En Route pour KOULOUBA en 2007 : Des questions à l’ancien Premier Ministre d’AOK

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Le Congrès tant annoncé du Rassemblement Pour le Mali (RPM) vient ainsi de se tenir le dimanche 28 janvier 2007, avec, à la clé, l’investiture du Président du Parti, Ibrahim Boubacar Kéïta, candidat officiel des tisserands pour les prochaines joutes présidentielles, dont le premier tour est prévu pour le 29 avril 2007. Fort donc de cette confiance renouvelée en lui par ses adeptes, l’Honorable Ibrahim Boubacar Kéïta, subitement, ferveur populaire ou oubli, a retrouvé le sens de ses verbes à consonances tranchantes qui, malheureusement, risquent de se retourner contre lui.

Comme disent les bamanan “le verbe peut manger son homme”, c’est aussi fort de ce précepte que nous avons décellé dans les propos d’IBK, lors de son tout premier discours en tant que candidat du RPM et principal challenger de l’actuel Chef de l’Etat pour les élections présidentielles de 2007, des écarts de propos qui frisent avec des affirmations gratuites. Loin de nous toute subjectivité, c’est aussi pour cela que nous avons décidé de poser trois questions à l’ancien Premier Ministre d’ Alpha Oumar Konaré qui se présente aujourd’hui comme le “sauveur du Mali”

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Après avoir posé les fondements de notre pays à travers son passé glorieux à la lumière duquel il apparaît que le Mali sait ce que c’est que l’Etat depuis le 11e siècle, IBK dira en substance : “ l’Etat n’est donc pas une création coloniale au Mali. C’est bien, nous souvenant de tout cela que lorsque nous fûmes conviés aux affaires au niveau  que chacun sait, nous avons partagé avec le Président KONARE le souci d’un redressement rapide de l’Etat et de son autorité.

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Une autorité fondée sur le droit et le dialogue permanent avec le peuple, notamment à travers un système de concertations générales à l’échelon national et à celui régional.

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Un Etat bien campé dans son rôle de sécurisation des personnes et de leurs biens, régulateur du champ économique sans en être acteur d’aucune façon,  d’égal partage au seul bénéfice de tous les fils du pays, un Etat non populiste et surtout repoussant toute démagogie antinomique, avec une gestion moderne. Enfin, un Etat fondé solidement sur le règne du droit. En sorte qu’il suffise de le dire pour assurer l’harmonie sociale et la quiétude politique et économique. Un Etat impartial et non partisan.

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Voilà l’Etat que nous avons essayé de construire et dont nous sommes fiers d’avoir posé les fondations.”

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Ibrahim Boubacar Kéïta a-t-il pu réaliser ce “souci d’un redressement rapide de l’Etat et de son autorité quant il était premier Ministre ? Voilà la première grande question posée à l’actuel candidat du RPM, dont le développement donne à poser des sous questions. Est-ce cette autorité qui arrête des opposants, les humilie, les enferme en violation de toutes les procédures judiciaires et des textes des droits de l’homme qu’ IBK appelle une “autorité fondée sur le droit et le dialogue permanent avec le peuple”. Est-ce cet Etat dans lequel plus de 27 nouveaux milliardaires ont été ‘‘fabriqués’’ de toute pièce sur le dernier public, cet Etat dans lequel les hauts cadres de l’Administration sont devenus des opérateurs économiques, que celui qui veut aujourd’hui solliciter le suffrage des maliens appelle un “Etat bien campé dans son rôle de sécurisation des personnes et de leurs biens, régulation du champ économique sans en être acteur d’aucune façon, d’égal partage au seul bénéfice de tous les fils du Mali ?” Non ! Certainement qu’IBK nous parle d’un Etat autre que celui dont-il est fier aujourd’hui d’avoir posé les fondements en tant que premier Ministre, celui là même où l’Etat était confondu au parti, où on n’avait aucune honte à taxer le Gouvernement de “Gouvernement ADEMA”. Non, c’est pas cet Etat là que l’actuel Président du RPM, dans ses souvenir, appelle un “ Etat impartial et non partisan”.

