Entre Nous : Les leçons du jour

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Une semaine après l’ouverture de la campagne entrant dans le cadre du scrutin présidentiel du 29 avril, 13 jours avant la grande explication, aucun fait notable en terme d’indicateur fiable, ne nous permet de nous fixer de façon définitive sur son issue.

La foule, partout la foule, voilà ce à quoi nous assistons, pendant que les visas d’accès au sacre suprême, c’est-à-dire les cartes d’électeur attendent désespérément preneurs. Que se passe-t-il donc dans la tête des Maliens qui, curieusement, ne manquent aucune occasion pour remplir stades et artères ?

Qui, pour serrer une main présidentielle ; qui, pour brandir une pancarte à l’effigie de son leader, si ce n’est pour ‘‘baga – bagater’’ le camp d’en face ?

En attendant que la campagne n’atteigne, cette semaine, sa vitesse de croisière, revoilà ‘’Le sphinx’’, l’auteur anonyme du pamphlet ‘’ATT-cratie. Il signe son retour par un second bouquin dans lequel il demande aux Maliens de barrer la route à la réélection planifiée du président sortant, Amadou Toumani Touré.

Il se trouve dans les bacs depuis le 12 avril et à 11 euros. Une promesse tenue ?

Un second tome qui vient dans l’arène presque au même moment que l’ouvrage sur Koulouba d’Ousmane Sow. Deux ‘’patates chaudes’’ en l’espace d’une petite semaine sur les bras de Sambourou. On ne peut pas dire que le parachutiste de président est dans les bonnes grâces des écrivains. C’est une des vertus de la démocratie, comprend-il personnellement, même s’il reste toujours obsédé par la recherche de l’identité du ou des auteurs. Au fait, Me Tall, qui aurait mené des enquêtes en France à cette fin, a-t-il eu gain de cause ?

L’autre fait marquant, voire événementiel en cette période d’activité électorale, c’est le ralliement spectaculaire de Soumaïla Cissé. Seule la pratique politique sous nos cieux peut réserver de telles surprises. Elle n’a, dit-on, ni éthique ni logique, en tout cas sous nos chauds soleils où, seul, le tube digestif importe. Qui aurait crû que le candidat de l’Adema de 2002, déçu du comportement de certains de ses camarades avec, en tête, Dr Marimantia Diarra, soutien avéré et déclaré aux causes du président ATT, refasse chemin avec ce groupe qu’il vouait aux gémonies et à cause duquel il avait claqué la porte? Autre temps autre mœurs.

Par ce ralliement spectaculaire et pas forcément désintéressé, le président Soumaïla Cissé donne définitivement raison au groupe des dix (10).

Pour beaucoup d’observateurs, l’Urd n’a plus sa raison d’être, s’il est vrai que le problème qui s’était posé entre les deux clans de la ruche s’appelait Amadou Toumani Touré. Alors n’est–on pas en droit d’espérer du côté du président ATT, en cas de réélection, au moins une tentative de fusion de l’Urd dans l’Adema ?

Le schéma n’est pas à exclure lorsqu’on sait aussi, que dans les coulisses, on parle d’une possible ascension de Soumaïla Cissé à la primature à la faveur du remaniement prévu après les législatives. D’autres voient plus loin et plus haut : Soumi en train d’ores et déjà de jouer son rôle de dauphin présumé. ‘’Yé ! A té diya !’’. Ça va être caillou, comme dirait l’autre.

SORY HAIDARA

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