré à tort comme étant l”ennemi de la paix à cause de sa fameuse lettre dénonçant l”Accord d”Alger, IBK a tenu à faire savoir aux Maliens qu”il n”est pas un va-t-en-guerre, loin s”en faut. "Nous avons dit que nous ne sommes pas d”accord avec l”Accord d”Alger. Nous avons dit que force doit rester à la loi et au pouvoir. Un seul individu ne peut pas se lever un beau matin en allant engager tout le pays dans des situations qui méritent réflexion. Nous ne sommes pas d”accord avec cette méthode et nous ne serons pas d”accord avec celle-ci. Cela ne veut pas dire que nous sommes les ennemis des touaregs. Dieu est mon témoin, cette franche de la population malienne croit en moi plus qu”à ATT. Elle sait que je suis un homme de parole contrairement à ATT».
Envoyé spécial Alassane DIARRA
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