Elections Présidentielles 2007 : Du TAKOKELEN au TAKOKOLON

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Le concept du Takokélen a fait son apparition à la faveur des élections législatives partielles de Mopti en fin 2005. Face au candidat du RPM présenté assez maladroitement et très dangereusement comme étant celui qui vient d’ailleurs parce que représentant IBK, le candidat de l’URD devait passé dès les premier tour parce qu’il est de Mopti mais surtout parce qu’il jouirait du soutien de ATT.

 Et comme ATT et IBK devaient se croiser en 2007 pour les élections présidentielles, il fallait faire des législatives partielles une sorte de répétition générale et frapper les esprits. Pour frapper les esprits, ils ont frappé les esprits. Et pour cela, les partisans de ATT n’avait reculé devant rien : mobilisation des ressources humaines, matérielles et financières de l’Etat avant, pendant et après le scrutin.
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Les forces armées et de sécurité, la Sécurité d’Etat et tout l’appareil répressif de l’Etat ont été utilisés pour terroriser les militants du RPM, les séquestrer et les empêcher de voter, bourrage des urnes, tripatouillage des résultats etc. Résultat des courses : le bon candidat a été élu avec près de 80% des voix. Et depuis, certains zélateurs du pouvoir ont décidé d’adopter définitivement le takokélen et de le vulgariser sur toute l’étendue pour les présidentielles après son expérimentation concluante à Mopti.

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C’est donc avec une impatience mal contenue qu’ils ont attendu le 29 avril pour mettre en œuvre leur takokélen. Malgré les mises en garde, malgré les preuves avancées concernant leurs intentions, ils n’ont pas pu résister de commettre leur forfait. Comme le dirait IBK, ils ont froidement exécuté ce qu’ils avaient conçu. Au sortir des urnes, même leurs partisans les plus acharnés se pincent le nez de dégoût. Ils ont tellement honte qu’ils osent à peine parler même des élections du dimanche dernier. Certains risquent même une comparaison entre ce qui s’est passé le dimanche dernier et la dernière production du kotèba du temps de Moussa Traoré, « Férékégnamibougou ».

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Et pourtant, même parmi eux, des voix s’étaient élevées pour demander à plus de retenue, à moins d’arrogance, à plus d’intelligence. Mais non, pour eux le takokélen vaut toutes les audaces. A tel point qu’aujourd’hui, ils sont même incapables de donner le taux de participation. Pour la seule raison qu’ils ont fait voter tout le monde en leur faveur : les morts, les mutés, les mutants, les enfants etc. Les autres candidats, il fallait les écraser, les humilier au besoin. Et pour cela, même les voix qu’ils ont obtenues ont disparu comme par enchantement. Le takokélen tant recherché est devenu un takokolon entre leurs mains et ils se retrouvent avec une bien encombrante « victoire ». Et ce n’est pas le chœur des ralliés qui masquera cette gêne. Lors de la campagne, le candidat Soumeylou Boubèye Maïga déclarait que voler leurs voix ressemblerait à voler un tam-tam d’autrui.

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Or malheureusement tout porte à croire qu’ils ont volé le tam-tam. Il reste à savoir où ils compteront le battre. Parce que de son côté l’opposition regroupée au sein du FDR a introduit des demandes en annulation pure et simple du scrutin du dimanche dernier. Lors de différentes déclarations, les responsables du FDR ont affirmé leur volonté de contester le scrutin par toutes les voies et de ne pas reconnaître les institutions qui en sortiront.

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Quand on sait ce qu’ils ont investi dans ATT en terme de tee-shirt, de pagnes, de casquettes, d’argent, on peut comprendre leur boulimie à vouloir préserver un retour sur l’investissement. Pour cet objectif, ils sont disposés à tout, y compris à briser la vitrine du Mali. Ils ont voulu le takokélen, ils ont un takokolon. C’est ce qui arrive quand on a les yeux plus gros que le ventre. A eux de se dérouiller. A eux de méditer la sagesse bamanan qui nous enseigne que ce n’est pas les petits de tous les oiseaux qu’on peut prendre impunément (kono bè den tè tàa).

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Bassaro Touré

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