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De ses souvenirs à la réalité, celui qui, pour son parti, incarne le changement note : “Après les derniers évènements survenus dans notre vie politique nationale, il est loisible à chaque Malien de dire, selon son inclination où est la prétendue démocratie malienne aujourd’hui ? Ce qui est sûr et évident pour tout citoyen, c’est la difficulté à comprendre et à admettre que d’être simplement candidat à une élection, fut-elle présidentielle, puisse faire d’un parti et de son candidat des ennemis jurés à combattre et essayer d’abattre par tous les moyens. Cela relève plutôt des pratiques chères à des régimes qui se trouvent aux antipodes de la démocratie”. Qui cherche à abattre IBK ? Voilà la deuxième grande question. “Quand on a peur de la réalité, l’esprit accepte toutes sortes d’imaginations pourvu qu’elles apaisent son équiétude” , disent les Marxistes-Léninistes. Est-ce déjà la peur bleue qui s’accapare d’IBK, l’homme qui, dont la victoire a été prophétisée par le prophète du 21e siècle, Nabilaye Bakari Konimba  Traoré? IBK n’est-il pas comptable des actions de ce régime qui se trouve aux antipodes de la démocratie? Régime dans lequel son représentant occupe toujours le poste du Ministre de l’Environnement. Que certains hommes politiques ont la mémoire courte, sinon ce ne sont pas eux, les acteurs politiques, qui se sont érigés en rempart contre la candidature du Général Amadou Toumani Touré en 2002. Doit-on empêcher un Malien, fut-il indépendant, jouissant de tous ses droits et devoirs, à briguer la magistrature suprême ? Ne serait-ce pas là une violation flagrante de la constitution malienne qui en donne droit à tous les Maliens ? En toute franchise, disons que si quelqu’un voulait combattre ou abattre IBK parce qu’il est candidat, il n’aurait pas la salle1000 places du CICB, ni ces nombreux agents de sécurité déployés pour la sécurisation des lieux. Si le régime en voulait combattre le candidat IBK, l’ORTM n’aurait diffusé un seul pan des cérémonies du 2e congrès du RPM.

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“Chasser le naturel, il revient au galop” ; IBK saura difficilement se défaire de sa politique de victimisation. C’est cet homme là qui voit le mal partout dès qu’il s’agit de sa personne, qui se veut une alternative aujourd’hui? En tout cas, pour lui : “il ne s’agit pas, il ne s’agira pas, pour ce faire, de dresser un catalogue d’infrastructures à construire, d’équipement agricoles à distribuer pour réussir un douteux “remake” du miracle indien ou malaisien, non !”

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Il s’agit plutôt, selon lui, de redresser l’Etat, lui rendre son crédit, son autorité et fonder un véritable et non factice Etat de droit. Doit-on dire à IBK ici que ce que ATT a fait est plus qu’un catalogue, car ce sont des voeux matérialisés de millions de maliens. Il suffit d’aller faire un tour à “ATTbougou” à Bamako et dans les régions pour s’en convaincre. Trois cent tracteurs et accessoires, cela a dépassé le stade d’un simple catalogue, c’est plutôt une révolution pour le Mali. ATT a fait ses réalisations en cinq ans. Qu’est-ce que lui, IBK, en a fait durant ses six ans de règne à la primature? Et Mandé Mansa, sinon le supposé l’être se faire passer pour un donneur de leçons :“Aimer son peuple, le considérer, mieux le respecter, c’est accepter qu’il s’exprime à l’instar des peuples libres du monde, sans contraintes ni pressions, sans intervention d’une  quelconque sécurité dite d’Etat. Aimer son peuple, le considérer mieux, le respecter, c’est accepter d’organiser dans des conditions de clarté et de transparence absolues, toute consultation devant décider de son destin. Aimer son peuple, le considérer mieux, le respecter, c’est lui dire la vérité en toutes circonstances, c’est reconnaître à leur juste mérite, les résultats des luttes des travailleurs pour l’amélioration de leurs conditions de vie. C’est refuser tout patrimonialisme qui consiste en l’occurrence à se les approprier”.

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Le fiasco électoral de 1997 à l’euphorie duquel des opposants politiques ont été arrêtés puis emprisonnés, les crise successives de l’école, le matraquage au quotidien des élèves et étudiants du Mali, la déification du pouvoir avec comme instruments de lutte l’usage de la force à coup de grenades lacrymogènes, le chantage, le népotisme, voilà en bref, le C.V politique de IBK, l’homme qui veut du changement. C’est encore cet homme qui veut apprendre aux Maliens, qui, face aux progrès réalisés dans nombre de domaines vitaux de notre société, ont déjà fait leur choix, le sens du  patriotisme, du dévouement de soi à son pays, de l’amour pour son pays. IBK aime -t-il le Mali plus que tous les Maliens? C’est avec cette troisième grande question à l’honorable Ibrahim Boubacar Kéïta, ex-Premier Ministre, candidat du RPM à l’élection présidentielle du 29 avril, que nous fermons ce chapitre. Aux Maliens d’apprécier sous la conduite de Allak Souhana Wataallah !

rnAdama S DIALLO

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