Tout le monde sait que les activités du Mouvement citoyen et des partis de l’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP) sont financées par des détournements d’argent au détriment du Trésor public.
Comme avant chaque échéance électorale importante, le circuit de blanchiment de l”argent sale se met en marche à plein régime. Le Mali est devenu ainsi depuis l’arrivée de cette camarilla à la tête de l’Etat la destination prisée de l’argent blanchi. Il est en tous les cas parmi les principaux points de passage de l’argent sale.
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Il y a quelques mois, le livre « ATTcratie : la promotion d’un homme et de son clan » révélait des accointances entre les proches du pouvoir et les bandits qui ont dévalisé la succursale de la BCEAO à Bouaké. Et les oreilles qui entendent tout et les langues qui se délient trouvent que les sanctions infligées à la soldatesque suite au match Togo-Mali du 27 mars 2005 sont la conséquence de cette affaire ténébreuse. La reprise des aides abondantes à notre pays y trouve sans doute un début d”explication.
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De sources généralement bien informées, certaines structures fantômes sont créées pour les surfacturations d’achat de matériels agricoles et d’autres biens de grande consommation. Cela, pour alimenter le trésor de campagne du candidat-président. L”attribution des marchés publics serait un « vaste système d”entente organisée ».
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Rien qu’à éplucher les marchés exécutés par les entreprises du bâtiment qui ont obtenu entre 2002 et 2007 des marchés pour la construction et/ou la rénovation des logements sociaux, des routes, des lycées et autres, on se rend aisément comptes que certaines ont été favorisées à tour de rôle les unes par rapport aux autres selon un tour de table préétabli par les attributaires de marchés respectifs entérinés par des commissions d”appel d”offres, soucieuses seulement d”assurer le respect de cette répartition équitable entre les entreprises « sélectionnées » et acquises à la cause.
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En outre, ce dispositif d”entente anticoncurrentielle et de favoritisme a été mis en place et fonctionne à la faveur de pratiques corruptrices sous-jacentes. En effet, l”attribution de ces marchés est subordonnée au versement par ces entreprises de commissions au Mouvement citoyen et affidés. Ces malversations liées à l”attribution de ces marchés sont sues, mais tues.
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Le président ATT est évidemment au courant de ce genre de collecte de commissions occultes auprès des entreprises, et tout son lien avec les marchés attribués aux entreprises donatrices. ATT, par amour pour le Mali et par devoir doit se prononcer sur ces dossiers ténébreux qui affectent dangereusement la gouvernance du pays. Doit-on oublier les multiples voyages payés outre atlantique en espèces pour ces « amis » du président.
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Les marchés publics alimentent les caisses des partis inféodés au Mouvement citoyen. En cette veille d’élections générales, la suspicion entourant la coalition qui soutient le pouvoir grandit. Opaque et camouflé dans d’inextricables labyrinthes, ces prélèvements/financements occultes sont difficiles à cerner. La boulimie de pouvoir des partisans d’ATT suscite aujourd’hui maintes controverses. Il y a en effet, dans le Mali d’ATT, beaucoup de dossiers financiers, industriels, politiques sulfureux auxquels, soit en personne, soit par hommes liges interposés, ATT est mêlé.
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Mise en coupe réglée
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Beaucoup d’argent est utilisé pour financer la campagne électorale en cours ou à séduire des électeurs indécis sans qu’on ne sache exactement leur provenance. Au même moment, une tension de trésorerie est perceptible au trésor public. Combien sont-ils ceux qui attendent d’être payés pour des travaux exécutés, alors que le président se permet d’offrir à tour de bras des millions de F CFA en espèces à d’illustres inconnus sans motifs apparents ?
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Tout le monde est « arrosé » de billets de banque. Personne n’échappe à la générosité du président, même les imams pour quelques dizaines de millions de francs. Quelles que soient les explications fournies ou à fournir, ces comportements ont fini par jeter une lumière crue sur une réalité connue de tous : le financement de la campagne du président candidat est assuré par l’Etat. Certains diront que cela a longtemps fait partie intégrante de notre culture politique. Mais il faut donc savoir s’arrêter.
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A l’instar des Etats reconnus mafieux, le Mouvement citoyen et ses affidés sont en train de mettre en coupe réglée les marchés publics, qui se chiffrent à des centaines de milliards de F CFA. Un pactole qui, non seulement fait le bonheur des entreprises privées, dont le carnet de commandes ne désemplit pas, mais encore sert de source intarissable pour les caisses des amis du président. Les rapports de connivence au sommet de l’Etat avec les opérateurs économiques, la mainmise du pouvoir sur l’appareil judiciaire, ont créé une culture de la compromission permanente que personne ne peut remettre en question sous peine d’être écarté du partage du gâteau.
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Le culte de l’argent facile, les coûteuses inaugurations, les surfacturations, la certitude de l’impunité et un total mépris de l’éthique ont amplifié démesurément ces pratiques. Au cours de ces cinq dernières années, les pouvoirs publics ont totalement cédé à l’affairisme et sacrifié, avec un parfait cynisme, toute morale et tout projet politique alternatif sur l’autel de la « real politik ».
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La confusion dans les discours et l’absence des programmes de gouvernement lisibles, le fossé qui s’est creusé entre le citoyen, le militant et les partis politiques transformés pour des besoins alimentaires de leurs leaders en froides machines de pouvoir, le clientélisme tentaculaire, monnaie d’échange de la fidélité de l’électorat, ont lentement mais sûrement contribué au développement d’un lourd climat de suspicion, voire à la déstructuration de l’Etat.
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Ce mal-être pourra se transformer en abstention, voter blanc ou simplement en vote sanction pour un candidat anonyme. L’indifférence des populations face au destin de la cité. L’inquiétude va crescendo. Les citoyens se sentent menacés, confrontés qu’ils sont quotidiennement à la grande pauvreté et au chômage.
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La coalition sortante porte une responsabilité écrasante : elle a en effet appliqué une implacable logique budgétaire qui a accru les inégalités et alimenté les phénomènes d’exclusion. Les chaleureuses félicitations adressées par les institutions de Brettons Woods ou l’autosatisfaction du Premier ministre ne nous émeuvent plus.
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